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Auvergne

Non à la disparition du thermalisme

Venus des onze villes thermales de l'Auvergne et des environs, 1 500 manifestants se sont réunis fin juin devant la préfecture de région à Clermont-Ferrand contre l'idée de la suppression du remboursement des cures thermales.

C'est une des vingt-deux pistes avancées par la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie) dans l'espoir de réaliser des économies et de combler le déficit de la Sécu. Hôteliers-restaurateurs, maires, personnels des centres de soins, médecins, pharmaciens, tous ont rejeté cette proposition avec force. "Les remboursements thermaux représentent un milliard de francs. Mais la disparition des stations entraînerait 19 milliards de francs de pertes pour les collectivités locales", a souligné Serge Theillod, maire de La Bourboule et président de Thermauvergne, association regroupant les villes thermales du Massif Central. Il citait le chiffre avancé lors des assises nationales du thermalisme de Toulouse, chiffre qui prend en compte le coût du chômage induit par une telle mesure, les diminutions des ressources fiscales, etc. En Auvergne, 8 000 emplois seraient menacés. "Nous risquons tout simplement de disparaître", a regretté Jean-Louis Guitard, président du Groupement des hôteliers dynamiques de Vichy. Et en plus, il y a tous les investissements réalisés ces dernières années, tant par les hôteliers-restaurateurs que par les établissements thermaux.

Villes mortes
Le même jour, des opérations ville morte se sont déroulées à ChâtelGuyon, Royat, Le Mont Dore (Puy-de-Dôme) et à Chaudes-Aigues (Cantal). "Ici, sans curistes en hiver, nous végétons. Alors nous n'osons pas imaginer l'avenir sans eux", a déclaré une habitante de cette commune de 1 000 habitants qui accueille chaque année 2 000 curistes. Face aux périls économiques qui planent sur le centre de la France et ses onze stations thermales, les responsables des caisses d'assurance maladie mettent en avant l'intérêt thérapeutique non prouvé des cures. Ce qui est en contradiction avec des études et des témoignages. "Après une cure thermale, on constate une baisse de la prise de médicaments, donc une économie pour la Sécu", soutient Michèle London, élue vichyssoise. En attendant les décisions finales de la CNAM, qui devront ensuite être ratifiées par le Parlement, les acteurs du monde thermal ont décidé de faire entendre leur voix pour éviter "une catastrophe économique" pour leur ville et leur région.
P. Boyer


Les "délégations" du Mont-Dore et d'Evaux-les-Bains, une des rares stations à avoir enregistré une hausse de 15 % de ses curistes l'an dernier.


L'HÔTELLERIE n° 2621 Hebdo 08 Juillet 1999

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