Casino à Bordeaux
Ecartés, la Compagnie européenne de casinos et Moliflor, leader dans les Pyrénées
Orientales et qui avait pourtant proposé un montage original associant des hôteliers et
restaurateurs bordelais. (L'Hôtellerie n° 2573). La mairie de Bordeaux a tranché. Une
première fois, la partie s'est jouée entre Accor Casinos (SPIC) et Partouche pour une
victoire d'Accor.
En jeu : la création de jeux traditionnels - roulettes, black-jack, baccara, stud poker,
boule -, des machines à sous - 400 appareils -, deux restaurants thématiques, trois bars
dont un bar à vins, un restaurant panoramique et gastronomique ainsi qu'une salle de
spectacle de 900 places. L'ensemble sera créé sur le site de Bordeaux-Lac. Le
"cadeau" offert au groupe Accor, qui compte sur le site près de 700 chambres et
où l'hôtellerie est quelque peu sinistrée, a déjà suscité bon nombre de critiques
amères de la part des partisans (très nombreux) d'un casino en centre-ville. Les
intérêts du groupe Accor via Accor Casinos sont évidents. De son côté, Partouche par
la voix de son président du directoire Hubert Benhamou, ne cachait pas ses ambitions :
"Bordeaux est une image de marque, une référence".
Le groupe familial comptait pour lui son expérience : 20 casinos en France dont le
numéro 1, le Lyon Vert à Charbonnières (400 clients par jour), et trois à l'étranger,
Belgique, Maroc et Tunisie. Sa capacité financière était importante. Partouche est
coté en bourse au second marché et envisage d'entrer au premier marché d'ici la fin de
l'année. Les résultats sont impressionnants : en 1997 le produit brut des jeux s'est
élevé à 1,5 milliard de francs.
La partie était serrée. Aujourd'hui, seule la candidature d'Accor Casinos est proposée
au conseil municipal.
B. Ducasse
Au final qui décide ?Depuis que le Conseil d'Etat a qualifié l'activité des casinos d'activité de service
public, la procédure de désignation prévoit la création d'une commission spécifique
réunissant les membres du conseil municipal de la majorité et de l'opposition, un
représentant de l'Etat, un représentant de la direction de la concurrence et de la
consommation et le trésorier payeur municipal. Cette commission émet un avis reposant
sur plusieurs critères rapport qualité/prix, mais aussi management, surface financière,
capacité à développer des animations autour des jeux... Puis elle soumet cet avis au
maire. |
L'HÔTELLERIE n° 2585 Hebdo 29 Octobre 1998