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Pompadour

Survivre au Club

Le Club Méditerranée du Limousin est au bord du gouffre. Un partenariat et un financement pourraient-ils le sauver ? Le député François Hollande propose un plan de sauvetage qui ne sera pas forcement de l'avis de toutes les parties concernées...

Avec 6 800 journées hôtelières comptabilisées durant la saison 97/98, l'unité corrézienne du Club cher à Gilbert Trigano aura perdu 34 % de chiffre d'affaires par rapport au précédent exercice (11 986 journées). En 1993, Pompadour annonçait 7,14 MF de CA, contre seulement 3,60 MF sur le dernier bilan. Ces données brutes viennent d'être évoquées lors d'une réunion rassemblant sur place managers, élus locaux et responsables touristiques régionaux. Celle-ci a permis d'établir un bilan de santé de la structure, qui a certes des actifs très positifs, mais qui est malade de son organisation mal pensée, de ses installations mal agencées, et de son concept « inadapté au Limousin et à sa clientèle potentielle » d'après le mot de Geneviève Albert-Roulhiac, directrice du CRT. L'équipe nouvellement mise en place par Philippe Bourguignon a parfaitement analysé la situation, estimant qu'il était temps de « changer son fusil d'épaule », et se déclare prête à participer à un éventuel plan de sauvetage sous certaines conditions.
Côté positif, le Club possède des outils performants : 18 courts de tennis, 41 chevaux, (Pompadour est la cité du cheval), 3 manèges, 5 carrières, un golf de 9 trous, et des capacités d'hébergement permettant l'accueil de 98 GM (Gentils Membres) dans ses 72 chambres. Avec un taux d'occupation moyen de 62 % en 97/98 et un pic de 75 % l'été dernier, il est loin d'être désertifié, son activité générant pour la bourgade corrézienne voisine plus de 14 MF de CA sur la saison.

Tout à revoir
Par contre, les locaux hôteliers, pensés pour accueillir des sportifs, pêchent par leur absence de confort, leur insonorisation insuffisante et leur conception. Pour attirer la clientèle, ils devraient être remis à neuf, modernisés, adaptés à une demande plus exigeante. Les dates d'ouverture ne sont pas non plus des mieux choisies, avec un début en février qui pourrait être reporté en mai, la période suivant les vacances de Pâques étant souvent très peu fréquentée. Autre pierre d'achoppement, les tarifs pratiqués, qui font du Club corrézien l'égal sinon le supérieur de celui de Marrakech. A tarif égal, les GM préfèrent le Maroc au Limousin, et personne ne peut leur donner tort. Les nouveaux managers ont travaillé sur le problème avec les responsables de la région. Ils ont également mis les chiffres sur le papier : il faudrait 28,70 MF pour remettre l'affaire sur les rails, en travaux d'aménagement et restructurations diverses. Philippe Bourguignon s'est déclaré prêt à mettre la main à la poche pour 5 MF, et il reste donc à faire la soudure, opération sur laquelle le député de Tulle, François Hollande, a sa petite idée.
Une SEM (Société d'économie mixte) pourrait être fondée, dans laquelle rentreraient les collectivités locales - département, région, communes. Les villages concernés - Arnac, Beyssac, Saint-Sornin - se grouperaient alors en Communauté de communes pour participer au montage, dans lequel on note la présence éventuelle de la Caisse des dépôts, des banques, du ministère du Tourisme, de l'Institut du cheval. A cet effet, le secrétaire du PS a déjà rencontré (17 décembre 98) le successeur des Trigano, pour « exposer tout l'intérêt pour Pompadour et le Limousin de la pérennité de ce qui est la première entreprise touristique de la Corrèze ». Mais la mauvaise rentabilité de l'affaire, et le coût de fonctionnement de son Club, n'ont que médiocrement convaincu pour aller au-delà des 5 MF promis.
J-.P. Gourvest


L'HÔTELLERIE n° 2597 Hebdo 21 Janvier 1999

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