On connaissait les journées portes ouvertes, les dégustations de vin à la cave, les visites guidées, les concerts de musique de chambre organisés dans les chais. Dans le Var et le Vaucluse plusieurs vignobles et domaines ont franchi le pas en cherchant à retenir, héberger et restaurer une clientèle jusque là passagère. Un développement d'activité dans l'hôtellerie qui ne cesse de s'organiser et de monter en gamme. Avec comme objectif de favoriser la vente de vin, mais aussi de participer de façon substantielle à la trésorerie des vignobles. Au Domaine des Fouques, dans le Var, Michèle et Yves Gros, en ont testé la formule. Depuis sept ans, ils ont créé une ferme-auberge à côté du domaine viticole. «Nous possédions des bâtiments intéressants que l'on a transformés. Le but étant de faire connaître notre vin». Pour cela, Michèle et Yves Gros proposent des animations à une clientèle plutôt locale : une dégustation suivie d'une visite de la cave tous les premiers vendredi de chaque mois. Un repas à prix unique -130 francs- est également servi avec une bouteille à 50 francs. «Cet été, 25 repas étaient servis chaque soir. C'est un bon taux de remplissage pour nous. Pour l'année 96, les repas ont représenté 300.000 F de chiffre d'affaires, ce qui représente un apport en trésorerie non négligeable», souligne Yves Gros. Diversification qui leur permet également de vendre plus de bouteilles et d'améliorer leur notoriété par rapport à leur vin biologique.
Le Domaine de Nestuby dirigé par Nathalie Roubaud, s'est lancé dans l'hôtellerie dès 1994 en proposant des chambres et des tables d'hôtes. Par envie personnelle de faire de l'accueil et par esprit d'ouverture, le tout sur fond de perspectives économiques. Au menu, des animations comme la visite des caves et une initiation très basique aux vendanges. «Cette année a été particulièrement bonne au niveau de la fréquentation ce qui nous a permis de mieux amortir les gros investissements que nous avions consentis pour rénover les logements. Nous ne dégagerons pas de bénéfices sur cette activité avant 2 ou 3 ans», explique Nathalie Roubaud. Au Domaine de Nestuby, le chiffre d'affaires de l'activité hôtellerie a augmenté de 150.000 F en 1997. Et les ventes de vin ont progressé entre 5 et 10%. Des prestations qui vont se développer dans l'avenir, avec une structuration de l'offre autour d'activités connexes : des associations se sont créées pour animer les communes viticoles. «Musique dans les vignes» propose des concerts classiques dans six sites autour de Sainte-Cécile-les-Vignes, dans le Vaucluse. Un moyen supplémentaire pour attirer et retenir une clientèle vers cette nouvelle forme d'hôtellerie.
AMP
L'HÔTELLERIE n°
2534 hebdo 6 novembre 1997
Podcasts
