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La Truffe Noire fait encore des vagues

L'ancien maire Jean Charbonnel est mis en examen. D'autres anciens responsables municipaux sont impliqués.

Brigitte Lesueur, juge d'instruction au tribunal de Brive, n'a pas hésité à mettre en examen une bonne douzaine d'anciens élus locaux, avec à leur tête l'ex-premier magistrat de la cité gaillarde, Jean Charbonnel. Ancien ministre du général De gaulle, plusieurs fois député corrézien, maire de 1966 à 1993, il est suspecté de prise illégale d'intérêts dans l'affaire du restaurant-hôtel La Truffe Noire. Un dossier révélé en partie par L'Hôtellerie, suite à une enquête menée par la Cour régionale des comptes, mettant en cause la gestion du célèbre établissement, dirigé en son temps par une SEM municipale.
Créée dans les années 90 pour sauver La Truffe, que l'on peut estimer faire partie du patrimoine local, la société d'économie mixte aura cumulé une liste d'irrégularités et d'erreurs qui ont mené à sa perte l'établissement.

Montages financiers douteux
Les termes d'un audit rendu en 1995 soulignaient « les actes juridiques contradictoires, le conseil municipal délibérant sur des opérations déjà engagées (sans son aval) et des montages financiers plus que douteux impliquant plusieurs responsables, dont Jean Alibert, ancien adjoint, ancien président de la SEM, traité littéralement d'escroc par le rapport de la Cour des comptes. Toutes ces manœuvres, inscrites dans un incroyable imbroglio juridique et politique, n'empêcheront d'ailleurs aucunement l'hôtel d'être placé en liquidation judiciaire en juillet 1996, tout en étant victime d'un incendie jamais expliqué en 92, et de cumuler 11 MF de passif. » Rouvert en mai 1997, l'établissement est actuellement en train de renaître de ses cendres et de se refaire une bonne réputation grâce à la gestion efficace menée par ses nouveaux propriétaires. Mais il aura fallu, pour que cette affaire soit un jour portée devant la justice, une longue enquête menée par la brigade financière du SRPJ limousin. Jean Alibert, principal responsable mis en cause, parle de « simple problème d'interprétation de règles comptables » et Jean Charbonnel « d'allégations plus que contestables ». Il n'empêche que la SEM et la municipalité de l'époque auront eu, dans la chute du plus bel hôtel-restaurant de la ville, de lourdes responsabilités qui devraient se confirmer devant le tribunal correctionnel dans un proche avenir.
J.-P. Gourvest


L'HÔTELLERIE n° 2584 Hebdo 22 Octobre 1998

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