Tourisme
Sans crier au triomphe, les professionnels de la côte du Nord-Pas-de-Calais ont sans doute vécu, du nord au sud de leur littoral, une de leurs meilleures saisons depuis longtemps.
Nord
La directrice du deux étoiles le Neptune, en front de mer à Berck-sur-mer, à l'extrême sud de la région commente : "C'est notre meilleure saison depuis dix ans en hébergement." 96 % de TO en juillet, 100 % en août. "Le restaurant un peu moins bien, il a fait trop chaud. Il est situé en panoramique au sommet, ainsi que la cuisine, les gens ne montaient pas. Il n'est pas pratique de descendre des plats au bar-terrasse." On ne peut pas tout avoir. A l'autre extrémité, à Malo-les-Bains, le patron de La Pelle à Tarte, restauration sympa pour 70 à 80 F un plat et une boisson - "mais pas une friterie améliorée", précise-t-il - est très satisfait. "Tout s'est très bien passé", résume-t-il. Même son de cloche au Kennedy, un pub du bord de mer de Wimereux, au nord de Boulogne-sur-Mer. "Une bonne année, midi et soir. Nous devions fournir de l'ombre, il a fait vraiment chaud. La restauration du soir a bien donné." D'après l'enquête du CRT, le TO moyen sur le littoral a franchi les 80 % après le 14 juillet après un bon parcours depuis juin au-delà des 70 %, avec une pointe à 90 % le dernier week-end d'août.
De nouvelles infrastructures
Première raison, un temps sympathique pendant plusieurs semaines et de vraies journées
de chaleur. Les plages ont été longtemps bondées. Second fait, l'accessibilité
routière aisée par l'autoroute des estuaires. L'autoroute A 16 et le tunnel produisent
à présent un effet puissant. La clientèle étrangère est en hausse de près de 8 %.
Les étrangers représentent 51,2 % de la clientèle. Les Britanniques pèsent 68,8 % de
ce pactole, les Allemands plus présents encore. Néerlandais et Belges forment un peloton
important. Satisfait, le directeur de l'Holiday Inn Resort Le Picardy du Touquet constate
que les quatre étoiles de cette ville ont de nouveau accru leur performance de 94 à 94,7
% en pleine saison avec de bons prix de l'ordre de 600 à 800 F. Mais il constate de
nouveau que de moins en moins de Français ont les moyens d'être clients en quatre
étoiles. La dépendance de la clientèle étrangère lui paraît à la limite
préoccupante. "Nous devons rester très prudents sur les prix",
prévient-il. D'une manière générale, la clientèle française a été très présente
sur les plages, présente mais regardante (repas sandwiches dans les chambres au Neptune)
en hôtellerie-restauration de petite et moyenne gamme, et rare en grande hôtellerie et
restauration. Les belles affaires nordistes devront désormais et à jamais parler
anglais, et apprendre l'allemand et le néerlandais.
A. Simoneau
L'HÔTELLERIE n° 2632 Hebdo 23 Septembre 1999