«Cette association nous permet de travailler avec les autres de manière plus concrète et plus intense. Elle nous sort d'un relatif isolement, on met le nez dehors», explique Anne-Marie Hilaire (hôtel Albert-1er), présidente de l'Association des hôteliers indépendants de la Haute-Garonne. Créé en 1995 avec l'aide de la Chambre de commerce et l'encouragement des institutionnels, le groupement réunit 25 hôtels de 1 à 4 étoiles, presque tous situés à Toulouse, représentant 750 chambres. L'adhésion au groupement suppose l'adoption d'un cahier des charges portant sur l'accessibilité des établissements (parking, signalétique...), l'accueil, la propreté, le confort. Le respect du cahier des charges n'est pas théorique car l'association fait procéder auprès de chacun de ses membres à deux visites, dont une surprise, effectuée par un professionnel accompagné d'étudiants du Cetia de Toulouse (niveau maîtrise). Les étudiants remplissent une grille d'évaluation reposant sur des points objectifs de sorte qu'un non-respect de ces critères, dont certains sont éliminatoires (confort, literie, propreté, qualité de l'accueil...) n'est guère contestable.
Appréhendées avec une certaine inquiétude, les visites inopinées stimulent les professionnels, quitte à faire grincer les dents : l'an dernier, 5 établissements n'ont pas obtenu le label (et décidé de quitter l'association), 4 établissements l'ont perdu. Par ailleurs, l'association compte 6 hôtels qui n'ont pas encore réussi à décrocher le label et a recruté 4 nouveaux adhérents en 1997. «Le label n'est pas seulement une question de moyens. La propreté, l'entretien, l'attention que l'hôtelier porte à son produit et à sa clientèle sont une question d'état d'esprit. Cela dit, quand un hôtelier n'investit pas régulièrement pour améliorer son outil de travail, il y a un problème, que ce soit de gestion ou d'approche du métier, dont le client n'a pas à faire les frais et qui s'avère vite difficile à résoudre en raison du coût supplémentaire des investissements différés», explique Anne-Marie Hilaire.
Doté depuis quelques semaines d'un logo et d'une dénomination (Altho), le groupement, longtemps discret, s'apprête à passer de la démarche qualitative, rodée, à une démarche promotionnelle comportant notamment l'édition d'un dépliant présentant la charte Altho et l'ouverture de l'association à des hôtels d'autres villes.
Sur le plan des résultats, le fait de travailler en réseau a permis aux 25 établissements d'accroître leur TO (ils se renvoient, en outre, les clients dès qu'ils sont complets), de réduire leurs coûts (mise en concurrence de fournisseurs), de préparer des partages d'employés (notamment en matière d'hommes d'entretien). «Pour avancer, nous appliquons la politique des petits pas, lentement mais sûrement. Ainsi le montant de la cotisation à l'association est-il réduit, 500 F par an, pour que tout le monde prenne en charge cette structure au lieu de se reposer sur elle. Nous voulions créer une centrale de réservations et avons repoussé cette idée, toujours dans l'air, car on n'est pas prêts», dit encore Anne-Marie Hilaire. Pour Jean-Louis Garcia, propriétaire depuis trois ans de l'hôtel Arnaud-Bernard et membre actif du réseau, «l'association permet de se secouer et de changer de mentalité. On échange, on se soude, on n'est plus des concurrents, on devient des partenaires. Je crois que c'est indispensable pour s'en sortir quand on veut rester indépendant».
AMP
* Contact de l'association : 05.61.21.17.91.
A Toulouse, 25 hôteliers ont décidé de se serrer les coudes.
L'HÔTELLERIE n° 2558 Hebdo 23 Avril 1998
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