Rivesaltes (66)
Le 14 octobre dernier après une quarantaine d'années de fonctionnement,
l'hôtel Atla Riba, phare et fleuron de l'hôtellerie rivesaltaise (donc roussillonnaise)
a mis la clé sous la porte, après jugement du tribunal de commerce. Irène Aspiazu, la
patronne arrivée dans la capitale de l'abricot en 1952, a dû congédier 16 personnes
aujourd'hui au chômage technique.
Depuis juillet 1958, date à laquelle il avait ouvert ses portes, l'établissement avait
accueilli dans ses locaux une bonne partie du Rivesaltais, mais aussi tout le
département, voire de l'Aude, de l'Hérault et de la Catalogne espagnole. C'est vrai que
dans cette institution nord-catalane, on venait fêter mariages et baptêmes, fêtes de
famille, assister à des spectacles de variétés et autres ou participer à des
méga-rifles, puisque Atla Riba quand venait décembre, et jusqu'en février, se
transformait en immense salon de... loto. On y accueillait aussi les équipes nationales
de rugby, des vedettes de la chanson comme Jacques Brel, Sacha Distel et consorts. Le
livre d'or d'Irène Aspiazu, comme les murs de l'établissement, conservent précieusement
le souvenir d'une époque qui semble aujourd'hui malheureusement révolue. Même si Irène
Aspiazu n'a pas dit son dernier mot, un gros redressement fiscal de 4,80 MF en 1984,
jamais surmonté à l'évidence, paraît avoir eu définitivement (?) raison de cet
ex-monument de l'hôtellerie régionale. Aujourd'hui sur l'avenue de la gare à
Rivesaltes, les portes de Atla Riba sont fermées. Et c'est triste, car sans cultiver
exagérément la nostalgie, c'est un peu du passé qui s'en va.
A. Desplas
L'HÔTELLERIE n° 2592 Hebdo 17 Décembre 1998