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Qui pourrait racheter le groupe Frantour ?

Pressée de restaurer ses comptes, la compagnie ferroviaire va mettre en vente son pôle tourisme-restauration. Un appel d'offres restreint va être lancé. Si Accor apparaît comme le candidat naturel au rachat, d'autres sociétés françaises ne cachent pas leur intérêt comme notamment le groupe Envergure.



La rumeur courait depuis des lustres, mais elle n'a désormais plus lieu d'être. Après avoir en effet joué au chat et à la souris pendant de longues années, - «je te vends, je ne te vends pas» -, la SNCF a enfin aujourd'hui décidé de couper court à toutes les tergiversations concernant l'avenir de son pôle tourisme-restauration. La compagnie ferroviaire a ainsi récemment annoncé à l'ensemble de ses équipes qu'elle allait au cours des prochains mois se désengager de Frantour, filiale à 64,74% de CTT Sceta, holding de tête regroupant ses différentes participations au sein de plus de 300 sociétés.

Difficile juridiquement et socialement parlant (2.200 personnes), cette opération, dont les détails devaient être exposés mardi 15 septembre aux organisations syndicales lors du Comité Central d'Entreprise (CEE), va faire l'objet d'un appel d'offres restreint d'ici la fin du mois. Pressée de restaurer ses comptes et n'ayant pas du reste pour vocation première de poursuivre le développement de son activité tourisme et restauration, la SNCF souhaiterait en outre, boucler le dossier avant le début 1999.

La vente de Frantour par appartements étant exclue, la société nationale entend céder son activité hôtelière (15 établissements en fonds propres et 19 en concessions de marque), ses agences de voyages (48 points de vente Frantour et 38 arborant les couleurs de Sud-Ouest Voyages) et le tour-operating à un acquéreur unique, qui plus est «de préférence français». La branche restauration (53 points de restauration, 10 marques dans 14 gares) quant à elle, après avoir été isolée juridiquement, sera confiée à un expert de ce secteur.

1.700 chambres sur Paris

Sans tomber dans les méandres des supputations de bas étages, il semble à première vue que le conglomérat français dirigé par Jean-Marc Espalioux, Accor, figure parmi les prétendants naturels au rachat de l'activité tourisme. Déjà partenaire de la SNCF en qualité de sous-traitant pour la restauration à bord des trains, Accor montre en effet beaucoup d'autres complémentarités avec la compagnie ferroviaire. Concernant l'hôtellerie, les cinq propriétés parisiennes Frantour (auxquelles s'ajoute un projet supplémentaire près de la gare Montparnasse) s'inscrivent bien dans la stratégie de croissance du groupe et seraient facilement intégrables à des réseaux du type Mercure par exemple ou autre selon les emplacements géographiques. A noter au passage qu'au cours des derniers mois, des équipes opérationnelles de chez Accor ont d'ores et déjà visité les établissements de la capitale afin d'y faire un état des lieux.

Certains des hôtels-clubs Frantour, implantés eux en grande majorité dans le sud de la France, après travaux de rénovation, auraient bien la tête à porter le label Coralia. Quant aux autres unités sous concession de marque, bon nombre présentent les caractéristiques de l'enseigne Relais Mercure. L'activité agences de voyages et le tour-operating européen ne présentent guère plus de difficultés stratégiques pour Accor. Les tour-opérateurs Frantour européens, spécialistes de la France, pouvant «booster» les ventes loisirs des hôtels du groupe à travers des produits comme en propose «Episodes».

Rien ne va plus...

Reste que d'autres sociétés françaises paraissent fort intéressées par la filiale de la SNCF. Le numéro deux de l'hôtellerie nationale, Envergure (filiale à 100% de la Société du Louvre), qui analyse le dossier depuis le 5 septembre dernier, ne cache ainsi nullement ses intentions à ce sujet. D'autant plus qu'à l'occasion d'une conférence de presse tenue en mai dernier, son président-directeur général, Frantz Taittinger, n'avait pas écarté l'idée de saisir des opportunités dans les loisirs et le tourisme. Du côté d'Hôtels & Compagnie, Gilles Douillard affirme également avoir trouvé un partenaire financier lui permettant de prétendre à une éventuelle reprise de Frantour. Rien ne va plus... les paris sont ouverts !

C.C ccosson@lhotellerie-restauration.fr

Chiffre d'affaires total consolidé
au 31.12.97 (en millions de francs)
Progression par
Activité Chiffre d'affaires rapport à 1996`
Hôtellerie 315 +8%
Restauration 270 +8%
Réseau 90 (+25%)
Tour-Operating 1.140 (+7%)
Total 1.747 (+7%)

Répartition actuelle du capital de Frantour
- SCETA : 64,74%
- SFA (Groupe BNP) : 7,35%
- Centenaire Blanzy : 10,18%
- Fiord (Union
Européenne du CIC) : 10,07%
- FRAM : 4,69%
- Autres : 2,95%


L'HÔTELLERIE n° 2579 Hebdo 17 septembre 1998

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