Accor
Jean-Marc Espalioux,
président du directoire d'Accor, affichait un large sourire, la semaine dernière, à
l'occasion de la présentation des résultats du premier semestre 1999. Et pour cause !
Son groupe a démarré l'année sur les chapeaux de roues. Au cours des huit derniers mois
(à fin août), Accor a en effet augmenté son parc de 563 nouveaux établissements (soit
61 000 chambres). Un développement musclé qui a d'ailleurs permis à l'entreprise
française de passer de la 5e à la 3e place au hit parade de l'hôtellerie mondiale avec
3 170 hôtels (dont 37 % situés en Amérique du Nord, 30 % en France, 18 % en Europe hors
Hexagone, 5 % en Afrique/Moyen-Orient, 3 % en Amérique Latine et 7 % en Asie/Pacifique).
Sans oublier son leadership planétaire, désormais incontestable sur le créneau
économique grâce à l'acquisition de la chaîne américaine Red Roof Inns (324 unités).
Parallèlement, le conglomérat français a aussi renforcé ses positions dans le tourisme
en intégrant les tour-opérateurs Frantour, Couleurs Locales (Tunisie) et les agences de
voyages Frantour. Il a repris en outre la gestion des réseaux loisirs de Carlson Wagonlit
Travel en France, Espagne et Portugal. Ajoutons à cela 5 nouveaux casinos
(Saint-Raphaël, Malte, Bénodet, Perros-Guirec et Dax), le déploiement de
ticket-restaurant dans de nouveaux pays (Roumanie, Pologne) accompagné du lancement de
produits inédits tels la carte repas scolaire en Suède, la carte réfugiés en Allemagne
ou bien encore le chèque-cadeau en Inde...
Un profit en hausse de 10 % en 1999
Autant de faits positifs qui ont bien sûr porté leurs fruits au niveau du chiffre
d'affaires du groupe. Ce dernier a effectivement progressé de 4,4 % par rapport au
premier semestre 1998 atteignant 2,85 milliards d'euros (hors effets de change et
cessions, il aurait grimpé de 12,7 %). Le résultat global des opérations a enregistré
une hausse de 12,5 % à 239 millions d'euros. Reste que le résultat net part du groupe a
légèrement régressé de 2,7 % à 155 millions d'euros.
Un chiffre qui n'inquiète guère cependant le patron du groupe. "Ceci résulte
tout simplement de la réduction, par rapport à l'année dernière, des plus-values sur
la vente d'actions Compass", a ainsi expliqué Jean-Marc Espalioux. Et d'ajouter
: "En fait, nous devrions finir l'année 1999 avec un profit en hausse de 10 %
entre 325 et 330 millions d'euros."
Le second semestre s'annonce en effet de très bon augure. D'autant plus qu'il jouit d'une
saisonnalité naturellement plus forte. A fin août, dans l'hôtellerie, le revenu par
chambre disponible (RevPar) était en Europe en progression de 2 % pour le segment
affaires et loisirs (+ 5% hors impact Coupe du Monde de Football) et de 6,7 % pour le
segment économique. Outre-Atlantique, le Rev/Par de Red Roof s'était d'ores et déjà
amélioré de 1,7 % et celui de Motel 6 de 6,3 %.
Du côté d'Europcar, le chiffre d'affaires a bondi de 17,8 % en résultats cumulés à
fin août. Les titres de service, pour leur part, s'envolent avec une augmentation de 10,8
% hors Brésil. Quant aux agences de voyages, elles ont observé une amélioration
sensible du trafic (+ 8,2 %) au terme des huit premiers mois de l'exercice 1999.
Sauf catastrophe conjoncturelle, toujours imprévisible, cette tendance positive devrait
se poursuivre au cours des prochains mois. Tout comme pourraient se produire de nouvelles
acquisitions à court ou moyen terme. D'autant que Jean-Marc Espalioux ne cache pas ses
ambitions à ce sujet. "Dans les années à venir, il y aura deux types d'acteurs
sur le marché hôtelier : les grands réseaux mondiaux et l'hôtellerie indépendante et
de niche. Grâce à une croissance interne et externe soutenue, nous comptons bien devenir
le numéro un des grands réseaux", a souligné le président du directoire.
4,5 % du capital de Compass
Et à ceux qui s'inquiéteraient de l'augmentation de la dette (2,43 milliards d'euros au
30 juin) qu'engendreraient de tels achats, Accor rappelle qu'il possède encore 38 % de
son parc en pleine propriété. Il détient en outre toujours 4,5 % du capital de Compass
qu'il peut céder selon ses besoins. Enfin, le groupe sait vendre quand bon lui semble. A
titre d'exemple, la cession de murs de Motel 6 lui a permis de réinvestir dans Red Roof
Inns.
En attendant, Accor poursuit activement ses objectifs de développement en multipliant ses
actions à travers le Vieux Continent notamment. "Nous devons augmenter nos parts
de marché en particulier en Grande-Bretagne. L'Espagne fait également partie de nos
priorités. Quelque 30 hôtels y sont actuellement engagés. Près de 60 unités sont
aussi en projet en Allemagne", a précisé Sven Boinet.
C. Cosson
Politique d'enseignesAvec la reprise récente des réseaux d'hôtels tels Frantour, Libertel, Demeure Hôtel..., le groupe Accor a élargi son champ d'action tout en multipliant le nombre de ses enseignes. Face à cette nouvelle donne, le conglomérat français se doit bien sûr de prendre certaines décisions. Interrogé sur ce point précis, Sven Boinet, membre du directoire en charge de l'hôtellerie, a indiqué la stratégie d'Accor en la matière. Rien n'est certes totalement figé, mais la situation commence à s'éclaircir. Les deux marques de la CGIS (Libertel et Demeure Hôtel) seront conservées. Libertel sera, pour sa part, associée au réseau Mercure. Demeure Hôtel va permettre au conglomérat français d'affiner la segmentation de sa chaîne quatre étoiles, Sofitel, en apposant ce nom à ses plus beaux fleurons. Quant à l'enseigne Jardins de Paris, elle pourrait disparaître au profit de Relais Mercure et Libertel suivant les cas. |
418 projets hôteliers en cours à fin août (52 000 chambres)
:
Priorité à l'Europe
Développement sélectif dans les pays émergents
(en % des chambres) - Résultats semestriels 1999
Développement hôtelier
Répartition du parc Accor
3 170 hôtels - 348 515 chambres
(à fin aooût 1999)
(en % des chambres) - Résultats semestriels 1999
L'HÔTELLERIE n° 2634 Hebdo 7 Octobre 1999
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