La Bourse de Paris fait actuellement les yeux doux à la plupart des entreprises du tourisme cotées (Club Med, Euro Disney, L'immobilière Hôtelière, etc.), et en particulier à Accor et à la Société du Louvre, qui voient une belle évolution de leurs titres depuis ces derniers mois. Pour le premier, du point de vue de la Bourse, le groupe hôtelier est sur un parcours sans faute, depuis le début de l'année dernière, période correspondant également aux nouvelles orientations prises par la direction de Accor. Les cessions d'actifs non stratégiques, dont la vente des murs des hôtels pour ne conserver que leur gestion, ont rassuré les analystes boursiers. "La vente d'actifs a permis d'extérioriser la valeur cachée du groupe" et de réduire son endettement. En 1997 et depuis le début de cette année, Accor a cédé pour plus de 7 milliards de francs d'actifs. Ces cessions, ajoutées à la libération de la capitalisation boursière, ont permis d'enrichir le trésor de guerre du groupe. Cela doit lui donner une capacité nouvelle d'investissement et donc les moyens d'assurer des acquisitions jugées opportunes. La reprise économique européenne et d'une manière générale, l'activité hôtelière porteuse devraient favoriser le groupe. En effet, 72% de son chiffre d'affaires hôtelier est généré sur l'Europe. Par ailleurs, le ralentissement marqué de l'évolution de l'offre hôtelière en France (effets de la loi Raffarin) est un facteur favorable supplémentaire. Une des dernières activités périphériques de Accor encore déficitaire, Europcar, devrait promettre des bénéfices cette année. Avec une progression de 42% de son bénéfice net part du groupe pour l'année 1997, les résultats d'activité de Accor ont été jugés meilleurs que ceux prévus par les analystes. D'une manière générale, la Bourse de Paris plébiscite Accor pour l'efficacité de ses orientations. Le cours des actions a littéralement explosé depuis maintenant près d'un an. Au 23 avril 1998, l'action Accor était à 1.590 francs, soit une progression de 42% depuis le début de l'année. Le groupe a réaffirmé sa volonté d'acquérir des projets dont la rentabilité était d'au moins 15%.
Du côté de la Société du Louvre, qui regroupe les activités hôtelières du groupe Taittinger (Envergure, Concorde, le restaurant Grand Vefour,...), les cristalleries Baccarat, les chaudières Deville,..., les comptes de l'année 1997 ont également agréablement surpris les instances boursières. Le bénéfice net part du holding est en hausse de 116%, pour un chiffre d'affaires passant à 3,8 milliards de francs l'année passée, contre 3,5 milliards de francs en 1996. Le holding a réduit son endettement net consolidé à 63% des fonds propres. "La structure financière pourrait être sollicitée puisque le groupe veut mettre à profit cette capacité d'investissement pour accélérer ses projets de développement, en Europe et plutôt dans l'hôtellerie". L'hôtellerie de luxe du groupe Taittinger a connu une hausse du profit de 168% en 1997 par rapport à l'exercice 1996. Envergure a connu une hausse de 42% de son résultat porté à 46,4 millions de francs en 1997. L'action de la Société du Louvre a fait un bond de 31% depuis le début de l'année 1998 (au 20 avril 1998), flattant la confiance des investisseurs.
C. G.
L'HÔTELLERIE n° 2561 Supplément Economie 14 Mai 1998
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