Il en coûtera 220.000 F à la communauté des villes de La Rochelle pour avoir un état des lieux et une analyse prospective de l'offre hôtelière sur son territoire. Le Cabinet d'Etudes Détente a été chargé du dossier à la demande du maire (UDF) de la capitale charentaise, après une réflexion menée par ce dernier au sujet de la CDEC. Une charte a été récemment signée entre communauté des villes et responsables de l'urbanisme commercial, limitant à 12.000 m2 sur les quatre prochaines années l'attribution des surfaces commerciales. Mais la loi Raffarin intégrant les hôtels de plus de trente chambres dans les établissements commerciaux soumis à autorisation avant création ou extension, un avenant spécifique à l'hôtellerie est annoncé pour 98. D'où un diagnostic demandé par le maire qui ne cache pas certaines ambitions de développement touristique (Aquarium, Musée Maritime). «Pour l'instant, nous n'avons qu'une économie de cueillette et je redoute l'analyse qui pourrait mettre en relief une fréquentation moyenne, interdisant la construction de nouveaux hôtels, déclarait Michel Crépeau récemment. Si Monory avait écouté ce genre de discours, il n'y aurait pas de Futuroscope.»
Ce qui signifie que le premier magistrat rochelais ne se contentera pas d'un état des lieux, qu'il connaît par ailleurs en grande partie, mais qu'il voudrait surtout avoir une estimation de la demande touristique à venir, afin de prévoir la naissance d'établissements n'existant pas encore. Et de projeter sur une fréquentation touristique future dont on ignore pour le moment les chiffres exacts. Autrement dit, faire le pari que la Charente-Maritime -et le périmètre Rochelais en particulier- attirera plus de visiteurs, aura besoin de plus d'hébergements que par le passé. Cette étude est entamée alors que se publie, via la CCI rochelaise, le bilan de la saison 97. Avec un CA quasiment identique à 96 (déjà en régression) on ne peut pas relever une augmentation notable de la fréquentation touristique, hormis les îles de Ré ou d'Oléron. A La Rochelle, les hôteliers qualifient leur saison de correcte, sans plus, soulignant une baisse notable en juillet. De quoi faire réfléchir la communauté des communes devant certains projets dont le très pharaonique hôtel de luxe, pour l'instant en sommeil dans les cartons municipaux, qui pourrait s'implanter sur le site du Gabut, en bordure des quais. Un quartier dans lequel on évoque le syndrome de la désertification commerciale, au regard du nombre d'emplacements libérés et des appartements inoccupés. Comme disent les Anglais : wait and see.
J.-P. G.
La ville de La Rochelle n'a pas attiré plus de visiteurs en 97.
L'HÔTELLERIE n° 2542 Hebdo 1er janvier 1998
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