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Formation

Michel Joly

«Le Fafih se recentre sur ses métiers de base»

Entré au Fafih en 1977 quelques années après sa création qui date de 1974, Michel Joly a pris ses fonctions à la tête de ce fonds d'assurance formation le 1er juillet dernier, succédant à Robert Gafner. Nous l'avons rencontré afin d'en savoir davantage sur cet homme issu du secteur de l'hôtellerie - restauration. Par ailleurs, il nous rappelle le rôle du Fafih comme étant le seul et unique fonds mutualisateur d'assurance formation de l'industrie hôtelière et fait part de son développement actuel.

L'Hôtellerie : Cette année, vous fêtez à la fois vos vingt ans d'activité au Fafih et votre nomination à la direction de cet organisme, comment y êtes vous entré et quel a été votre rôle au cours de toutes ces années ?

Michel Joly : J'ai eu la chance de rencontrer Robert Gafner, l'un des fondateurs du Fafih, quelques années avant la mise en place de la loi sur la formation professionnelle en 71, au cours d'un cycle de formation destiné au perfection-
nement des cadres de l'industrie hôtelière, cycle élaboré par l'Ecole Hôtelière de Nice et des hôteliers niçois. Robert Gafner faisait alors partie de l'équipe des formateurs et en tant que cadre dans l'hôtellerie, je suivais ces stages. Je me suis alors rendu compte de l'évolution du secteur de l'hôtellerie et de la restauration en terme de formation, on assistait à ce moment-là à un grand tournant au niveau des techniques de gestion, commercialisation et autres nécessitant des formations. Cette mutation m'a fait prendre du recul par rapport à la profession et m'a permis de comprendre par la même occasion qu'il fallait en prendre par rapport à son métier. J'étais tellement motivé par cette idée que j'ai modifié ma vocation première pour me consacrer totalement à la formation. En 1971, le premier organisme de formation géré paritairement par la profession voyait le jour sous le nom de l'ANFIH. Il devenait quelques années plus tard UNIFHORT. En 1974, la profession décide de créer un fonds national d'assurance finançant les formations professionnelles de l'industrie hôtelière et lance le Fafih avec Robert Gafner que j'ai rejoint trois ans après.

Je suis entré au Fafih comme responsable pédagogique. Ma mission consistait à identifier les formations c'est à dire confirmer le fait qu'elles répondent clairement aux besoins réels de la profession. Ensuite, j'ai été nommé à la tête des régions où j'ai participé à l'installation des commissions régionales paritaires formation (CRPF). Aujourd'hui, le Fafih regroupe 15 CRPF et dix bureaux (Paris y compris). Ces derniers servent de base logistique aux commissions régionales et offrent un service de primité aux entreprises et aux salariés. Enfin, j'ai été brièvement directeur général adjoint auprès de Robert Gafner avant de prendre sa succession.

L'Hôtellerie : Aujourd'hui, comment définiriez-vous l'organisme que représente le Fafih et quel est son fonctionnement ?

Michel Joly : Le Fafih est l'OPCA de l'industrie hôtelière. Ce n'est pas un organisme de formation, mais le fonds mutualisateur d'assurance formation de l'industrie hôtelière. Cependant, il fait connaître des formations, dispensées par des organismes, regroupées au sein d'un ouvrage disponible sur demande. Ce manuel est un catalogue de références pour les entreprises hôtelières, mais ne dresse en aucun cas la liste exhaustive des centres de formation existants. C'est pourquoi, le Fafih est à la disposition de toute entreprise afin d'étudier avec elle ses besoins, pour la conseiller et ensuite financer la formation retenue. Ainsi, il faut savoir que plus de 50% des formations financées par le Fafih ne sont pas référencées dans le catalogue des stages, mais proviennent d'offres de centres de formation extérieurs. Elles sont étudiées conjointement avec l'entreprise afin d'établir des formations sur mesure. Le Fafih recense 90% des organismes de formation spécialisés dans l'hôtellerie - restauration. Par ailleurs, nous travaillons de manière substantielle avec quelques 500 centres de formation.

L'Hôtellerie : De quelle manière les entreprises de l'industrie hôtelière peuvent-elles bénéficier des formations financées par le Fafih ?

Michel Joly : Le Fafih étant le seul et unique fonds d'assurance formation concernant l'industrie hôtelière (cf. la loi quinquennale de décembre 1993 précisant que toute branche d'activité professionnelle doit choisir un seul fonds mutualisateur), les entreprises de l'industrie hôtelière sont dans l'obligation de verser leur budget de formation au Fafih pour pouvoir ensuite bénéficier de stages relevant de la formation continue. Concernant l'alternance, jusqu'
alors les entreprises, soucieuses de financer elles-mêmes la formation de leurs contrats de qualification, avaient la possibilité de le faire à partir du moment où elles versaient une participation minimum de 5% à l'OPCA retenu, en l'occurrence le Fafih. Cette situation va disparaître, un avenant a été signé en juin dernier annulant toute possibilité d'éparpiller ses investissements ; il sera mis en application en janvier 98. Avec un versement unique au Fafih, les entreprises y gagnent, étant donné que cet organisme est avant tout un fonds mutualisateur. Elles peuvent donc investir un montant supérieur à leur contribution initiale et bénéficier de davantage de formations.

L'Hôtellerie : Que deviennent les fonds versés non-utilisés ?

Michel Joly : L'ensemble des dispositifs de formation utilise l'intégralité de ses fonds sauf le capital de temps de formation mis en place en 1996, qui tarde à décoller.

L'Hôtellerie : Concernant le plan emploi (1), ou en sont les négociations ?

Michel Joly : Depuis sa suspension au mois de juin dernier, les choses n'avaient guère avancé. Nous espérions être éclairés après la réunion gouvernementale du 10 octobre sur l'emploi, sans succès. Toutefois, nous devrions maintenant avoir une réponse rapide qu'elle relance le plan ou pas. Mais, on peut d'ores et déjà dire qu'à l'issue de la première année d'activité, le bilan est positif. Outre les 2.000 personnes intégrées dans le plan emploi, les partenaires (DRT, DRTEFP, Conseil Régional, etc.) ont une bien meilleure identification du secteur de l'hôtellerie - restauration et ce, grâce à la communication menée et les informations échangées dans les régions. Ainsi, si la profession réussit à faire reconnaître son importance auprès des partenaires, l'enseignement technique et l'alternance en seront bénéficiaires.

L'Hôtellerie : Enfin, aujourd'hui, quelles sont vos missions et comment voyez-vous l'évolution du Fafih ?

Michel Joly : Aujourd'hui, la mission du Fafih répond à deux axes choisis par les politiques du secteur. Tout d'abord, la poursuite du recentrage des activités du Fafih sur ses métiers de base. En d'autres termes, le traitement de la formation prise en charge par le Fafih est plus rapide grâce au renforcement de nos services de proximité aux entreprises. Une demande de stage obtient une réponse dans les 10 à 15 jours et le paiement d'une formation est honoré entre 15 jours et trois semaines. Par ailleurs, le Fafih développe le paritarisme dans les régions pour permettre aux partenaires sociaux de la branche d'être en position de passer des contrats d'objectifs avec le Conseil Régional, les Services délocalisés de l'Etat et le Rectorat, afin que les dispositifs de formation répondent aux futurs besoins des développements des métiers. Et ces partenaires détiennent les clés de ces dispositifs.

Propos recueillis par

Béatrice Thiault

bthiault@lhotellerie-restauration.fr

(1) Pour tout savoir sur le Plan emploi de l'industrie hôtelière, reportez-vous dans L'Hôtellerie n° 2529 du 2 octobre 97 et le n°2510 du 15 mai 97.


De l'hôtellerie au Fafih

Avant d'intégrer le Fafih en 1977, trois ans après sa création, Michel Joly a longtemps évolué dans le milieu de l'hôtellerie-restauration. Issu de l'Ecole Hôtelière de Strasbourg, ce parisien pur souche a d'abord travaillé dans l'hôtellerie haut de gamme au sein du groupe du Grand Hôtel (aujourd'hui InterContinental). «Une école formidable qui m'a permis de comprendre tous les rouages de l'hôtellerie de luxe, se souvient-il, étant donné que pendant cinq ans, j'ai sillonné comme aspirant cadre à travers tous les services de tous les hôtels du groupe qui à l'époque réunissait à Paris le Grand Hôtel, le Meurice et le Prince de Galles, le Ritz à Madrid et le Wetsburry à Londres

Du Grand Hôtel, Michel Joly s'est retrouvé dans le groupe Ricard pour lequel il a travaillé pendant six ans. «A l'époque, l'entreprise développait un groupe hôtelier, la société hôtelière des îles du soleil (SHIS) auquel j'ai participé», poursuit-il.

Ensuite, l'actuel directeur du Fafih s'est orienté vers la formation professionnelle continue qui faisait alors ses premiers pas et se met à suivre des «stages de recyclage» spécialement destinés aux cadres de l'industrie hôtelière. Une expérience supplémentaire qui l'amènera en 1977 à rejoindre l'équipe du Fafih.


Narbonne

La CCI et la Maison de la Formation signent une convention pour annualiser les saisonniers

Quelle solution est-il possible d'apporter pour que les emplois saisonniers puissent se transformer en emplois à l'année ? Marc Menetrier (président de la CCI) et Hubert Mouly (qui représentait la Maison de la Formation), viennent de trouver un début de réponse en proposant des sessions de perfectionnement pour les saisonniers pendant leur période d'inactivité.

A terme, ils pourront travailler à plein temps si l'activité se répartit sur plusieurs employeurs. Une convention a été signée le 3 octobre dernier, entre les deux partenaires en vue de former une quinzaine de salariés au tourisme. Au total 960 heures de cours seront dispensées afin d'accroître les connaissances de ces «stagiaires» dans les domaines juridiques, en anglais et en allemand, en passant par l'accueil et le marketing. Hubert Mouly a fait valoir que «cette initiative est une pierre de la mosaïque dans la création d'emplois».

A. Desplas


Vaucluse

Mobilisation pour l'emploi

Ayant pris conscience de l'inadéquation existante entre l'offre et la demande d'emplois concernant les métiers de l'hôtellerie-restauration dans leur département, la Chambre Syndicale départementale de l'Industrie Hôtelière et l'ANPE ont signé le 16 octobre une convention de partenariat portant sur une réflexion et une action commune à mener afin de résoudre ce problème. En effet, le Vaucluse recense 2.300 entreprises appartenant au secteur hôtellerie - restauration, dont 1.560 emploient au moins un salarié. Elles ont connu 11.500 mouvements de personnel en 1996. Une réalité qui souligne l'une des caractéristiques du secteur, le taux élevé de «rotation» de la main d'oeuvre, principalement due à une mauvaise évaluation préalable des compétences professionnelles et de disponibilité des candidats retenus. Une difficulté qui devrait disparaître grâce à cet accord dont l'objet vise à proposer aux professionnels du secteur des services conformes à leurs besoins et aux recruteurs une main d'oeuvre adéquate. Pour cela, l'ANPE et la FNIH Vaucluse ont mis en place des actions permettant une meilleure adéquation (échanges d'informations, formation technique des agents ANPE, sélections des candidats recherchant un emploi par des évaluations, des stages d'insertion et de formation, SITE), afin d'apporter des réponses ponctuelles aux difficultés de recrutement des entreprises de la profession. Un premier bilan sera effectué au bout d'un an. Selon les résultats obtenus, le partenariat pourra être reconduit.

B. T.


Narbonne

Une formation de gestionnaire d'équipements touristiques à la CCI

La CCI de Narbonne propose à tous ceux qui souhaitent créer ou reprendre un établissement hôtelier, un restaurant, un camping ou tout autre établissement à vocation touristique, une formation de gestionnaire d'équipements touristiques.

Ce cycle s'adresse aux jeunes désireux d'acquérir une formation professionnelle, aux demandeurs d'emploi, aux salariés en congé individuel de formation et aux créateurs d'entreprises, ayant Bac +1, Bac+2 ou Bac + expérience professionnelle. Les thèmes développés sont les suivants : l'environnement (économie, tourisme, droit commercial, droit des affaires, droit du travail), le développement personnel, (communication, organisation, méthode de travail, conduite et direction d'équipe), les techniques professionnelles (conception des produits touristiques, techniques d'accueil, restauration), l'action commerciale (marketing), la comptabilité et la gestion, les outils informatiques, l'anglais etc...

D'une durée totale de 1.200 heures, ce stage comprend plus de 80 heures de formation en centre et 9 semaines en entreprise.

Il se déroulera du 27 octobre 1997 au 12 juin 1998 dans les locaux de la CCI de Narbonne. On peut retirer les dossiers de candidature auprès du service formation de la CCI en téléphonant au 04.68.42.71.08.

A. D.


CEFRAL Dunkerque

Un bac pro en alternance

Le Cefral, CFA des métiers de bouche de Dunkerque a ouvert une formation bac professionnel dans le cadre d'un contrat en alternance à des apprentis en service restauration ou à des jeunes formés en LEP. Il a ouvert également une formation hôtellerie orientée réception en contrat de qualification à de jeunes trilingues titulaires d'un bac ou ayant entamé des études supérieures. Enfin le Cefral a ouvert une formation d'employés d'étage sur un an en alternance, destinée à des jeunes sans qualification. Ce CFA ancien, mais aux locaux neufs, et très bien équipés forme à niveau CAP et BEP en salle et cuisine (plus de la moitié des 4 à 500 apprentis), à la boulangerie-pâtisserie et au CAP café-brasserie. Le taux de réussite moyen a atteint 77 % en 1997. La formation restauration dépasse les 80 %. Les autres formations un peu attardées auparavant refont leur retard.

Informations tous les deuxièmes et quatrièmes mercredis de chaque mois au Cefral. Tél. : 03.28.58.77. 87.


Ville d'Eaux de France

170 nouveaux emplois pour les villes thermales

L'Association Ville d'Eaux de France qui regroupe 17 stations thermales en France a signé le 23 octobre à Bagnoles-de-l'Orne un contrat-cadre pour l'emploi des jeunes avec le ministère de l'Emploi et de la Solidarité et le secrétariat d'Etat au Tourisme. Un partenariat qui s'inscrit dans le cadre du programme «nouveaux services - nouveaux emplois» pour les 18-30 ans. Ainsi, 170 emplois seront créés dans l'objectif de développer une économie et une dynamique nouvelles au sein des villes thermales. «Faire fructifier le potentiel économique des villes thermales membres, redonner vie aux patrimoines historique et culturel existants, développer la notoriété des stations», tel est le credo de Luc Challemel du Rozier, le président de Ville d'Eaux de France. «Le fait que ces emplois soient créés dans les villes thermales va permettre une mise en valeur de l'animation et de la communication. L'association coordonnera la création de ces emplois sur le plan national pour optimiser le plus possible leurs effets et les pérenniser au-delà des cinq ans de durée légale


Nancy

Le CFA gagne son indépendance

Le 29 septembre dernier, 300 élèves apprentis ont effectué leur rentrée dans un tout nouveau centre de formation à Nancy, géré par la Fédération départementale de l'industrie hôtelière (FDIH) de Meurthe-et-Moselle. «La profession possède désormais son propre CFA pour travailler en toute indépendance», se félicite Michel Bédu, président de la FDIH et du centre. Jusqu'à présent la formation des apprentis de l'hôtellerie se déroulait sous les auspices de la Chambre de Commerce et d'Industrie du département. «D'où des relations orageuses avec la profession et des résultats catastrophiques : Nancy s'est classée 133ème sur 135 centres l'an passé», confie Michel Bédu.

Le nouveau centre se situe au cœur de Nancy, au milieu d'un parc de 4.000 mètres carrés dans un pavillon loué par la FDIH. L'installation a mobilisé un investissement de 6 millions de francs, financé au quatre cinquième par le syndicat professionnel. Le conseil régional de Lorraine a versé une subvention de 1,75 million de francs et le conseil général de Meurthe-et-Moselle a ajouté 100.000 francs. D'une capacité de 600 élèves, le centre comprend, outre les locaux de l'administration, 7 classes de cours, un restaurant d'application de 30 couverts, un laboratoire de cuisine équipé de 12 postes de travail individuels, un poste de boulangerie et un autre de pâtisserie.

Avec un budget de fonctionnement de 4,5 millions de francs et 17 enseignants, le CFA prépare cette année aux CAP, BEP et brevets professionnels de restauration et cuisine, alors que la CCI continue de dispenser les cours des sections café, brasserie et hébergement. «L'an prochain, nous ouvrirons probablement une section pâtisserie et bac professionnel», précise Michel Bédu. «L'objectif est d'accueillir à la rentrée 1998 entre 350 et 400 apprentis». Et de figurer parmi les dix meilleurs centres de formation dans les cinq ans à venir.

M. Nussbaum



L'HÔTELLERIE n° 2533 Hebdo 30 octobre 1997

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