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Restauration

Aires d'autoroutes

Des concessions pour les indépendants

L'aventure commencée en 1990-91 se poursuit. Des indépendants du Massif Central, regroupés en société, arrachent des concessions d'aire sur les autoroutes. Les prochaines sont Séverac-le-Château et Uzerche. Face à une concurrence vive, ils s'appuient sur deux atouts importants pour les décideurs : le professionnalisme et une bonne connaissance des particularités locales.

Après l'aire des Volcans sur l'autoroute Paris Clermont-Ferrand en 1991, l'aire de Doyet (Allier) trois ans plus tard, toujours sur le même axe, la Société des Indépendants Gestionnaires en Hôtellerie Restauration (SIGHOR) poursuit son chemin. Elle va ouvrir l'aire de Séverac-le-Château (Aveyron) sur la A75 entre Clermont-Ferrand et Béziers, et celle d'Uzerche (Corrèze) sur la A20 à la mi-octobre.
«Nous avons su mettre en avant l'intérêt d'avoir des professionnels du cru sur les autoroutes», soutient Bernard Gorce, l'initiateur de SIGHOR et président directeur général de Volcarest (1), «et nous remportons des appels d'offres». «Notre secret ? Les indépendants locaux, regroupés, détiennent une puissance politique non négligeable avec en plus, une conception régionaliste de leur travail». Cette force, il fallait en prendre conscience et savoir s'en servir.
«Au début, nous étions une sorte de petit canard boiteux face aux deux géants de la restauration d'autoroutes», se souvient Bernard Gorce. Aussi, SIGHOR s'est associé avec Sogerba pour l'aire des Volcans et avec Accor pour celle de Doyet.
Puis il y a un ratage, pour le Caylar (sur la A75), «parce que nous n'avons peut-être pas su motiver suffisamment les hôteliers locaux».

Professionnalisme reconnu

La société n'en poursuit pas moins sa route et sa progression. La Société Aveyronnaise de Restauration (SAR au capital de 3,5 MF), qui va prendre l'aire de Séverac-le-Château, se compose comme suit : 60% pour les hôteliers-restaurateurs locaux, 32% pour SIGHOR et 4% pour des professionnels corréziens. A Uzerche, ces derniers détiennent 60% des Indépendants Corréziens Hôteliers Restaurateurs (INCOHR au capital de 4 MF) où se retrouvent des Aveyronnais pour 4%, et SIGHOR pour 36%.
Pour l'avenir, les responsables de SIGHOR reconnaissent s'intéresser aux aires en gestation tant vers Montargis que du côté de Roanne ou de Cahors. «Il existe sept ou huit projets potentiels qui peuvent nous attirer. Le but : en obtenir deux ou trois», souligne Bernard Gorce.
Enfin, faire du business sur les autoroutes n'est qu'une des deux motivations des actionnaires locaux. L'autre consiste à réaliser la promotion de leurs établissements traditionnels, à pousser les touristes à quitter l'autoroute pour aller à la découverte de l'arrière-pays. Lors de leur dernière assemblée générale, les actionnaires ont envisagé d'implanter des grands panneaux électroniques répertoriant leurs établissements avec renseignements et possibilité de réservation en directe.

P. Boyer

(1) Société qui gère l'aire des Volcans.


Bernard Gorce envisage de fédérer les professionnels des environs de la chaîne des puys, pour participer à l'appel d'offres pour la concession de la restauration sur le site de Vulcania.

Investissement fructueux

L'hôtelier indépendant qui a investi 100 F lors du lancement de la Société des Indépendants Gestionnaires en
Hôtellerie-Restauration (SIGHOR), en 1991, a touché une somme identique en dividende à fin 1997, et la valeur de son action a grimpé à 350 F. Cette société, composée exclusivement de professionnels indépendants de l'hôtellerie-restauration du Massif Central, s'est spécialisée dans les concessions d'aires d'autoroutes. L'aire des Volcans connaît un tel succès que le parking est saturé 70 jours par an. Le chiffre d'affaires de la restauration et de l'hôtel enregistre des croissances entre 2 et 5% par an. Ce qui permet l'autofinancement, en partie tout au moins. Sur une aire d'autoroutes, il faut compter de 10 à 12 MF pour les bâtiments et 5 MF environ pour participer aux infrastructures. Avec les développements envisagés, la société doit passer de 63 à 120 actionnaires pour un capital qui pourrait être augmenté et atteindre 5,5 MF.


L'HÔTELLERIE n° 2572 Hebdo 30 Juillet 1998

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