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Périgueux

Une ville qui se vend

La municipalité compte sur les cafetiers et hôteliers pour fixer les touristes le plus longtemps possible. Sans pour autant apporter d'aides concrètes.

Un bon millier de chambres seraient retenues chaque nuit entre juillet et septembre par les touristes. C'est du moins ce qu'affirme l'office du tourisme de Périgueux, capitale d'un département, la Dordogne, qui recense en été quelque trois millions de visiteurs. Si l'on tient compte de ces chiffres, l'objectif des responsables touristiques de la ville n'est pas de faire venir les vacanciers, mais plutôt de les inciter à allonger la durée de leur séjour. D'où l'initiative du maire Xavier Darcos et de ses adjoints, de réunir les professionnels de leur cité (cafetiers, restaurateurs, hôteliers) afin de "tout faire pour", selon la formule du premier magistrat périgourdin, en incitant leur clientèle à s'implanter durablement.
La ville, qui met en route un programme d'aménagement urbain, dont les effets commencent à se préciser, lance également quelques initiatives estivales. Dont des horaires d'ouverture plus tardifs ou des manifestations commerciales du genre "Périgueux de jour et de nuit". Avec au coeur de cette dernière, le "Marché de Nuit" opération par ailleurs contestée, au succès jusque-là plus que mitigé, et la sortie d'une plaquette largement diffusée auprès des visiteurs par les organismes touristiques officiels.

Les professionnels s'interrogent

Si Christian Dupuy, président de l'association commerçante "Les Enseignes de Périgueux" et Denis Dussuchale son homologue au sein du Club Hôtelier, ont apporté leur soutien à l'initiative, les acteurs de terrain restent dubitatifs, pour ne pas dire réservés. "Il y a des paramètres que l'on ne veut pas prendre en compte, précise un des restaurateurs les plus connus de Périgueux, qui souhaite se cantonner prudemment dans l'anonymat. Le temps, le passage, l'argent. Pour faire rester les touristes chez nous, il faut les trois, le soleil en tête, et ce n'est pas gagné. De plus, nous laisser fermer plus tard, c'est bien, mais ça ne coûte rien à la ville et les taxes locales ne baissent pas pour autant, bien au contraire. Le maire demande, sans rien donner, et si c'est une bonne idée de faire appel à nous, cela ne revient pas trop cher...". Partage de point de vue du côté des cafetiers qui regrettent que l'on ne leur donne ni moyens spécifiques ni subsides. Les résultats de la stratégie municipale devraient être connus en fin d'été. A l'égal d'un grand magasin, Xavier Darcos, qui ambitionne pour sa ville le statut de "Station Touristique" souhaite "que tous les jours, il s'y passe quelque chose". Les professionnels, plus pragmatiques, demandent tout simplement un bon indice de fréquentation.
Rendez- vous en septembre.

AMPco


L'HÔTELLERIE n° 2576 Hebdo 27 Août 1998

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