«Par cette action spectaculaire, l'Etat montre sa détermination à faire appliquer les décisions de justice. J'espère que cette action sera une bonne leçon pour tout le monde et que cela dissuadera ceux qui tentent encore de construire illégalement». Les propos de Bernard Lemaire, le préfet de Haute-Corse, samedi 16 mai étaient clairs. L'action qu'il dirigeait ce jour là l'était plus encore. Le génie militaire avait en effet investi le complexe touristique Alba Serena, situé à Poggio Mezzana en Haute-Corse : un chapiteau et 40 bungalows construits illégalement sur la bande des 100 mètres en bord de plage sont détruits.
Le site devait être remis en état avant la fin du mois de mai pour ne pas perturber
le début de la saison touristique. Mais dans l'opération de rétablissement de l'Etat de
droit et de respect des règles de l'urbanisme, le Club Med a lui aussi été épinglé
par les services de l'Etat. Le Club possède dans l'île deux villages : celui de Cargèse
au dessus d'Ajaccio et un autre à Sant'-
Ambroggio en Haute-Corse. Le 6 mars, la direction de l'équipement établit un constat
d'infraction pour une construction engagée sans permis de construire, avec une mise en
demeure d'interruption des travaux, assortie d'un procès verbal de la gendarmerie. Or, le
21 avril, un second constat d'infraction était établi par l'équipement. La direction du
centre avait poursuivi ses travaux.
Devant la détermination des services de l'Etat et la médiatisation de l'affaire, la direction a décidé d'arrêter le bras de fer : «nous avons demandé les permis nécessaires aux travaux de réhabilitation à effectuer avant l'ouverture du centre. Dès que tous les avis favorables ont été obtenus, nous avons démarré les travaux sans avoir effectivement la signature du maire de Cargèse qui délivre in fine le permis de construire. Nous le reconnaissons, nous avons mis la charrue avant les bœufs.» Le Club a finalement obtenu son permis et a pu terminer ses travaux juste avant l'ouverture le 16 mai dernier. D'autres constructions illégales sont étroitement surveillées comme celle d'un restaurant sur une exploitation agricole à Pinia sur la plaine orientale. Le préfet de Corse, Bernard Bonnet, a annoncé que de nouvelles destructions seraient prochainement programmées...
L. Peretti
En Corse, les constructions illégales sont sous haute surveillance...
L'HÔTELLERIE n° 2565 Hebdo 11 Juin 1998
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