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Menace de grève au Palais des Congrès Acropolis

Grosse frayeur pour les hôteliers niçois

En matière touristique, rien n'est jamais acquis et le moindre grain de sable peut avoir des conséquences
dramatiques pour l'activité hôtelière. Les professionnels niçois vivent depuis quelques jours un scénario particulièrement éprouvant avec une grande inconnue pour son dénouement.

Flash-back avec l'appel d'offres pour le renouvellement de la concession du Palais des Congrès Acropolis Nice. Résultats des courses : deux candidats, l'actuelle association Nice Acropolis qui gère le Palais des Congrès depuis son origine et la CGIS (Compagnie générale d'immobilier et de service), filiale du groupe Vivendi (ex-Compagnie générale des eaux), avec à la clef, une décision difficile pour le député-maire de Nice, Jacques Peyrat.
En effet, les milieux dits bien informés soulignent les avantages et les inconvénients dans les dossiers présentés par les deux candidats. Par contre, le premier adjoint, Gilbert Stellardo, hôtelier à Nice et ancien président du Syndicat des hôteliers de Nice-Côte d'Azur, affiche sa préférence pour la CGIS, en mettant en avant de sérieuses économies pour les finances municipales lourdement endettées par les gestions antérieures.

Le Palais des humeurs
Estimant alors que les commentaires et les rumeurs se développaient trop rapidement en ville sans qu'aucune décision ne soit prise, l'intersyndicale CGT-FO du Palais des Congrès de Nice décide alors de passer à l'action :
- communication aux membres du Conseil d'administration de Nice Acropolis incluant de graves accusations, notamment au niveau du «droit à consultation des représentants du personnel» et de la «responsabilité des administrateurs sur une situation actuelle ambiguë » ;
- demande d'entrevue avec le député-maire de Nice afin d'obtenir le maintien des emplois ;
- préavis de grève pour le 7 octobre, date d'ouverture d'un important congrès mondial de dermatologie (5.000 participants).
Un ordre de grève qui fait l'objet d'un véritable coup de tonnerre pour les hôteliers niçois, notamment les grands hôtels affichant complet pour cette période. Une angoisse à la hauteur des réservations confirmées également pour d'autres congrès à venir.

Une grave menace qui précipite alors les événements :
- une réunion houleuse entre le maire et les délégués CGT et FO ;
- l'annonce par le maire qu'il présenterait l'offre de reprise d'Acropolis par la CGIS lors du prochain conseil municipal ;
- la colère de l'intersyndicale CGT-FO qui en appelle alors au préfet des Alpes-Maritimes pour étudier la validité de la procédure d'appel d'offres ;
- la menace de l'organisateur du Congrès médical d'annuler cet événement et de se retourner juridiquement contre le Palais des Congrès ;
- la nouvelle riposte de l'intersyndicale de maintenir le préavis de grève sur le congrès suivant en cas d'annulation de la manifestation du 7 octobre ;
- la visite surprise du premier adjoint au cours d'une réunion des salariés d'Acropolis (147 personnes) et l'affirmation que le repreneur ne procédera à aucun licenciement dans le cadre d'une clause sociale insérée dans le contrat de concession de la CGIS.
Une clause qui permet au dialogue de s'instaurer à nouveau.
A priori favorables, les syndicalistes négocient alors une version plus précise.

La goutte d'eau fait déborder le vase
Entre-temps, le député-maire renouvelle sa volonté de privatiser la gestion d'Acropolis. Il rappelle que de 1985 à 1997, la gestion du Palais des Congrès niçois a coûté à la ville 674 MF.
Jacques Peyrat souhaite ainsi privilégier une exploitation qui s'autofinance pour dégager à l'avenir un excédent dont la ville disposera. Et d'affirmer qu'il n'y aura pas de licenciements, seuls les gros salaires seront revus à la baisse.
A côté du conflit social et des différentes menaces tant sur le plan juridique qu'au niveau d'une grève, des voix s'élèvent en ville pour critiquer la décision du premier magistrat de la ville.
Certains mettent en parallèle les efforts de la ville avec des retombées économiques de l'ordre de 500 MF par an pour le seul tourisme d'affaires. D'autres restent favorables à une gestion para-publique d'Acropolis qui a déjà coûté près de 600 MF pour sa construction, financée intégralement par la ville.
Ces derniers critiquent le choix de la Compagnie générale des eaux estimant que son implication dans la ville est déjà importante (distribution de l'eau, usine d'incinération, transports, télévision par câble, etc.).
Quant aux principaux intéressés, les hôteliers eux-mêmes, ils croisent les doigts pour que l'activité d'Acropolis ne soit pas bloquée par la grève.
Pour leur président Jean-Paul Cordero, les jours passés ont été terribles. Jour et nuit dans la plus grande discrétion, il n'a cessé de multiplier les rendez-vous et entretiens téléphoniques pour éviter le pire.
Dernière minute : accord signé entre la mairie et les représentants du personnel Acropolis. Les responsables du tourisme niçois poussent un grand soupir de soulagement.
C. Roussel


L'HÔTELLERIE n° 2581 Hebdo 1er Octobre 1998

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