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Réduction du temps de travail

«Pas question de négocier avec un revolver sur la tempe», déclare André Daguin,

président de la FNIH

Très présent dans le débat des 35 heures, André Daguin, président de la FNIH, multiplie les déclarations éloignées du langage trop convenu qu'emploient la plupart des intervenants.

Soucieux de fermeté tout en ménageant les possibilités d'évolution, le président récemment élu mais syndicaliste de longue date constate «qu'aucun patron ne peut être contre la réduction du temps de travail. Il est évident que depuis un siècle, les heures de travail diminuent. Il est normal que nous aidions nos collaborateurs à s'épanouir en les faisant travailler moins et mieux». Voilà qui va dans le sens de l'évolution souhaitée par le gouvernement, et même au-delà, lorsque le leader de la FNIH se prononce, sur France Inter, pour les 32 heures, dans un avenir évidemment moins proche.

A condition, bien sûr, qu'il s'agisse d'une évolution librement consentie, et non pas d'une mesure autoritaire imposée d'en haut, comme semble être le souhait de l'actuel gouvernement.

En effet, la conjoncture est toujours difficile, et André Daguin met en garde : en cas de démarche imposée, affirme-t-il, le coût salarial sera tel que les marges bénéficiaires des entreprises vont disparaître, ce qui les conduira tout droit au tribunal de commerce.

D'autant, ajoute-t-il, qu'il faut tenir compte des spécificités des professions concernées : «On a des métiers saisonniers et on peut arriver à annualiser le temps de travail de telle façon que l'on puisse avoir tout le monde quand les clients sont là et presque personne quand les clients ne sont pas là».

En fait, soucieux de l'avenir des entreprises qu'il représente, André Daguin souhaite que l'adaptation à une réduction du temps de travail soit fondée sur la situation de chaque établissement, car, insiste-t-il, «si on nous dit de négocier et que l'on nous dit en même temps que tel jour à telle heure il faut avoir fini, c'est négocier avec un revolver sur la tempe». S'inquiétant des risques de développement du «travail au noir», le président de la FNIH plaide donc pour la plus grande concertation possible entre les partenaires concernés par une question essentielle pour l'avenir de toutes les entreprises.

Après les prises de position de la Confédération, de la FAGIHT, du SNRLH et du GNC, le point de vue exprimé par André Daguin confortera la profession de la nécessité d'une négociation prudente à la suite de la mise en place de la toute récente convention collective nationale, afin d'éviter, pour reprendre le mot du président Daguin, «d'aller au casse-pipe».

André Daguin : «Travailler moins et mieux.»



L'HÔTELLERIE n° 2547 Hebdo 5 fevrier 1998

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