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L'Evénement

La FNIH à Vichy

Vers un petit congrès

Pas de ministre prévu et seulement deux jours de travaux. Le 54e congrès de la FNIH, qui se déroulera à Vichy les 4 et 5 novembre, tranche avec les grands-messes des générations Thé et Blat. Si, rue d'Anjou, on préfère parler d'un congrès plus « compact », prenant en considération les difficultés qu'ont les congressistes à s'échapper de leurs affaires, certains voient surtout ici le signe d'un message syndical tronqué, sans réponses concrètes aux problèmes qui se posent à la profession.

André Daguin, qui soufflera à Vichy la première bougie de son mandat présidentiel, a donc décidé de ramener à deux jours le congrès annuel de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH) qui se déroulera les 4 et 5 novembre prochains dans la capitale de l'Allier. Selon Jean Biron, vice-président de la FNIH, les raisons de cet allégement des travaux répondent essentiellement aux difficultés qu'ont les congressistes à « concilier » engagement syndical et vie professionnelle.
Un congrès plus « compact » qui devrait démarrer par les problèmes de transmissions d'entreprises et les contrats Etat/région.
Le mercredi après-midi, deux « ateliers horizontaux » réuniront d'un côté l'ensemble de l'hôtellerie afin de « créer des passerelles entre les professionnels » et pour que « l'industrie hôtelière constitue un groupe homogène, conscient de ses intérêts communs », précise le vice-président. Et de l'autre, les cafés-brasseries et les restaurateurs dont les activités se rejoignent dans la petite restauration. Les responsables de la FNIH souhaitent en effet entamer une « réflexion commune sur la restauration indépendante en général ».

Définir une stratégie
Le lendemain, les branches devraient retrouver leurs spécificités pour la matinée. Quant à la séance plénière prévue l'après-midi, celle-ci devrait jeter « les bases de la FNIH de l'an 2000 ». Jean Biron ajoute : « une réflexion de fond a été entamée par le directoire et nous tracerons à Vichy les grandes lignes de notre stratégie.»
Si André Daguin se refuse à tirer le bilan de sa première année à la tête de la FNIH, en amont du congrès, Jean Biron qui se décrit comme la « doublure et le soutien direct du président » pointe du doigt deux dossiers : la « lutte contre les prétentions d'ISL » pendant la Coupe du Monde et « le travail acharné de la FNIH en matière de TVA ». « Même si nous n'avons pas encore abouti, convient-il, nous avons réussi à ce que tous les parlementaires soient aujourd'hui informés de ce problème de distorsion de TVA. »
Un résultat dont certains adhérents minimisent la portée et qui voient dans le congrès de Vichy un « message syndical amputé » n'apportant aucune « réponse concrète » aux problèmes du secteur.
S. Soubes


Jean Biron entend « créer des passerelles entre les professionnels pour que l'industrie hôtelière devienne un groupe homogène ».

Un challenge pour Vichy

La Fédération nationale de l'industrie hôtelière a choisi Vichy pour tenir son 54e congrès les 4 et 5 novembre. « C'est un beau challenge pour la ville et ses hôteliers-restaurateurs. Il est rare qu'une ville de moins de 100 000 habitants soit choisie pour accueillir l'assemblée générale de la Fédération », souligne Jean-Michel Chavarochette, président du Syndicat de l'Allier. Les questions abordant l'euro et les cafés-hôtels-restaurants, la transmission des entreprises, les contrats Etat/région, l'hôtel et son environnement, la place de la restauration indépendante, l'avenir des cafés, etc. doivent être abordées dans les différents ateliers pendant ces trois jours.
« Nous allons mettre en valeur l'Auvergne et montrer à nos collègues la richesse des produits du terroir », ajoute Jean-Michel Chavarochette. Des stands, dans le centre des congrès, présenteront la volaille d'appellation d'origine du Bourbonnais, le Charolais, les vins de Saint-Pourçain et des Côtes d'Auvergne, les foies gras de canard du Domaine de Limagne, les couteaux de Thiers et de Laguiole. Environ trois cents participants sont attendus pour les travaux et 700 pour le repas de gala. « Nous avons mis en place un partenariat avec la ville et l'office de tourisme. Nous espérons le poursuivre et le concrétiser en attirant d'autres congrès », poursuit Jean-Michel Chavarochette. Vichy poursuit d'ailleurs sur sa lancée de développement, engagée avec force il y a quelques années.

Toujours des projets
Même si les retombées sont parfois un peu longues à venir, des projets continuent à naître et à se concrétiser, preuve que beaucoup gardent confiance dans le potentiel de la cité thermale. Des restaurateurs parisiens, Rosita et Georges Chloet, ont quitté la capitale et une étoile au guide Michelin pour s'installer dans la station thermale, il y a quatre ans. Après des ennuis de santé, ils espèrent bien aujourd'hui retrouver cette distinction et ils continuent à croire aux capacités de la ville. Jacques Decoret, Meilleur ouvrier de France et ancien de chez Régis Marcon, deux étoiles au Michelin, vient d'ouvrir son établissement en septembre dernier. Et le président des hôteliers-restaurateurs de l'Allier n'a pas hésité à investir 5,4 MF pour agrandir et refaire entièrement sa brasserie, le Lutèce. Il a été le premier dans le département à recevoir la nouvelle subvention du conseil régional spécifique aux restaurants, lancée en février dernier. Soit un montant maximum de 70 000 F. « Il faut un concept qui plaise, c'est-à-dire clair et lumineux : tables plus grandes, ambiance brasserie parisienne, climatisation, décor de qualité, etc. Les cuisines ont été mises aux normes avec local poubelles réfrigéré », explique Jean-Michel Chavarochette. Enfin, l'ancien hôpital militaire, racheté par un groupe hollandais, doit être transformé en commerces, bureaux et appartements, sous le nom de Place Thermale en 2001. Il y aurait trois surfaces pour la restauration : une brasserie sur deux niveaux, un restaurant et un « mange debout ». Une association d'hôteliers-restaurateurs locaux est d'ores et déjà candidate pour prendre à son compte ce projet, avec le soutien de la Chambre de commerce et d'industrie. Toutefois des petits commerçants du centre-ville restent opposés au futur centre commercial et ils n'ont pas encore déposé les armes.
P. Boyer

Renseignements complémentaires :
Syndicat des industries hôtelières,
Tél. : 04 70 98 31 89.

m Jacques Belin, président du GNC

« il faut mobiliser davantage la profession »

Aujourd'hui, le président du Groupement national des chaînes (GNC) considère que les clivages entre chaînes intégrées et indépendants ne sont plus d'actualité. « Avec le développement de la franchise, le professionnalisme croissant des réseaux volontaires et la multiplication des groupements d'indépendants, la notion de chaîne devient de plus en plus diffuse, explique-t-il. Et d'ajouter : Les différences se font désormais entre les gros et les petits ou tiennent purement et simplement à la localisation. »
Fort de ce constat, Jacques Belin ne cache pas en fait que seul « tout ce qui rassemble est maintenant le plus important » pour l'organisme dont il a la charge. Ce qui signifie, en d'autres termes, que le GNC entend plus que jamais s'inscrire dans la droite ligne des actions menées par la Fédération nationale de l'industrie hôtelière. Et c'est ce qu'il dira haut et fort lors du prochain congrès de la fédération à Vichy. A ce propos d'ailleurs, le groupement national des chaînes se battra bien évidemment sur tous les dossiers chauds de la profession comme ceux liés notamment aux aspects financiers et sociaux.
« Un certain nombre de mesures graves ont récemment été prises dans le cadre du projet de la loi de finances 1999. L'extension de la taxe sur les bureaux en Ile-de-France aux CHR est meurtrière par exemple ! Il faut réagir au plus vite », affirme Jacques Belin. Sans oublier également la « loi Aubry » sur laquelle le président du GNC prend des positions fermes. « Nous avons signé récemment la convention collective instituant les 43 heures hebdomadaires. Nous voulons en rester là ! Notre secteur d'activité crée certes de l'emploi. Mais pour que cela continue, le gouvernement doit reconnaître nos spécificités et nous aider », souligne l'intéressé. Autant de bonnes raisons qui appellent à renforcer la représentativité de la profession. Un objectif qui figure d'ailleurs parmi les priorités du GNC. « Nous devons tout faire pour être encore plus puissant. Il nous faut, en effet, mobiliser davantage la profession », confie volontiers le patron du groupement national des chaînes. C. Cosson

m Jean-Louis Clauss, président des cafetiers

Les contrats d'exclusivité devraient évoluer

Satisfait de sa première année à la tête de la branche cafés-discothèques ? Jean-Louis Clauss reste mitigé. Bien sûr, lui aussi s'est attelé à la refonte tant souhaitée du Code des débits de boissons mais les résultats sont minces. Les pouvoirs publics font la sourde oreille quand on évoque une révision du système des fermetures administratives. Ce n'est pas nouveau. Le président national s'est également penché de près sur le CAP café-brasserie « qu'il faut faire revivre en l'adaptant mieux au terrain ». Doit-il avoir lieu sur un an, sur deux ans, doit-il devenir une mention complémentaire ? « Les avis sont partagés et nous allons en discuter à Vichy », annonce-t-il en se réjouissant toutefois qu'un rapprochement ait lieu, lors de ce congrès, entre les cafés et les restaurants le temps d'une séance de travail. « Vous savez, à part le Code des débits de boissons, ces deux activités sont proches et, sur certains dossiers, il est important de pouvoir réfléchir ensemble. »
Jean-Louis Clauss continue d'ailleurs de se battre pour obtenir la double appartenance Chambre des métiers/Chambre de commerce, même si ce n'est plus tout à fait son secteur de compétence. « Je suis toujours président du groupement CHR du Bas-Rhin », rappelle-t-il. Revenant aux cafés, celui-ci parle « d'avancées » en matière de contrats d'exclusivité. « Ces contrats devraient, par exemple, passer à cinq ans alors qu'ils sont traditionnellement établis pour 10 ans. » Questionné enfin sur les discothèques, Jean-Louis Clauss souligne la nécessité d'étendre la convention collective à leur activité. « C'est imminent et nécessaire pour la reconnaissance de la profession. »
Sy. Soubes


L'HÔTELLERIE n° 2585 Hebdo 29 Octobre 1998

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