Actualités


Lille et les autres

Paracommercialisme en Bretagne

Le risque britannique

Selon une étude de la Cellule économique de Bretagne, les investisseurs étrangers sont britanniques à 80%. Lorsque ces derniers s'implantent définitivement, 50% d'entre eux projettent de transformer leur habitat en gîte, chambres d'hôtes ou Bed and Breakfast. Encore du paracommercialisme en perspective.

Nos voisins d'outre-Manche investissent dans l'immobilier hexagonal. En Bretagne, les Britanniques représentent quelque 80% des investisseurs étrangers (qui n'effectuent toutefois que 3% des transactions totales). C'est ce qui ressort, entre autres, d'une étude réalisée, de 1988 à 1995, par la Cellule économique de Bretagne. Loin devant les Allemands et les ressortissants du Benelux, les Britanniques s'implantent surtout dans les terres et plus particulièrement en Côtes-d'Armor.

L'analyse précise surtout, «en ce qui concerne les acheteurs qui ont acquis un bien immobilier à titre de résidence principale, la moitié d'entre eux ont le projet d'en faire un «B&B» ou un gîte (voire plusieurs)». Par ailleurs, 25% de ceux qui ont acquis un bien immobilier à titre de résidence secondaire (89%), envisagent de la mettre en location, le plus souvent à des compatriotes. Et seulement 17% ont l'intention de passer par les circuits officiels.

Les auteurs du rapport concluent notamment, «les structures d'accueil ainsi aménagées (B&B, gîtes, projet de résidence hôtelière, camping, etc.) peuvent contribuer à augmenter la fréquentation des touristes britanniques en Bretagne, mais aussi répondre localement à des besoins, à un moment où le tourisme vert se développe».

Si l'on additionne...

Présidente de la FNIH des Côtes-d'Armor, Dominique Salvi relativise l'impact que les Britanniques peuvent avoir sur le marché. «La part d'investissement reste quand même infime dans le total des mutations. Toutefois, si l'on additionne tous ces pourcentages, l'ensemble des locations dans les terres, que l'on commence également à ressentir sur le littoral, peut être préjudiciable.» D'autant que ce marché parallèle se caractérise par une anarchie totale. On ne compte plus les hôtels rachetés pour être transformés en simples locations de chambres. «Et bien sûr, ces loueurs ne sont pas soumis aux mêmes obligations légales que les hôteliers. Ils échappent non seulement à plusieurs taxes, mais également aux contrôles. Comment vérifier la qualité de leurs produits lorsqu'ils n'adhèrent à aucun label ?, se demande Dominique Salvi. Et personnellement je trouve triste de voir ces petits hôtels disparaître.»

Parmi les différentes opérations d'équipement réalisées ou déclarées en cours de réalisation recensées en annexe de l'étude (liste non exhaustive), 23 sur 37 concernent la création ou la transformation en gîte, chambres d'hôtes, B&B ou logements, sur le seul département des Côtes-d'Armor.

O. Marie

Dominique Salvi, présidente de la FNIH des Côtes-d'Armor : «Ces loueurs ne sont pas soumis aux mêmes obligations légales que les hôteliers.»



L'HÔTELLERIE n° 2496 Hebdo 6 fevrier 1997

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration