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Hébergement

Grand hôtel de l'Opéra à Toulouse

Le groupe Rouleau-Guichard rachète l'établissement

Le Grand hôtel de l'Opéra, dont presque toutes les chambres, dévastées par le feu en novembre 1996, n'avaient pas été refaites, est repris par les frères Rouleau.

La filiale hôtelière du groupe toulousain Rouleau-Guichard, spécialisée dans la fibre textile et la bonneterie (1.500 salariés, 11 sites industriels, 500 MF de chiffre d'affaires), a racheté il y a quelques semaines le Grand hôtel de l'Opéra. Déjà propriétaire du Capoul (désormais 3 restaurants et 140 chambres) et de 4 hôtels à Paris (500 lits de 2 à 4 étoiles), Rouleau-Guichard aurait déboursé 10 MF pour acquérir les murs et le fonds de commerce du plus célèbre hôtel toulousain, ainsi que le restaurant indien Bala. Le restaurant Les Jardins de l'Opéra (géré par Dominique Toulousy) et Le Grand Café de l'Opéra (géré par Thierry Huillet, dit Bibi), ne font pas partie de la transaction. La réfection des chambres dévastées par le feu en novembre 1996 devrait commencer début février pour une livraison des travaux prévue fin avril. Leur décoration a été confiée à la toulousaine Élisabeth Drapeau. Le coût des travaux devrait être compris entre 8 et 15 MF car le feu n'avait épargné que 13 des 40 chambres de l'hôtel. L'établissement continuera à être dirigé par Michèle Drouin, à sa tête depuis dix-sept ans, et le personnel en place (l'ancien propriétaire n'avait procédé à aucun licenciement malgré l'incendie) est conservé. De son côté, Jean-François Guillon, qui a quitté la direction de l'hôtel Latitudes de Seilh, a été nommé directeur général du Capoul et du Grand Hôtel de l'Opéra, les deux établissements étant dorénavant commercialisés par des moyens communs (marketing, communication, etc. ). Jean-François Guillon se retrouve ainsi à la tête d'un ensemble comptant une centaine de personnes au service de la clientèle (non compris les services administratifs, financiers, informatiques... concentrés au niveau du groupe). L'hôtel Capoul, dont le taux d'occupation est de 65 %, réalise 17 MF de chiffre d'affaires. La brasserie atteint 10 MF de chiffre d'affaires (55.000 couverts par an), l'Atlanta réalise 7 à 8 MF et le Café Capoul qui vient d'ouvrir ses portes, une bodega de 80 places assises, table sur autant. Le Grand Hôtel de l'Opéra, dont le TO ne devrait pas être inférieur à 70% en année normale, devrait réaliser de 8 à 9 MF de chiffre d'affaires. Les premiers bénéfices engrangés par le plus bel hôtel de Toulouse ne sont pas pour demain, mais les frères Rouleau sont des entrepreneurs tenaces et résolus : Le Capoul, qu'ils ont repris il y a dix ans, est métamorphosé et ne perdra plus d'argent en 1998.

AMP

L'Hôtel Capoul, repris voici dix ans par le groupe Rouleau-Guichard, connaît aujourd'hui de bons résultats.


Mérignac (Gironde)

Le Patio futur Relais Mercure

Accor s'est finalement engagé à transformer le Patio en Relais Mercure. Cet engagement "moral" a été pris le 21 janvier dans le bureau du député-maire de Mérignac, Michel Sainte-Marie à l'Assemblée nationale.

Lors du rachat du Patio le 15 janvier dernier, le groupe Accor avait annoncé le déclassement du trois étoiles en Etap Hôtel. Cette décision avait suscité la colère des 22 salariés, lesquels s'étaient vivement opposés au projet, alertant clients, médias et élus pour dénoncer ce qu'ils qualifiaient de véritable gâchis. En effet, l'hôtel de 81 chambres trouvait parfaitement sa place dans cette zone proche de l'aéroport avec un taux de remplissage de 52% et une restauration largement plébiscitée pour sa qualité (28.000 couverts et le meilleur rapport/qualité prix du site). Les nombreuses lettres des chefs d'entreprises ou de simples clients accrochées sur la porte d'entrée de l'établissement exprimaient une satisfaction générale et une inquiétude manifeste teintée d'incompréhension. Pour sa part, Michel Sainte­Marie n'a pas tardé à réagir. On le comprend, la décision allait tout à fait à l'encontre des intérêts de sa commune. De plus, le député­maire a fait valoir son étonnement à Accor, ayant signé à l'automne dernier un permis de construire autorisant le groupe à construire 50 chambres supplémentaires au Mercure Mérignac situé à quelques mètres du Patio. Cette autorisation n'aurait certainement pas été donnée si la Mairie avait su que quelques mois plus tard 82 chambres allaient être déclassées en une étoile, mettant en péril 22 emplois.

Les discussions à venir vont désormais porter sur l'exploitation de cet hôtel. La gestion sera-t-elle réalisée en direct ou par le biais d'une franchise ? Un homme d'affaires parisien, qui de plus est franchisé Accor sur le site de Mérignac, a fait une proposition au groupe dans ce sens. Pour l'heure donc une seule certitude, le Patio portera l'enseigne Relais Mercure et sera rénové après la Coupe du Monde de Football.

B. Ducasse


Contournement de Souillac en 1998

Les hôteliers se préparent à la riposte

Le chantier de construction de la section Brive-Montauban de l'autoroute A 20 arrive à Souillac. La commune lotoise aura sa voie de contournement en 1998. Les professionnels ont décidé de réagir.

Sur la route nationale 20, axe Paris Toulouse dont la fréquentation est principalement dédiée aux vacances, la commune lotoise de Souillac, a su depuis des décennies, récolter les dividendes touristiques d'un important équipement commercial. Avec près de 3.500 habitants, située à une cinquantaine de kilomètres au Sud de Brive-la-Gaillarde, elle représente aussi un véritable verrou pour la traversée du département. Etranglement qui sautera d'ici quelques mois avec la mise en service gratuite de l'autoroute A 20 qui doublera le tracé de la nationale 20, en réduisant considérablement son trafic. Une menace considérée comme très sérieuse pour la fréquentation touristique par cette pittoresque commune Quercinoise, Souillac jouant le rôle d'une ville étape. «Cela fait environ dix ans que nous savons que nous allons être déviés. Alors, nous avons décidé de réagir», explique Robert Véril, exploitant depuis vingt-cinq ans l'hôtel-restaurant 3 étoiles «La Vieille Auberge», un Logis de France 3 cheminées comportant 20 chambres et un restaurant de 60 couverts. «J'ai décidé d'aller chercher mes clients et de transformer radicalement l'établissement en véritable agence de tourisme réceptif», poursuit Robert Véril, à la tête de 14 salariés (une vingtaine en saison).

Actions individuelles faute de consensus

L'été, période pendant laquelle les touristes qu'ils soient en transit et transforment ce passage obligé en halte de court séjour, ou qu'ils soient résidents, contribuent à un taux de remplissage élevé dans les hôtels et restaurants. Celui de la Vieille Auberge est supérieur à 92 % en été, contre une moyenne annuelle sur les jours ouvrés de 72 % et de 67 % sur la totalité de l'année. «J'ai décidé d'investir pour jouer la carte des produits, des courts séjours et des week-ends, indique Robert Véril. J'ai mis sur pied, avec l'aide des acteurs locaux et régionaux du tourisme un plan de communication qui passera par Maison de la France et ses antennes à l'étranger». Action complétée sur place par un investissement de 3 millions de francs pour la réalisation d'un centre de remise en forme et de relaxation et d'une piscine couverte. «Notre activité était jusqu'à présent saisonnière puisque nous n'ouvrions que huit mois par an. Nous ne fermerons plus». Une action individuelle qui montre les difficultés rencontrées par les professionnels de Souillac (quinze hôtels-restaurants classés, mais une trentaine de points de vente de restauration l'été), pour s'organiser collectivement face au danger d'un contournement qui pénalisera leur chiffre d'affaires : le groupement des hôteliers qui avait été constitué dans ce but est tombé au fil des ans en désuétude. «Aujourd'hui, c'est chacun pour soi. Mais, nous espérons tous avoir fait le bon choix...», soupire Robert Véril.

AMP



L'HÔTELLERIE n° 2546 Hebdo 29 janvier 1998

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