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Haute-Loire

Etre ferme et combatif

Franck Jouve a pris la tête de la Fédération des industries hôtelières de la Haute-Loire. Il s'est montré ferme et déterminé : en finir avec la guerre des prix ; impossibilité de se contenter d'un horaire limité pour réussir ; assurer une image positive pour les restaurateurs de métier.

Franck Jouve vient d'être élu président de la Fédération des industries hôtelières de la Haute-Loire. Il succède à André Perrier et met fin à une année de fonctionnement axée sur trois vice-présidents. "Il faut arrêter le massacre des prix qui pénalise l'ensemble de la profession. Les gens nous demandent des repas gastronomiques à 100 F. Il faut stopper." C'est sur un ton combatif qu'il s'est adressé aux professionnels du département, lors de l'assemblée générale de la fédération.
"Celui qui casse les prix se tue et nous tue", a-t-il poursuivi avant d'aborder la réduction du temps de travail. "Si ce principe [les 35 heures] est adopté, j'ai du mal à comprendre d'où viendront nos futurs grands chefs, nos grands sommeliers, nos grands maîtres d'hôtel... ainsi que nos grands musiciens, nos grands médecins", a lancé Franck Jouve. "Le mode d'emploi de la réussite, c'est travailler, se former, lire et apprendre, chercher et découvrir", ce qui dépasse largement "un créneau d'horaire limité". Il faut que les jeunes diplômés comprennent qu'un "document officiel, CAP, BP, Bac pro, Brevet de maîtrise, n'est qu'un sésame pour apprendre son métier", a expliqué en substance le président.

Le parc hôtelier de la Haute-Loire
Après différents intervenants sur l'hygiène, avec la méthode HACCP, l'euro, l'action syndicale en Auvergne, la deuxième partie de l'assemblée générale a laissé la place à un débat sur l'hôtellerie-restauration en Haute-Loire. Le département compte 534 établissements, dont 214 hôtels-restaurants et 2 038 salariés. 75 % sont des entreprises individuelles et 11,4 % ont une activité saisonnière, mais leur nombre a tendance à augmenter. Globalement, le parc est ancien. 42 % des constructions datent d'avant 1939. Conséquence : 46 % des hôtels ne sont pas classés. Mais ils ne comptabilisent que 31 % des chambres. La moitié des établissements disposent de moins de 20 chambres. Et seulement 14 % disposent d'une piscine. Pour les 306 restaurants purs, 40 seulement sont classés dans un guide, dont 35 dans le Michelin. Les possibilités de progression restent donc importantes. La restauration et l'hôtellerie captent plus de 70 % des dépenses touristiques effectuées en Haute-Loire, laissant loin derrière gîtes et chambres d'hôtes. Ce tour d'horizon, dressé par Jean-Benoît Girodet, animateur tourisme et hôtellerie à la Chambre de commerce et d'industrie du Puy-Yssingeaux, a permis de lancer la discussion. Les participants ont reconnu qu'il est difficile de trouver des serveurs. "Le travail du week-end et le soir après 22 heures rebutent beaucoup de jeunes", a souligné André Perrier.

Reconnaissance professionnelle
"Si nous ne trouvons plus personne pour venir travailler chez nous, qu'allons-nous devenir" ?, a lancé Francis Attrazic, président national des restaurateurs. "Nous devons rendre le travail plus valorisant et plus attractif. Nous voulons embaucher durablement et payer correctement. Pour cela, il ne nous faut pas des aides mais une baisse des charges." Puis il a abordé la question de la reconnaissance professionnelle pour les restaurateurs. "Il faut des garde-fous, sans verrouiller notre métier, donc avoir un minimum de connaissances pour ouvrir ou reprendre une affaire. D'où l'idée des Restaurateurs de France, pour s'appuyer sur un label commun, une image de qualité et de sérieux et mettre en place une promotion au niveau national. Il y aura un cahier des charges pour une cuisine traditionnelle, réalisée par des indépendants ", a souligné Francis Attrazic qui annonce déjà une centaine d'adhérents à ce concept dans le Languedoc-Roussillon. "Si nous ne suivons pas cette voie, nous allons nous faire dévorer par la restauration à thème ou de chaîne", a-t-il conclu.
P. Boyer


Franck Jouve, nouveau président de la Fédération des industries hôtelières de la Haute-Loire, hôtel-restaurant le Brivas à Vals-près-le-Puy : "L'image du serveur doit évoluer, dépasser celle de porteur d'assiettes pour aller vers celle de vendeur."


L'HÔTELLERIE n° 2599 Hebdo 4 Février 1999

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