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Au fil de la semaine

Faisons un rêve

C'est certainement le jour où jamais pour se laisser aller à la douceur de la rêverie et pour souhaiter à tous ceux qui le méritent des clients de plus en plus nombreux, de plus en plus fidèles et de plus en plus heureux. Choqués par l'aspect sélectif et peut-être élitiste de mes voeux, certains s'insurgeront. Tant pis pour eux, je persiste et signe : la réussite se mérite et trop longtemps, le marché a laissé croire qu'il suffisait de s'instaurer cafetier, restaurateur ou hôtelier pour que le succès arrive. Les temps changent, les pendules se remettent à l'heure doucement, mais sûrement et seuls ceux qui ont une raison d'être par rapport à leurs clients peuvent continuer à avoir des projets d'avenir. Ceux qui réussissent aujourd'hui -et ils sont de plus en plus nombreux- sont ceux qui savent, au jour le jour, rester à l'écoute de leurs clients et évoluer pour toujours les satisfaire. Quoi de plus triste qu'un restaurant sans clients ?... Alors par pitié, quand les clients sont là, sachons les garder...

Enfouie sous la couette, dans la chaleur de la nuit, je me suis endormie et de drôles de rêves m'ont envahie... Quand je rentrais dans un café, on me regardait, on me souriait et l'on me disait «bonjour», avant de me demander ce qu'il me ferait plaisir de consommer. Le comptoir était propre et le sol n'était pas jonché de mégots, de moutons et de papiers chiffonnés. Le verre de lait ne valait pas trois fois le prix d'un ballon de rouge, le garçon était aimable et à mon départ, me remerciait d'être venue. Au restaurant, c'était autant par le cadre que par la carte que j'étais attirée, mais c'était définitivement par la gentillesse de l'accueil, la rapidité du service, la qualité de la cuisine et l'excellence du rapport qualité/prix que je me promettais de vouloir revenir dans un pareil endroit. Quant à l'hôtel, dès la réservation, je percevais l'attention que l'on me portait et appréciais l'efficacité de l'accueil, le confort de la chambre, le bon état de fonctionnement de la télévision, le branchement immédiat de la ligne téléphonique, le silence des tuyauteries. Bien sûr, au moment du petit déjeuner, je m'émerveillais du buffet : les jus de fruits étaient de vrais jus de fruits, le lait n'était pas longue conservation, mais frais tout simplement, le café était buvable, le pain croustillant et les viennoiseries fraîches et savoureuses. J'allais payer une note dont le tarif qui m'était appliqué était proche de celui facturé aux autres clients, envoyés par leur société ou par une agence de voyages et je me disais que j'étais bien heureuse de vivre dans un monde où l'hôtellerie-restauration savait combler ses clients avec autant de brio, quand mon réveil sonna et mit fin à mes rêves. D'un naturel optimiste, je me suis dit qu'en vous confiant le secret de mes rêves, certains se plairaient peut-être à les exaucer...

P.A.F.



L'HÔTELLERIE n° 2491 Hebdo 02 janvier 1997

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