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Restauration

Hausse des prix du tabac

+ 9% en moyenne le 20 décembre

4,8 milliards de francs : c'est ce que doit rapporter la hausse sur le prix du tabac qui devrait être appliquée en deux temps : d'abord le 20 décembre prochain, ensuite le 5 mai, sachant que la plus forte augmentation aura lieu cette semaine. Environ 9% en moyenne sur les prix affichés.

La fiscalité sur le tabac atteint 75% : un taux qui est à la limite de ce que peuvent supporter aujourd'hui les fabricants de tabac. C'est donc sur le prix du tabac que vont porter les prochaines augmentations. Le montant réclamé par le gouvernement, qui est de 4,8 milliards de francs (dont 3 milliards seront consacrés à la protection sociale et le reste ira directement dans les caisses de l'Etat), pouvant être étalé en trois fois. Une première augmentation le 20 décembre, un réajustement possible en janvier et un troisième le 5 mai. Toutefois, les industriels semblent s'être mis d'accord sur le principe d'une augmentation en deux temps dont la partie la plus importante aura lieu cette semaine avec un réajustement prévu en mai. Ainsi, Gauloises Blondes va passer de 15,20 F à 16,80 puis 17,20F, Marlboro va passer de 16,50 F à 18,20 F (avec une augmentation du paquet de 20 centimes en mai), Peter Stuyvesant va passer de 17,70 F à 19 F puis 19,20 F.

A la Seita, toutes les références vont augmenter, mais on note une certaine modération sur les brunes qui ont subi, il est vrai, de très fortes augmentations ces dernières années. Chez Rothmans, si la plupart des produits augmentent, le fabricant a d'ores et déjà annoncé que le paquet de Winfield (paquet de 30 cigarettes) ne bougera pas, tandis que les paquets de 25 passeront de 19 à 21 F (ils resteront néanmoins à un prix attractif par rapport aux paquets de 20). Guerre des prix ? La Seita parle volontiers d'une dérégulation du marché et des risques que cela peut entraîner, ajoutant deux problèmes de fond. «Nous constatons, explique Jean-Philippe Pillemand, une évasion des produits à la frontière espagnole notamment» où les prix pratiqués en terre hispanique sont nettement plus intéressants pour les consommateurs (on évalue les pertes à 1.500 tonnes).

L'autre inquiétude porte sur les circuits parallèles, favorisés par des prix excessifs. Inquiétude partagée par Rothmans International France. «Depuis 4 ans, nous avons subi plus de 54% d'augmentation», constate son directeur général, Eric Pokrovski, qui rappelle l'exemple récent du Canada, où prix forts et taxes excessives ont progressivement détourné le consommateur vers des circuits de contrebande et «le seul moyen pour contrer le système a été de rabaisser les taxes», souligne-t-il. Certes, la France n'en est pas encore là, mais il est vrai que le phénomène existe et qu'il ne faut en aucun cas le perdre de vue.



L'HÔTELLERIE n° 2488 Hebdo 19 decembre 1996

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