Sol Melia
La première chaîne
espagnole a de quoi nourrir de grandes ambitions. Classée treizième groupe mondial et
numéro deux européen par notre confrère américain Hotels, Sol Melia vient en effet de
réaliser un excellent début d'année grâce notamment à une croissance soutenue de la
fréquentation touristique (+ 9 %) en Espagne. Au terme des neuf premiers mois de
l'exercice 1999, le groupe, qui gère actuellement 254 établissements (soit 68 313
chambres), a ainsi enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 19 % atteignant les
84,194 milliards de pesetas (506,02 millions d'euros). Mieux encore ! Sol Melia a vu son
résultat brut d'exploitation grimper de 28 % à 26,738 milliards de pesetas (160,7
millions d'euros). Quant à son bénéfice net consolidé, il a lui aussi bondi (+ 17 %)
pour se stabiliser à 12,7 milliards de pesetas (76,3 millions d'euros).
Autant d'éléments satisfaisants pour la société ibérique, présidée par Gabriel
Escarrer (nommé hôtelier de l'année par notre collègue d'outre-Atlantique), qui
souhaite accélérer son développement hors de ses bases traditionnelles à savoir la
péninsule ibérique et l'Amérique Latine. D'ailleurs, Sol Melia affiche un programme
ambitieux en la matière avec un investissement de 850 millions d'euros sur les trois ans
à venir. A titre d'exemple, la chaîne a d'ores et déjà augmenté son parc d'hôtels
d'une quinzaine d'unités depuis le début de l'année, dont trois en pleine propriété :
Melia White House à Londres, Melia Mexico Reforma au Mexique et Gran Melia Caracas au
Venezuela. Sans compter la signature d'un contrat avec la société italienne Aurelia
Centro, pour le management d'un hôtel à Rome dont l'ouverture est prévue pour juillet
2000. A noter aussi que le numéro deux européen a signé un accord avec le gouvernement
d'Extrémadure pour le développement de projets hôteliers de luxe dans les provinces de
Caceres et de Badajoz. Reste que le groupe n'a pas encore réellement fait son nid dans
l'Hexagone où il ne compte qu'un seul et unique hôtel à Bussy-Saint-Georges
(Seine-et-Marne).
Paris aussi
Malgré l'échec enregistré lors du rachat de la branche hôtelière de Vivendi, Sol
Melia n'a néanmoins pas dit son dernier mot concernant le marché français. Comment
peut-on en effet figurer au hit parade des groupes hôteliers sans être présent à Paris
? Selon nos informations, il y a une quinzaine de jours environs, l'un des patrons de la
chaîne s'est effectivement rendu à Paris afin de finaliser une acquisition portant sur
plusieurs établissements parisiens. Il s'agit des unités hôtelières appartenant au
fonds d'investissements nord-américain Lone Star parmi lesquelles figurent des adresses
parisiennes telles le Saxe Résidence, le François, le Madeleine Palace, le Royal Alma,
le Colbert, le Blanche Fontaine, l'Adagio Boulogne, l'Alexander et le Beaurivage à Nice.
L'hôtellerie parisienne se portant comme un charme, Lone Star pourrait obtenir quelque
700 millions de francs de ce joli lot.
C. Cosson
L'HÔTELLERIE n° 2640 Hebdo 18 Novembre 1999