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Code du travail

"J'en appelle à tous les présidents !"

Président de la FIH Maine-et-Loire, Robert Touchet s'est vu confier par Claude Izard, président national des
restaurateurs de la Confédération, la charge de révision du Code du travail. Parmi d'autres points, la question du
travail des mineurs au-delà de 22 h reste entière.

L'Hôtellerie :
Le Code du travail est-il aujourd'hui adapté aux métiers de l'hôtellerie ?
Robert Touchet :
Absolument pas. Ce code correspond davantage aux métiers de l'industrie qu'à ceux des services. Il regorge d'anomalies et, parfois, ne respecte pas l'esprit et les obligations de notre profession. En cela, la question du travail des mineurs au-delà de 22 h est éloquente. La loi nous interdit de les garder au sein de l'entreprise après cette heure ! Comment concilier de fait la formation des apprentis dans nos établissements et cette loi ? Dans notre département, environ 500 jeunes sont susceptibles de travailler au-delà de l'horaire en question et particulièrement l'été. A 22 h, il fait encore jour ! Par ailleurs, je tiens à rappeler que nos jeunes ont envie de faire un métier à part entière et n'ont aucun souhait de le raccourcir. Quant à nous, nous avons besoin d'eux car ils nous apportent, il faut le reconnaître, une main-d'œuvre moins onéreuse. Les entreprises, notamment familiales, qui ne pourraient plus compter sur ces jeunes connaîtraient des difficultés.

L'H. :
Que proposez-vous ?
R. T. :
A l'image de nos confrères boulangers, il serait opportun de demander une dérogation pour le travail des adolescents de 16/18 ans entre 22 h et minuit. Il faut également que le législateur tienne compte de la coupure entre les services du midi et du soir. Le reste n'est qu'aménagement de l'emploi du temps. Si les jeunes travaillent au-delà de 22 h, il va de soi qu'ils embauchent plus tard. C'est ce que j'ai demandé à Mme Martine Aubry. A ce jour, je n'ai reçu aucune réponse et ce, malgré le soutien de députés et élus du département.

L'H. :
Mais cette question n'est-elle pas nationale ?

R. T. :
En effet et j'en appelle aujourd'hui à tous les présidents départementaux. Et je dirais même quel que soit le syndicat. Qu'ils s'adressent à leurs élus respectifs et qu'ils leur demandent de faire pression sur le gouvernement pour obtenir une réponse ! Pour certains, cette question est urgente : des amendes ont déjà été dressées dans notre département.

L'H. :
Quels autres dossiers renferme cette "révision" du Code du travail ?

R. T. :
Pour l'instant, je dois bien l'avouer, je me suis principalement concentré sur cette question du travail des moins de 18 ans. Nous avons bientôt une réunion confédérale concernant l'ensemble des départements. Il faut constituer une commission sur la révision du Code du travail. Nous devons également évoquer la baisse des charges sociales afin que nos entreprises embauchent définitivement. Nous devons aussi parler de la révision de la taxe professionnelle, etc. Je tiens par ailleurs à souligner qu'à l'intérieur même de notre profession, il y a beaucoup de choses à mettre à plat : les brimades, le logement sur place accompagné de travaux ingrats comme le ramassage des feuilles dans la cour, etc. Il faut rester honnête pour avancer.
Propos recuellis par O. Marie


L'HÔTELLERIE n° 2582 Hebdo 8 Octobre 1998

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