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Angoulême

Polémique autour d'un Première Classe

Le projet d'implantation d'une unité de la chaîne fait quelques vagues, dans un microcosme hôtelier en crise. Avec un taux de remplissage de 54 %, les 29 hôtels d'Angoulême sont loin de faire le plein, et d'équilibrer leurs comptes.

C'est du moins l'opinion professée dans les gazettes locales par Jean Alemany, président de l'Union départementale des hôteliers, qui estime à juste titre, "qu'en dessous de 60 % l'activité d'un hôtel n'est pas viable".
C'est pourquoi le projet d'implantation d'un Première Classe sur la commune périphérique de la couronne, au bord de la RN 10, anime depuis quelques semaines la profession locale, qui comptabilise au total (agglomération) 1 018 chambres. Pour les hôteliers indépendants, cette installation va à l'encontre de leurs intérêts et de leur survie, et risque de contribuer à un déséquilibre du tissu commercial. "Toute la clientèle de ce type d'établissement situé en bordure des axes routiers ne va plus en centre-ville, et ne passe plus chez nous", affirme leur président. Devant des enseignes dites économiques, qui cassent le marché, voire se placent en situation de monopole, les indépendants angoumoisins tentent de faire front, surtout qu'un Première Classe existe déjà de l'autre côté de la ville, sur la zone de Saint-Yrieix.
Le son de cloche se veut bien différent du côté de la couronne, où le maire, Bernard Desbordes, ne cache pas son soutien au dossier. Pour sa ville qui compte 7 400 habitants, l'arrivée de l'enseigne est plutôt une aubaine, en retombées économiques comme en taxe locale. Pour lui, il s'agit de répondre aux besoins réels d'une importante clientèle de passage, composée de routiers, de VRP et de touristes, qui, toujours d'après son analyse, "ne va jamais au centre d'Angoulême". Reste l'emploi, thème sur lequel on a coutume de trouver de bonnes raisons, dans la capitale charentaise comme partout ailleurs. Sur ce projet, les conséquences ne risquent pas de bousculer les donnes de l'ANPE, puisque seulement cinq salariés en majorité à temps partiel seront embauchés. Restent également les chiffres de l'hôtellerie, qui, dans toute leur rigueur, donnent raison au président Allemany : en dix ans, le centre-ville d'Angoulême a perdu 300 chambres d'hôtel.
J.-P. Gourvest


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L'HÔTELLERIE n° 2645 Hebdo 23 Décembre 1999

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