Caen
Les bars du Calvados ont bénéficié d'une autorisation d'ouverture jusqu'à 2 h du matin pendant plus de 3 mois. Chacun exprime aujourd'hui sa satisfaction devant le succès de l'opération. On parle d'étendre cette dérogation...
Aux quatre coins de l'Hexagone, les dérogations d'ouvertures tardives pour les
bars se sont multipliées durant la Coupe du Monde. A Caen comme ailleurs. Sauf qu'ici et
dans l'ensemble du Calvados, cette dérogation s'est prolongée sur plus de trois mois
complets, de mi-juin à début octobre. "A l'origine, la demande émane des
cafetiers caennais, explique M. Aulombard, président des cafetiers à la FDIH 14. Elle
a ensuite été relayée par le syndicat et la CCI auprès de la préfecture." Cette
dernière donne son accord, non sans réticence, pour une autorisation d'ouverture d'une
heure supplémentaire mais uniquement aux bars fermant habituellement à 01 h du matin.
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître le sérieux de l'opération et sa
réussite. "Les gérants de bars ont montré leur civisme, leur respect d'autrui
et de la sécurité des clients", reconnaît M. Aulombard. En effet, excepté
quelques débordements ici ou là, les forces de sécurité (gendarmerie, police nationale
et municipale ont été mises à contribution) n'ont pas observé une augmentation notoire
des nuisances sonores ou des accidents, pourtant statistiquement élevés entre 3 h et 5
h.
Des cafetiers responsables
Selon M. Deleuze, maire adjoint de Caen chargé du commerce, "nous n'avons pas
connu plus de récriminations que d'habitude, lorsque les cafés sont ouverts jusqu'à 1
h. Il faut dire que les bars sont assez éparpillés, ce qui évite un phénomène
de concentration des nuisances sonores. N'oublions pas non plus la parfaite gestion de ce
risque par les cafetiers. A partir de là, nous sommes en effet plutôt favorables au
renouvellement de cette dérogation." Pour la ville cette fermeture retardée des
bars engendre une animation nocturne non négligeable comme le souligne M. Deleuze. "Lorsque
les gens sortent d'un spectacle vers 0 h 30, ils sont ravis de se réfugier dans un bar
pour discuter."
Cette dérogation de plus de 3 mois a également permis aux bars de faire un chiffre plus
important ou, du moins, de ne pas en perdre les soirs de matchs. "Les gens
arrivent plus tard pendant l'été ou s'en vont vers la côte. Cette autorisation d'une
heure supplémentaire a permis d'attirer la clientèle et de la conserver." De
fait il semblerait que les chiffres d'affaires aient augmenté d'environ 20 %.
Peut-on aujourd'hui penser à une généralisation de cette dérogation ? Une réunion sur
ce thème rassemblera bientôt les différents intervenants, mairie, préfecture,
syndicats, CCI. A la mairie, M. Deleuze imagine pour sa part "trouver un modus
vivendi en délivrant cette dérogation d'une heure supplémentaire, peut-être pas tous
les soirs, mais deux à trois fois par semaine." Afin d'accompagner cette
éventuelle mesure, la municipalité envisage d'ores et déjà de retarder la fermeture de
certains parkings du centre-ville.
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2590 Hebdo 3 Décembre 1998