Dire que le challenge est ardu, semble être un doux euphémisme pour cette jeune
femme, chef de 30 ans. "Pour l'instant, je ne vois pas le jour. Le changement est
radical. Je passe de 30 couverts à une centaine !", souligne-t-elle. Et ce, sans
compter la partie hôtellerie forte de quelque 19 chambres. Le Germinal compte en effet
une centaine de couverts répartis sur deux salles et un salon agrémenté d'une terrasse
de 30 couverts. Ce pari ne semble pas l'effrayer et Soizic Maréchal entend bien
réitérer son succès vitréen sur Rennes. "Je ne change pas ma cuisine mais ici,
les clients sont beaucoup plus exigeants, plus avertis aussi. A moi de les séduire avec
comme toujours, beaucoup de viandes et notamment des volailles. Mais aussi des produits
différents comme le carrelet, etc. Je vais également poursuivre dans les
associations terre et mer." Soizic n'a toutefois pas opéré de révolution
(excepté une redistribution de l'espace et l'arrivée de quelques lustres) et conserve la
quasi totalité du personnel -bientôt une vingtaine- déjà présent et de qualité. "En
dehors du chef et du second. Mais à l'heure actuelle, mon second reste au Pichet que nous
n'avons pas encore vendu. Avec Denis."
Sur le plan de la clientèle, Soizic retrouve une certaine continuité avec malgré tout
davantage de clientèle d'affaire, le midi. "La différence avec Vitré est
qu'ici, ils déjeunent plus rapidement. Là aussi, tout est affaire d'habitude." La
clientèle traditionnelle reste cependant la même.
Mais malgré l'effort à fournir pour développer la clientèle, Soizic se déclare "satisfaite
d'être à Rennes. Ce rapprochement, nous l'avons voulu pour des raisons
personnelles." Apparemment les anciens propriétaires, M. et Mme Goualin avaient
fortement souhaité cette reprise puisqu'ils avaient contacté à deux reprises les jeunes
époux. Un gage de qualité.
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2569 Hebdo 9 Juillet 1998