Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour certains secteurs, les indicateurs sont nombreux à montrer une certaine reprise de l'activité tant des hôtels que des restaurants. Une tendance qui bien entendu est du fait de la conjoncture en général, mais est aussi le fruit d'une amélioration du professionnalisme au sein de l'hôtellerie-restauration, en général. Ceux qui ont su les premiers se remettre en cause afin de mieux appréhender l'adéquation entre l'offre et la demande, ceux qui ont tenu compte de l'attente réelle du client, qui ont amélioré leur rapport qualité/prix et qui ont eu une démarche commerciale agressive sont aussi les premiers à récolter les fruits de leurs efforts. Le secteur n'est pas sorti de l'ornière pour autant. Evitons de faire du triomphalisme hâtif et stérile sous prétexte que l'activité semble vouloir réellement reprendre. Pour faire revenir à eux les clients, les professionnels ont dû faire de très importants sacrifices, ils ont choisi d'investir dans la commercialisation, tout en allégeant l'ensemble de leurs charges et en diminuant leurs prix. Autant dire que leurs équipes sont réduites, leurs investissements minimum et que leur niveau de chiffre d'affaires est loin derrière ceux qui étaient enregistrés dans les années 80. Tant bien que mal, ils cherchent à se refaire une trésorerie, les comptes de résultats s'assainissent. Malheureusement aujourd'hui, faute d'avoir continué à investir régulièrement, leur outil de travail est défraîchi quand il n'est pas tout simplement usé. La qualité du produit offert dès lors à la clientèle en pâtit directement. Si l'on n'y prend garde, on peut se demander dans quel état sera le parc hôtelier dans 5 ans ! Hôteliers, restaurateurs et cafetiers se doivent dès maintenant d'investir pour rénover leurs installations. Des trésoreries insuffisantes, une conjoncture incertaine leur interdit d'investir sans faire appel au secteur bancaire et c'est bien à ce niveau que le bât blesse. Parce que voici quelques années, dans l'incomptence et l'euphorie générale, presque toutes les banques se sont lancées sur ce secteur sans en mesurer convenablement le risque, elles prennent aujourd'hui le contre-pied et quasiment sans plus étudier convenablement et professionnellement les dossiers présentés, elles systématisent les refus en matière de prêts pour peu qu'ils concernent le secteur des CHR. Une attitude qu'auront à coeur de dénoncer tous les professionnels qui devront de toute évidence au courant de l'année 97 mener un combat pour que des solutions soient trouvées. Sans vouloir revenir à un emblématique «crédit hôtelier», il semble bien qu'il faille se diriger vers la création d'un organisme très spécialisé sur le secteur des CHR qui pourrait servir de guide et de référence aux organismes bancaires.
P.A.F.
L'HÔTELLERIE n° 2493 HEBDO 16 janvier 1997
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