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Remboursement des cures thermales

Soulagement en Auvergne

La Caisse nationale d'assurance maladie continuera à rembourser les cures thermales. La décision du ministre de l'Emploi et de la Solidarité a rassuré et soulagé élus, salariés et hôteliers des villes thermales et de toute l'Auvergne.

Les responsables du thermalisme en Auvergne sont satisfaits. La menace du déremboursement des cures s'est estompée. Elles continueront à être prises en charge par la Sécurité sociale. Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, a annoncé qu'elle ne suivrait pas la mesure d'économie préconisée par le directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie qui recommandait de ne plus rembourser les cures, à quelques exceptions près. La grande manifestation nationale pour la défense du thermalisme prévue le 30 septembre avait du coup été annulée. Mais responsables et élus annoncent qu'ils vont rester vigilants. "Nous allons vérifier que, par le biais d'autres moyens, comme par la résurrection de l'entente préalable, on ne cherche pas à atteindre le même résultat de façon pernicieuse", déclare Serge Teillot, maire de La Bourboule et président de Thermauvergne, association qui gère la promotion des onze villes thermales d'Auvergne. "Près de 10 000 emplois dans notre région auraient été menacés, et 120 000 en France. Les économies réalisées au niveau de la Sécurité sociale, soit 1 milliard de francs, auraient coûté 20 milliards à la collectivité, sur les plans médicaux, emplois et autres, selon les estimations que nous avons réalisées. Le gouvernement est donc revenu à une position plus réaliste face aux risques encourus." "C'est une bonne décision, si elle est appliquée correctement", souligne pour sa part François Barrat, président de Thermhôtel, groupement volontaire d'hôteliers-restaurateurs indépendants. "Beaucoup d'établissements réalisent une grosse part d'activité avec les curistes. Et n'oublions pas que les villes thermales en Auvergne représentent 60 % de l'offre totale de l'hôtellerie. C'est dire quelle était l'ampleur de la menace qui pesait sur nous. Une baisse brutale des curistes, conséquence inéluctable d'un déremboursement, aurait condamné à mort bon nombre de professionnels."

Diversification
Par ailleurs, "nous allons continuer dans la voie de la diversification que nous avons amorcée depuis quelque temps déjà, annonce Jean-François Béraud, directeur de Thermauvergne, avec la promotion du tourisme, la mise en place de produits remise en forme, de produits à base de thermalisme mais hors des remboursements de l'assurance maladie. En faisant toujours attention à ne pas mélanger les genres." Et pour ce qui concerne les désirs du ministère qui parle de certification, d'accréditation, de crédibilisation, "nous répondons oui sans hésiter", annonce Christiane Leprat, présidente du GIE Auvergne thermale (1) et directrice des thermes de Vichy. "Nous avons un souci permanent de contrôle, de qualité." Quant à l'efficacité du thermalisme, "certains disent qu'il n'est pas prouvé. Pourtant un grand nombre d'enquêtes montrent les bienfaits apportés aux curistes : moins d'absentéisme, une meilleure qualité de vie, une baisse de la consommation de médicaments. On nous fait des procès d'intention. Les pouvoirs publics n'ont jamais voulu mener à bien une étude complète, bien que des crédits nécessaires aient été débloqués." Elle ajoute que "les curistes sont les seuls malades qui ont l'habitude de payer pour se soigner". "Les remboursements auxquels ils ont droit ne représentent que 25 % des dépenses qu'ils engagent, sans compter les repas, précise Serge Teillot. Et trois semaines de cure coûtent en moyenne 8 500 F, hors nourriture, selon une étude de l'Insee."
P. Boyer

(1) Le GIE (Groupement d'intérêts économiques) Auvergne thermale regroupe en économie mixte des partenaires publics et privés impliqués dans le développement du secteur thermal.


30 MF de travaux d'aménagement ont été prévus pour les thermes de Royat (Puy-de-Dôme). D'autres stations se sont aussi lancées dans des investissements importants pour se moderniser et se diversifier.


Jean-François Béraud, directeur de Thermauvergne, Christiane Leprat, présidente du GIE Auvergne thermale et Serge Teillot, président de Thermauvergne : la décision de Martine Aubry a apporté un grand soulagement.


L'HÔTELLERIE n° 2636 21 Octobre 1999

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