Premier congrès des exploitants de plage
C'est à Antibes que s'est tenu le premier congrès de la toute jeune Fédération nationale des plages-restaurants. Les débats ont surtout porté sur la situation précaire que rencontre la plupart des professionnels dans cette branche.
Qu'on le veuille ou non,
l'affaire de la paillote corse n'est pas un problème purement insulaire. Il a en outre
relancé un débat nécessaire. Les établissements installés sur le domaine public,
qu'ils bénéficient - ou non ! - de concessions, n'ont pas, en fait, de réelle
reconnaissance juridique. Ils existent en tant que restaurant ou café, voire buvette,
mais leurs spécificités ne sont pas reconnues. Or, ces établissements ont un type
d'activité particulier, qui va au-delà de la saisonnalité. Placés, de surcroît, pour
la plupart, directement sous la coupe des municipalités, les traitements auxquels ils
sont soumis varient au petit bonheur d'une commune à l'autre. C'est le cas sur la Côte
d'Azur, où l'on trouve le plus gros de la troupe avec les restaurants de plages. Tandis
que des stations autorisent le service du soir, leurs voisines immédiates l'interdisent.
Ou l'acceptent sous certaines conditions...
Afin de "démontrer aux pouvoirs publics que les exploitants de plage (...) ont
besoin d'un statut cohérent", s'est créée en début d'année une nouvelle
structure syndicale : la Fédération nationale des plages de restaurants, qui regroupe un
peu plus de 300 adhérents. Son premier congrès vient d'avoir lieu à Antibes, dans le
cadre du salon Plagexpo. Plusieurs motions ont été établies au terme des deux jours de
débats, l'essentiel portant sur la précarité du système. Ont ainsi été mis en
exergue "l'absence de statut véritable" et les conséquences que cela
implique, comme "l'impossibilité d'obtenir des financements sur lesquels une
garantie puisse être prise". Les problèmes d'horaires, de démontage des
structures (certaines obligations de montages et de démontages entraînent des surcoûts
non justifiés selon la Fédération), les durées de concession. Les professionnels
souhaitent en majorité que celles-ci soient fixées uniformément à 15 ans. Ils ont
également évoqué la "possibilité de modification d'assiette du Domaine public
maritime naturel" et voudraient s'inspirer des statuts des plages artificielles
ou de la loi de 1994 des ports, ce qui permettrait, insiste la Fédération, "d'évoluer
vers une certaine pérennité" et une "meilleure exploitation du
potentiel du patrimoine touristique régional". A suivre.
S. Soubes
L'HÔTELLERIE n° 2638 Hebdo 4 Novembre 1999