Actualités

Courrier des lecteurs
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Rubrique animée par
Pascale Carbillet.
Exclusivement réservée aux établissements abonnés. pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr

_________ Ça va mieux en le disant _________

Assez c'est assez

Je suis révolté. A l'instant même, j'écoute sur Europe 1 une campagne assassine concernant les tarifs que pratiqueront nos collègues pour la Saint-Sylvestre. C'est exactement le même refrain que lors de la Coupe du Monde de Football. Résultat, nous n'avions à cette époque même pas atteint le taux de 25 % de remplissage à force de nous dénigrer sans preuves réelles. Car il paraît que 80 % des restaurateurs ont augmenté leurs tarifs par rapport à l'année dernière de 60 voire de 100 %, et ce après une soi-disant enquête. Je ne crois pas un seul instant, vu les difficultés de notre profession, qu'il y ait autant d'irresponsables pour augmenter leurs prix au point de presque les doubler. Comment sont-elles faites leurs enquêtes ? Je serais très curieux de le savoir.
Mes collègues dans la région, tout comme moi-même, pratiquons des prix fixes depuis longtemps. Cette année encore, aucun changement sauf bien entendu s'il y a d'autres services proposés en supplément. Dans ce cas, il est normal qu'il y ait une augmentation, car si vous prenez un orchestre complet, ce n'est pas le même tarif qu'un disque-jockey, vous en conviendrez !
(M.B. de Fontainebleau)

L'intérêt de se déclarer Restaurant de Tourisme

Suite à des articles parus dans vos dernières éditions, pourriez-vous m'indiquer l'intérêt de se déclarer Restaurant de Tourisme ? (N.L. de Montargis)

Ce nouveau dispositif de classement des restaurants a pour but d'assurer la reconnaissance du professionnalisme des restaurateurs et de la qualité de leur cuisine afin qu'elle soit mieux identifiée par les consommateurs. Il remplace l'ancien classement des restaurants exprimés en étoiles, qui était issu d'une réglementation datant de 1963. Celle-ci a été supprimée car elle n'a jamais été vraiment reconnue par la clientèle. Il faut dire que les normes de ce classement reposaient plus sur les critères d'agencement de l'établissement que sur la qualité des repas.
Les nouveaux critères exigent des conditions minimales en matière de cuisine, en imposant notamment l'élaboration des plats dans l'établissement, l'emploi d'un personnel qualifié ou expérimenté, sans pour autant oublier le respect d'un minimum de règles en matière d'accueil et de confort.
Le ministère du Tourisme s'est engagé dans l'application de ce nouveau règlement, notamment avec un soutien financier, afin de promouvoir l'ensemble de cette démarche, tant en France qu'à l'étranger. En 2000, il est prévu un budget de communication auprès des restaurateurs, suivi l'année suivante d'une action de communication en direction des consommateurs.
Il est programmé, à terme, la réalisation d'un guide qui regroupera tous les Restaurants de Tourisme afin de les faire connaître aux clients.

La presse professionnelle espagnole

Je suis à la recherche d'un journal équivalent au vôtre en Espagne. Pourriez-vous me donner ses coordonnées si un tel journal existe ? (D.N. de Paris)

Vous pouvez contacter notre confrère espagnol aux coordonnées suivantes :
Industria Hosteleria
Camino de las Huertas
18, Edificio Parque 1
Pozuelo de Alarcon
2823 Madrid - Espagne
Tél. : 00 34 1 352 9042
Fax : 00 34 1 352 8882

Diminuer les points est une modification substantielle du contrat de travail

Je tiens une brasserie dans le nord de la France, et je souhaite embaucher de nouveaux serveurs. Pour effectuer de telles embauches, j'ai calculé qu'il me faudrait baisser les points de mes serveurs rémunérés selon les termes de la loi Godard. Comment dois-je m'y prendre ? Puis-je leur imposer une diminution autoritaire de leurs points ? (A.E. de Quimper)

Attention, comme vous le savez, diminuer les points de vos salariés rémunérés au pourcentage entraînera automatiquement une baisse de leur rémunération. Or, la rémunération est l'un des éléments principaux du contrat de travail car c'est elle qui a été déterminante à l'origine de la conclusion du contrat. Changer le nombre de points revient donc à effectuer une modification substantielle du contrat de travail, et il vous faut donc absolument tenir compte de la marche à suivre dans un tel cas.
Vous devrez informer chaque salarié de la modification du contrat que vous désirez effectuer, par lettre recommandée avec accusé de réception. Dans cette lettre, vous devrez indiquer aux salariés qu'ils disposent d'un délai minimum d'un mois pour faire connaître leur réponse, et qu'à défaut de réponse le salarié sera réputé avoir accepté la modification.
En cas de refus de la modification du contrat de travail, vous pourrez soit conserver le contrat de votre salarié aux conditions antérieures, soit prendre l'initiative de sa rupture. Si vous décidez de mettre fin aux relations avec votre salarié par suite de son refus, et si les modifications du contrat envisagées tiennent à l'intérêt de l'entreprise, vous pouvez mettre en œuvre la procédure de licenciement économique.
Vous devrez donc proposer un reclassement aux salariés au sein de votre entreprise à des postes disponibles et rémunérés selon le même mode de calcul (ce qui en pratique sera difficile). Si l'employé refuse ce reclassement, vous devrez le convoquer à un entretien préalable au cours duquel vous lui présenterez une proposition de convention de conversion (si le salarié a au moins deux ans d'ancienneté et moins de 57 ans). Le salarié bénéficiera d'un délai de 21 jours pour donner sa réponse sur cette proposition de convention de conversion. Dans les sept jours minimum suite à l'entretien, vous informerez votre salarié de son licenciement par lettre recommandée avec accusé de réception. Vous notifierez par la suite le licenciement à la direction départementale du Travail au plus tard huit jours après avoir notifié son licenciement au salarié. Le salarié devra effectuer son préavis et bénéficiera de la faculté de s'absenter pour chercher un emploi dans la limite de deux heures par jour de travail durant la durée du préavis. Cette durée de recherche d'emploi ne pourra cependant pas être supérieure à 43 heures.

S'installer à côté de son ancien employeur n'est pas forcément de la concurrence déloyale

Je voudrais savoir si un responsable de restaurant pendant 4 ans, qui a été renvoyé pour faute lourde, a le droit d'ouvrir, en location-gérance, un autre restaurant à 50 m du premier, dans la même rue, pour accaparer sa clientèle ? (M.B. de Montreuil)

En vertu du principe de la liberté du commerce et de l'industrie et de la liberté de concurrence qui en résulte, votre ancien salarié peut venir s'installer à côté de chez vous. Par contre, cette liberté d'établissement ne lui permet pas d'utiliser des procédés contraires aux usages loyaux du commerce pour détourner votre clientèle et donc vous nuire.
Une bonne parade pour éviter les agissements concurrentiels d'un ex-salarié consiste à prévoir une clause de non-concurrence dans son contrat de travail. A défaut d'une telle clause, le salarié retrouve, à l'expiration de son contrat de travail, la liberté d'exercer l'activité de son choix même concurrente de son ancien employeur.
En l'absence d'une clause de non-concurrence, l'ancien employeur peut exercer une action en concurrence déloyale sur le fondement des articles 1382 et 1383 du Code civil à l'encontre de son ancien salarié. Cette action sera portée devant le tribunal de commerce, dans la mesure où l'employeur et l'ancien salarié ont la qualité de commerçant.
Cette action en concurrence déloyale est fondée sur la responsabilité civile délictuelle. Conformément au droit commun, la responsabilité de l'auteur, c'est-à-dire de votre salarié, sera engagée si trois conditions sont remplies. Il faut que l'auteur ait commis une faute, la victime doit avoir subi un préjudice et il doit y avoir un lien de causalité entre la faute et le préjudice.
Pour que les agissements soient fautifs, il faut que l'auteur et la victime soient en situation de concurrence. Il y a concurrence lorsque les adversaires offrent des produits ou des services substituables et lorsqu'ils agissent sur le même marché géographique. En outre, cette concurrence doit être déloyale. Ce qui est le cas si votre ancien salarié démarche votre clientèle en dénigrant votre établissement, ou en prospectant systématiquement vos clients.
Quant à l'existence du préjudice causé à la victime, il peut être montré par la baisse du chiffre d'affaires de votre établissement.
Le demandeur, c'est-à-dire vous-même, doit apporter la preuve qu'il existe un lien entre le préjudice qu'il a subi et la faute commise par son concurrent. Cette preuve peut être établie en démontrant la corrélation entre les agissements fautifs et l'évolution du chiffre d'affaires de votre ancien salarié et le vôtre.
Si le tribunal reconnaît l'existence d'une concurrence déloyale, vous pourrez obtenir réparation par l'octroi de dommages et intérêts, et dans certains cas la fermeture du fonds de commerce pour un certain délai pour que cessent ces actes déloyaux. Le juge peut en outre ordonner la publication du jugement.
En prévoyant une clause de non-concurrence dans le contrat de travail de vos salariés, vous vous seriez évité une procédure longue, coûteuse et au résultat incertain.


L'HÔTELLERIE n° 2644 16 Décembre 1999

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