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La relance du Plan emploi dans le Nord/Nord-Pas-de-Calais

Cap sur la Recape

Entre octobre 1996 et juin 1997, 256 contrats ont été signés au titre du plan emploi en région Nord/Pas-de-Calais. Souvent les jeunes qui sont allés au bout de leur contrat ont acquis une vraie formation validée par la Recape. Vis-à-vis des jeunes, la profession montre la voie. Explications sur ce champ d'expériences.

Dans la ligne de l'accord cadre de 1994, un nouveau chapitre s'ouvre pour l'accueil des jeunes, en particulier des jeunes en difficulté dans les métiers de l'industrie hôtelière. Le nouvel intitulé validé par le Gouvernement est "Plan emploi de l'industrie hôtelière". Avec des nuances dues à l'expérience, l'esprit est le même. Les modalités évoluent. Le dispositif repose toujours sur des contrats de qualification adaptés au besoin, sur des contrats d'orientation et sur le CITE (Contrat d'Insertion par le Travail en Entreprise) qui combine les deux précédents en s'adressant à un public en échec scolaire.
Au bout du parcours de formation, la reconnaissance de fin d'étude, la Recape (référentiel de la Reconnaissance d'Aptitude à l'Emploi de l'industrie hôtelière, lire encadré) a de l'avenir. Il ne s'agit peut-être pas d'un vrai diplôme, mais les jeunes qui l'ont en poche reprennent confiance. Les partenaires sociaux en tirent la leçon. Dans la région Nord/Pas-de-Calais, ces contrats recadrés sont gérés non plus par deux centres de formation (Unifhort cf. encadré, et le Cefral de Dunkerque) comme en 1996/97, mais par huit centres accrédités.
Le contrat de qualification, pièce maîtresse du dispositif, comprend sur douze mois 42 heures de formation en centre, 96 heures en entreprise et 80 heures de suivi de l'entreprise par le centre. Il recrute un public un peu moins en difficulté que celui du CITE, mais reste bien dans une logique d'insertion par le travail destiné aux jeunes de niveau V ou en deçà. Ce contrat élargit le champ des entreprises et des emplois concernés. On y trouve des parcours de formation d'écaillers, de pizzaïolos, de crêpiers autant que de cuisiniers classiques. Il s'agit d'ouvrir un grand angle aussi bien quant au recrutement que quant aux débouchés. A l'arrivée se trouvera de nouveau la Recape, une nécessaire validation de parcours.
Autre adaptation, la formation du tuteur, déjà largement prise en compte auparavant, est renforcée. Un logiciel d'évaluation nommé Eval 3 aide à l'initiation de la démarche.

Objectif 200 contrats

Les premiers contrats ont été signés dès les premières semaines de l'année. L'objectif est d'atteindre de l'ordre de 200 contrats d'ici à juin prochain. Dans le cadre de l'accord cadre de 1994, entré en pratique dans la région Nord/Pas-de-Calais à partir d'octobre 1996 à travers plus de 700 "rendez-vous d'avenir" (des journées d'accueil et d'information sur la profession), 256 contrats ont été initiés. Parmi lesquels 113 contrats de qualification, 19 contrats d'orientation, 89 CITE et 35 contrats d'apprentissage. Par rapport à la période 1995/96, le nombre de contrats de qualification est en hausse de 16%. L'élan a été coupé en juin 1997 du fait d'un désaccord à niveau national entre l'Etat et les partenaires sociaux, mais le besoin demeure présent. Les rendez-vous pour l'emploi sont maintenus. "Ils permettent d'informer et de lever une hypothèque, explique-t-on au Fafih. On explique ainsi clairement au jeune qu'il doit travailler les week-ends et jours fériés quand d'autres se reposent. S'il le refuse, il changera d'orientation". Charles Hurel, président de la Commission régionale paritaire, estime ces rendez-vous "primordiaux", "car le message ne peut être transmis en aucune autre circonstance."
Le recul dans le temps est insuffisant pour juger de l'efficacité du plan de 1996/97. Mais, s'agissant du volet le plus difficile du plan, le CITE, la Commission régionale paritaire constate que passées les difficultés de début de contrat, les jeunes qui ont eu le courage d'aller au bout ont acquis une vraie formation professionnelle. Ils ont donc une chance de continuer dans le métier.

A. Simoneau
asimoneau@lhotellerie-restauration.fr

Qui sont-ils ?

Nous disposons de quelques chiffres concernant les 256 signataires de contrats entre 1996 et 1997 dans le Nord/Pas-de-Calais. Ce ne sont pas uniquement des très jeunes. Les moyennes d'âge sont de 19 ans pour les contrats de qualification, 18 ans pour les contrats d'orientation et les CITE. L'effectif compte donc des plus de vingt ans. Les garçons ont au départ légèrement l'avantage numérique : 53% pour les 113 contrats de qualification, 68% pour les 19 contrats d'orientation, 55% pour les 89 CITE. Ils sont en écrasante majorité de niveau V ou en deçà. Il n'est pas possible de vérifier si les titulaires de contrats sont tous passés par les "rendez-vous d'avenir", mais du sondage effectué au sortir de ces journées, il ressort qu'un jeune sur deux après information se sentait concerné par les métiers de l'industrie hôtelière. A contrario les autres ont évité de perdre leur temps dans cette filière.

 

Quid de la Recape ?

La Recape est une validation de la Commission nationale paritaire de l'emploi de l'industrie hôtelière. Cette reconnaissance s'appuie sur deux référentiels. L'un, identique pour tous les candidats, intègre les principales spécificités de la branche (cuisine, salle, étages, café-brasserie, collectivité). C'est un "référentiel d'employabilité". Une condition sine qua non pour entrer dans le métier.

L'autre expérimental et personnalisé constitue "un sous-ensemble d'objectifs techniques" sur lequel s'engagent le jeune et l'entreprise en fonction du profil des deux co-contractants. Le programme définitif de formation n'est fixé que trois mois après le début de l'insertion. La progression et l'évaluation font l'objet d'un suivi mensuel par le tuteur et le formateur (du centre de formation) dit "référent". On essaie donc de s'adapter à une situation, telle qu'elle est. Le tuteur et le formateur forment le jury. Ils délibèrent ensemble et se prononcent à partir des évaluations pratiques en entreprise et du contrôle continu en centre de formation. Ils s'appuient sur un livret de suivi en entreprise fourni par le Fafih.


L'HÔTELLERIE n° 2567 Hebdo 25 Juin 1998

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