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Editorial

Stupéfiant !

On fait décidément de plus en plus fort en matière de ridicule dans notre beau pays de France ! après avoir décidé de fermer cafés et restaurants pour raison de sécurité dans les villes où jouaient les anglais, sans pour autant avoir pris la moindre décision en matière de contrôle des ventes de boissons alcoolisées dans les grandes surfaces, on relance le débat sur la dépénalisation de la consommation des drogues douces à partir de la publication d'un rapport consacré aux «problèmes posés pas la dangerosité des drogues». Coup d'envoi qui sait faire dans la démagogie avec la Une du Monde qui n'hésite pas à titrer «l'alcool est une drogue aussi dangereuse que la cocaïne et l'héroïne». En matière de malhonnêteté intellectuelle, on fait difficilement mieux !

Comparer les effets de la cocaïne ou de l'héroïne à ceux de l'alcool mériteraient tout de même davantage de précaution ! Si les consommateurs d'alcool sont, dans leur grande majorité, des individus qui, leur vie durant consomment sans excès des boissons alcoolisées sans jamais pouvoir craindre une quelconque dépendance ou une quelconque répercussion sur leur santé, il n'en est jamais de même avec les consommateurs de cocaïne ou d'héroïne qui, dès les premières prises, tombent dans un engrenage qui les amènent à consommer toujours plus.

Partir d'un rapport qui met en avant les méfaits de produits licites comme l'alcool ou le tabac pour justifier de la licité d'autres produits que l'on classe au même niveau de dangerosité est un procédé que l'on ne peut que dénoncer. Comment admettre qu'un gouvernement puisse dans le même temps être permissif face à la consommation de drogues et, dépassé par les abus de quelques hooligans, décréter la fermeture de cafés et de restaurants où de toute évidence, ces agités ne mettront pas les pieds pour consommer leur boisson favorite dont ils ont su prévoir l'approvisionnement grâce à des circuits de distribution moins coûteux ! On ne pourrait que dénoncer l'attitude irresponsable de ceux qui par laxisme, laisseraient tout faire et qui, dans le même temps, par incompétence, sanctionneraient de la façon la plus excessive et aveugle qui soit. La libéralisation de la consommation et
de la distribution de la drogue
ne sera pas sans conséquence sur la responsabilité des cafetiers, des restaurateurs et des patrons de boîtes de nuit qui se retrouveront forcément au premier plan des problèmes qui se poseront à leur clientèle. Un débat qu'ils ne pourront pas ignorer longtemps !

PAF


L'HÔTELLERIE n° 2572 Hebdo 30 Juillet 1998

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