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L'événement
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Les statuts de la nouvelle Umih ont été adoptés à Villepinte

L'union veut faire la f orce

C'est sans surprise que les statuts de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie ont été adoptés par les représentants de la FNIH et du Clus. Un succès pour André Daguin qui devra maintenant prouver que sa politique de rassemblement est la meilleure.

L'amphithéâtre du parc des expositions de Villepinte affichait salle comble le 23 novembre dernier lors de la présentation et du vote des statuts de l'Umih : Union des métiers des industries de l'hôtellerie. Des statuts qui ont été officiellement déposés cette semaine et qui posent les bases d'une nouvelle structure syndicale composée de la FNIH* et du Clus (Comité de liaison et d'union syndicale, créé en début d'année et rassemblant des départements dissidents de la CFHRCD). Pour la FNIH (qui perd son nom dans l'affaire mais qui conserve une partie de ses prérogatives, notamment l'entière possession de ses biens immobiliers), ces statuts se substituent aux précédents. Côté Clus, l'association s'est ralliée à ces statuts et s'est dissoute dans la foulée, sachant que les responsables ont participé activement à l'élaboration des textes.
A l'origine du mouvement : l'objectif avoué du président Daguin de faire de la FNIH le plus grand, voire l'unique, organisme patronal du secteur des CHR. Il l'a dit et répété depuis le début de son mandat : l'union fait la force. Une démarche qui paraît valable dans l'absolu mais qui se voit opposer l'écart grandissant entre les préoccupations des grandes chaînes hôtelières et celles des petits indépendants. Ce que réfute toutefois vigoureusement André Daguin. Cette volonté d'oligarchie, quelle que soit sa justification, fait également grincer des dents les autres structures syndicales patronales qui ressentent davantage l'opération comme une OPA. Dès lors, à leurs yeux, la création de l'Umih serait une sorte de pirouette juridique qui permettrait de renforcer les pouvoirs d'un "président hégémonique". Vu de l'intérieur, au sein de la FNIH, les choses n'ont rien à voir. Preuve en est l'adoption des statuts qui s'est déroulée sans obstacles, rencontrant tout au plus deux votes blancs et une voix contre (le Gers, qui l'eût cru !). Dans son intervention, Jean-Marc Le Carour, qui prenait la parole peu avant le vote en tant que délégué général du Clus, estimait d'ailleurs qu'il était temps de "transformer le brouhaha syndical en un porte-voix fort de 90 % d'établissements syndiqués". Ajoutant qu'il ne fallait pas se "tromper d'adversaire". L'adversaire étant définitivement pour lui "une administration souveraine et imbue de pouvoirs" contre laquelle le seul remède passe par une union professionnelle, "la plus large et la plus démocratique possible", soutenue par "une machine syndicale d'une grande technicité dans ses services".

Elections en mars
Si l'enthousiasme est compréhensible dans les rangs de l'ex-Clus, la partie est loin d'être gagnée. D'un point de vue pratique, les départements doivent maintenant s'organiser et entériner ce mariage de raison. Le mot d'ordre est naturellement à l'unification des structures et non au partage. Le Morbihan a montré l'exemple dès le mois de mai en annonçant, lors d'une conférence de presse à laquelle assistait André Daguin, la fusion (prochaine à l'époque) entre le Syndicat patronal de l'hôtellerie de Lorient (présidé par J.-M. Le Carour) et la Maison de l'hôtellerie de Vannes (alors FNIH). D'autres suivent, mais l'essentiel du travail reste à faire.
Ces aménagements, selon le vœu d'André Daguin, doivent être prêts en mars 2000, date à laquelle celui-ci a confirmé les élections qui décideraient de la présidence de l'Umih (pour 4 ans selon les nouveaux statuts). "Jean Biron et moi-même sommes candidats à la présidence de l'Union", a-t-il déclaré en précisant qu'il souhaitait "pour éviter tout retard aux dossiers en cours" que ces élections aient lieu le plus tôt possible. André Daguin a également confirmé que s'il était élu, estimant que ce mandat viendrait s'ajouter à celui en cours, ni Jean Biron ni lui ne se représenterait en 2003. Le renouvellement des branches est prévu, quant à lui, plus tard dans l'année. Il devrait avoir lieu lors du congrès 2000 de l'Umih, qui se tiendra, dans la tradition FNIH, courant novembre. Le choix de la ville ou du site n'est pas encore arrêté.
Le président par intérim et sans doute futur président de l'Umih a incontestablement gagné une première manche en consacrant l'Umih. Mais ce succès reste un succès d'homme. Les responsables de la commission participant au tour de table sur la loi Aubry se sont montrés très prudents à Villepinte. Les possibilités de négociations rappelées par Alain-Philippe Feutré sont maigres : prévoyance, grille ou non annualisée, chèques-vacances, congés spéciaux, temps de coupure... Seule certitude : l'Union refuse de parler 35 heures pour la profession et réclame que de nouveaux efforts soient faits par le gouvernement en faveur des plus petites entreprises (de 1 à 5 salariés). Le président du GNC, de son côté, a réaffirmé qu'il n'était pas question d'accepter les 35 heures dans l'hôtellerie de chaîne.

Urgences
L'année 99 aura donc été, au sein de la FNIH, celle de la préparation de l'accueil des 8 syndicats départementaux anciennement adhérents à la Confédération. Réorganisation, négociation de nouveaux statuts ont été autant d'étapes nécessaires à la création de la structure. Aujourd'hui, l'Umih doit s'atteler à faire évoluer - et il y a urgence - les dossiers les plus délicats : la négociation sur la réduction du temps de travail et la baisse de la TVA sur la restauration. Elle espère naturellement avoir les moyens de peser davantage à travers cette union pour faire entendre sa voix vis-à-vis du pouvoir politique.
S. Soubes

* et de ses composantes : GNC, SNRPO et SFH.


Aux côtés d'André Daguin, Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au Tourisme, a rendu visite aux congressistes avant d'entamer l'inauguration officielle du salon Equip'Hôtel.

35 ou 39 heures ?

Les salariés demandent à Martine Aubry de trancher

De mémoire de militant, on n'avait jamais assisté à une telle unité de la part des organisations syndicales salariées.
C'est d'une seule voix que le mercredi 24 novembre les représentants de la CFDT, CFTC, CGC, CGT et FO ont demandé un rendez-vous à Martine Aubry afin qu'elle se prononce pour l'application des 35 heures dans les CHR.

Une contre-offensive des salariés face au lobbying des syndicats patronaux qui revendiquent auprès du ministère du Travail la reconnaissance de la spécificité du secteur et le maintien d'un régime dérogatoire en matière de temps de travail qui amènerait le secteur à 39 h et non 35 h dans le cadre de l'application de la loi Aubry.
Le ministère du Travail n'a, à ce jour, pas encore confirmé officiellement sa position, seul un engagement verbal des services techniques et une circulaire du 28 mai destinée aux DDTE autorisent les syndicats patronaux à tabler sur les 39 heures. Autant dire qu'en l'absence d'un décret officialisant cette dérogation, rien n'est gagné pour personne.
Ne voulant pas être en reste, les syndicats salariés ont quant à eux demandé l'application pure et simple de la loi sur les 35 heures, même s'ils acceptent un échéancier plus long que celui proposé par la loi Aubry. Ce 24 novembre, ils n'ont obtenu qu'un rendez-vous de travail fixé au 10 décembre prochain, à défaut d'une réponse claire et précise du ministère. Affaire à suivre...
P.C.

 

FNRF

Francis Attrazic appelle à l'unité

La Fédération nationale de la restauration française, présidée par Francis Attrazic, avait plusieurs dossiers sensibles à l'ordre du jour pendant le dernier congrès qui vient de se dérouler dans le cadre du salon Equip'Hôtel.
Au programme : le référentiel restauration du CAP au maître restaurateur, la convention avec la Caisse nationale d'assurance maladie, l'agrément des titres-restaurant, la médecine du travail, le chèque emploi-service, la labellisation Restaurateurs de France.
Au centre des débats aussi, les rapports école/entreprise. "Nous ne voulons plus des conseillers d'orientation qui désinforment les jeunes vis-à-vis de nos métiers et les rebutent plus qu'ils ne les motivent, insiste Francis Attrazic. Nous ne voulons plus que certains enseignants n'aient pas de connaissance effective de l'entreprise. Ce que nous voulons, c'est établir une reconnaissance pédagogique des tuteurs ou maîtres d'apprentissage par la création d'un label de tutorat délivré par la profession. Nous voulons enfin que l'apprentissage et les stages tiennent compte de nos spécificités, entre autres, le travail du dimanche et les horaires applicables à la profession."
La TVA a naturellement été évoquée et la FNRF a rappelé la "nécessité de continuer l'action pour obtenir des engagements écrits du gouvernement".
"Aujourd'hui, les déclarations, les prises de position et les idées fusent encore en ordre dispersé", constate Francis Attrazic qui appelle les différentes formes de restauration à "s'organiser
pour dégager des options fortes et identiques"
. Et d'ajouter : "Nombre de problèmes de base de notre profession ne pourront être résolus que si les mêmes demandes proviennent de l'ensemble des restaurateurs". N.L.

 

En bonne voie : la formation

Responsable des dossiers formations au sein de la rue d'Anjou, Christian Navet est intervenu à plusieurs reprises, lors des ateliers et en séance plénière, sur l'opportunité de revoir certains diplômes. En cours : la réforme du référentiel du CAP café-bar-brasserie qui prendrait notamment en compte le port du plateau, symbole du secteur. "Une meilleure différenciation des CAP et BEP est également nécessaire." Il faudrait, selon lui, que le BEP soit un cycle "polyvalent", choisi par les jeunes qui veulent poursuivre leurs études au moins jusqu'au BAC et que le "CAP retrouve ses lettres de noblesse" en proposant, sur deux ans, 16 semaines de stages en entreprise et permette à ceux qui l'obtiennent d'entrer directement dans la vie active. Christian Navet s'est insurgé qu'on prenne encore trop souvent le secteur des CHR pour un "dépotoir".
Il estime également que l'on ne vérifie pas suffisamment les motivations des jeunes et qu'il faut absolument faire évoluer les référentiels en fonction des exigences de la profession. Il a enfin plaidé pour une formation des tuteurs et le retour de l'agrément pour leurs entreprises.

 

Bruits de couloir

*
Le vice-président de la Fédération de l'hôtellerie familiale aurait fait part de ses intentions de démissionner. Il estime qu'il serait préférable de dissoudre la branche de l'hôtellerie familiale pour rejoindre celle de l'hôtellerie française
*

Le groupement national des chaînes serait lui aussi enclin à ne former qu'une seule branche avec celle de l'hôtellerie traditionnelle .
*

Alors que le travail temporaire était mis en avant au cours
du congrès, de nombreux syndicalistes se sont inquiétés des réactions que pourraient avoir le gouvernement si la pratique se développait .
*

Tous les cafetiers n'apprécient pas le mariage "forcé" avec les discothèques, dont l'activité et le mode de fonctionnement "restent éloignés des cafés et des bars"
*

Les partenaires officiels du congrès seraient désormais "vivement conseillés" dans
les départements...
*

Remous chez les restaurateurs à qui on imposerait les services d'Uniforth pour le label Restaurateurs de France dans
le cadre d'un audit annuel.

 

Extraits des discours

* Jean-Louis Clauss, président de la Fédération nationale des cafetiers et discothèques
Après avoir salué la présence des représentants cafetiers et discothèques du Clus "devenus nos collègues au sein de l'Umih", Jean-Louis Clauss a d'abord évoqué la réunion des discothèques et autres établissements de la nuit. Concernant le décret bruit : "Ce texte ne s'applique pas exclusivement aux discothèques et autres établissements commerciaux de la vie nocturne, mais aussi à la vie associative et aux salles polyvalentes ; s'agit-il là d'un premier embryon de la formule : mêmes droits, mêmes devoirs ?", a-t-il souligné en constatant toutefois que les textes n'étaient pas applicables "en l'état, au motif que les nuisances liées au bruit ne portent généralement pas sur l'intérieur des établissements, mais sur leur environnement immédiat." (...) "Ensuite, il apparaît que les organismes agréés pour mesurer une éventuelle embellie de décibels ne sont pas prêts techniquement à intervenir positivement dans notre secteur d'activité." Jean-Louis Clauss a annoncé qu'une audience venait d'être demandée à Madame Voynet afin d'obtenir un report d'application du décret bruit.
Par ailleurs, à la demande des discothécaires, la FNIH a dénoncé il y a quelques semaines le protocole d'accord signé avec la Sacem en avril 1986. Ce protocole a été résilié car la vie nocturne a considérablement changé depuis
cette époque. (...) La Sacem a répondu favorablement à deux de nos revendications"
, qui sont : le seuil de l'exemption de la communication de la liasse fiscale et de la remise de la déclaration de TVA à la Sacem (qui passerait de 500 000 F de CA à 1 million de francs). Les établissements concernés "acquitteront un forfait mensuel au lieu de l'application du taux de 4,39% sur le CA hors taxes". La deuxième revendication portait sur les bars à ambiance musicale qui acquitteront désormais un forfait pour l'activité musicale et un autre pour l'activité dansante passé une certaine heure. Jean-Louis Clauss a également précisé qu'une journée nationale des discothèques aura lieu le 15 mars 2000. Concernant les cafés, celui-ci est revenu sur la formation : "le CAP café-brasserie a déjà fait couler beaucoup d'encre et l'enquête réalisée auprès des adhérents par Christian Navet pour le compte de la FNIH démontre que les avis sont pour le moins partagés.
Si le CAP café-brasserie doit être rénové, puisque c'est dans ce sens que nous devons aller, il importe qu'il soit un CAP à part entière de café-brasserie et non de clone inapproprié, voire diminué du CAP employé de restaurant. Il faudrait pour ce faire s'assurer que les CFA organisant ce type de formation appliquent le référentiel fixé et disposent d'équipements permettant une formation de qualité"
.
Jean-Louis Clauss, qui mâche rarement ses mots, a terminé son discours en s'interrogeant sur la "large place" faite aux "différents partenaires" pendant le congrès. "Je ne pense pas, et la réaction de mes collègues l'a confirmé, qu'une assemblée générale doit être le cadre idéal pour mettre en avant les produits d'un partenaire, quel qu'il soit. L'expérience a même démontré qu'elle pouvait desservir le fournisseur concerné. Nos collègues attendent d'une assemblée générale que soient abordés et débattus les problèmes liés à leur environnement professionnel."

* André Daguin, discours de clôture, mercredi 24 novembre
"Le tertiaire crée beaucoup plus d'emplois que n'en détruit le secondaire.
Le tourisme va en créer deux millions et demi en Europe et 25 millions au monde dans le moyen terme. Nous sommes donc le cœur de cible de l'expansion économique et nous saurons y jouer notre rôle si, en haut lieu, on sait mettre un terme au temps du mépris qui nous accable et que nous dénonçons avec force. (...) Nous qui exerçons un métier neuf (il n'a pas 250 ans), comment pourrions-nous céder au découragement : nos parents en ont vu de pires. (...) Le plus grand courage, c'est de se battre dans l'ordre et dans la disciple. (...) Se battre ne signifie pas qu'affronter, cela veut dire aussi instruire des dossiers, les construire, les défendre et en faire aboutir le plus possible : c'est-à-dire quelques-uns."

* Guy Obozil, Fédération nationale de l'hôtellerie française
Concernant la loi Raffarin, le président de la FNHF a rappelé la position du syndicat : "reconduction de l'application du texte, abaissement du seuil à 20 chambres au lieu de 30 dans les départements à profil rural, intégration des résidences de tourisme dans le dispositif." Concernant la réforme du barème de la redevance audiovisuelle intervenue en août dernier :
"Nous avons enfin obtenu un tarif qui allège la facture pour tous les hôtels de moins de 53 chambres, soit 85 % des hôtels en France. A l'inverse, les établissements de plus grosse capacité voient la facture augmenter mais dans des proportions moindres que le premier texte. La FNIH a aussitôt renouvelé sa demande de mensualisation du paiement de la redevance ainsi que la baisse du tarif sur les postes de TV installés dans les salles de 2e, 3e et 4e catégories (...)"


L'HÔTELLERIE n° 2642 Hebdo 2 Décembre 1999

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