Actualités


Actualité

Relais & Châteaux

Non à la double appartenance

Entre les deux mon coeur balance est un dicton qui va prochainement disparaître chez Relais & Châteaux. Les hôtels membres de la chaîne de luxe arborant parallèlement une enseigne concurrente vont devoir en effet trancher dans leurs «amours». Le chiffre d'affaires généré par le réseau, ses outils de commercialisation et de communication, devraient faciliter les décisions difficiles.

«Dans la vie, on est catholique ou protestant, mais assurément pas les deux à la fois.» En prononçant ces quelques mots, Régis Bulot n'hésite plus à afficher haut et fort ses intentions. D'autant qu'à l'occasion du dernier congrès de la chaîne, qui s'est déroulé en Afrique du Sud à Sun City (22 au 26 novembre), les propositions avancées par le président des Relais & Châteaux concernant l'interdiction d'arborer une enseigne concurrente, ont été plébiscitées par l'ensemble des adhérents (82,5%). Une décision qui paraît certes assez violente pour quelques-uns, mais qui au final s'imposait très logiquement au regard de la stratégie menée par la chaîne au cours des dernières années. Cherchant en effet à harmoniser le réseau autour de ses valeurs (Courtoisie, Caractère, Calme, Charme et Cuisine) et à en clarifier l'image auprès du grand public, la chaîne de luxe ne pouvait plus décemment tolérer l'appartenance de ses membres à une, voire parfois deux marques concurrentes. «Comment voulez-vous que le client ne soit pas induit en erreur en voyant affichée sur la façade d'un établissement Relais & Châteaux, la plaque d'autres enseignes !», explique Régis Bulot. Et d'ajouter : «Dans de telles conditions, il est difficile de donner une cohérence à notre association.»

Finie donc l'époque où l'on pouvait apposer le panneau de Grandes Etapes de France, Small Luxury Hotels, Preferred Hotels ou bien encore celui de Leading Hotels of the World à côté de la plaque des Relais & Châteaux. Désormais, les hôteliers vont devoir trancher et faire un choix quant à leur véritable «maison mère».

28.000 nuitées en 1996

Bien que non encore officiellement arrêtée, puisque suspendue au verdict de Bruxelles (dossier déposé au greffe de la Commission des Communautés Européennes de Bruxelles le 6 août dernier) ayant des conséquences en termes de concurrence, la mise en place d'un contrat d'exclusivité au sein de Relais & Châteaux entraînera indubitablement quelques départs. «Nous ne devrions cependant pas perdre plus de 5% des membres», précise le président de la chaîne. On peut d'ores et déjà cependant s'interroger quant à la position des Grandes Etapes de France par exemple, dont 9 de ses établissements figurent chez Relais & Châteaux. Reste qu'en attendant la concrétisation de cette décision, historique dans les annales des chaînes volontaires -si Bruxelles montrait d'ailleurs une opposition à ce projet, la chaîne pourrait se diriger vers de la franchise-, les adhérents des Relais & Châteaux mettront dans la balance l'apport chiffré généré par la chaîne avant de prendre leur décision finale. Ceci s'effectuera d'autant plus aisément qu'aujourd'hui la centrale de réservations de l'association (mise en place depuis le 1er mai 1995) a bel et bien trouvé son rythme de croisière.

Au vu des résultats transmis par la chaîne, on est effectivement bien loin du «Tchernobyl des résa» dénoncé récemment dans un hebdomadaire grand public. Au contraire ! La centrale, pensée en grande partie par Michel Bouquier, délégué général de R & C, a maintenant fait ses preuves. Les chiffres parlent d'ailleurs d'eux-mêmes. 28.000 nuitées chambres ont été réservées au cours de l'année 1996 atteignant un prix moyen aux alentours de 1.200 francs.

80.000 pages
consultées par mois

Les services de la centrale ont en outre enregistré près de 245 réservations hebdomadaires sachant qu'une réservation correspond à 2,2 nuits. «Nous pouvons considérer que la chaîne a apporté au total plus de 60 millions de chiffre d'affaires à ses adhérents», souligne Michel Bouquier. Un choix stratégique qui s'avère donc positif. Au même titre que la présence du réseau sur Internet qui se solde par 80.000 pages consultées par mois (dont environ 60% en provenance des Etats-Unis et 14% émanant de la France) et 5 à 6 demandes de réservations par jour.

Autre élément à ne pas sous-estimer : le rôle capital tenu par le guide de la chaîne tant au niveau de la commercialisation internationale qu'au niveau de la notoriété générale de l'enseigne. Entièrement refondu en 1997, le guide des Relais & Châteaux (comprenant 413 établissements) est dorénavant beaucoup plus pratique. Edité à un million d'exemplaires (350.000 en français, 480.000 en anglais et 170.000 en allemand), cet outil, fortement allégé dans sa dernière édition, est enfin utilisable par tous.

C. Cosson

Cru Relais & Châteaux 1997

Fidèle à son image de marque et au respect de ses normes de qualité, la chaîne française, fondée en 1954, n'a cette année encore pas fait dans la dentelle. Dix-huit établissements ont en effet quitté le groupe en 1996 aux motifs d'exclusion ou de démission. Parmi les sortants figurent huit établissements français, à savoir : le restaurant Charles Barrier (Tours), l'Abbaye Saint-Michel (Tonnerre), l'Hôtel d'Espagne (Valençay), la Bérangère (Les Deux-Alpes), la Bastide de Tourtour, le Domaine d'Orvault, l'Hôtel de France (Auch) et le Grand Hôtel du Cap Ferrat. A l'étranger, on constate les départs de deux maisons allemandes (le restaurant Le Gourmet à Munich et l'Hôtel Eisenhut à Rothenburg), une autrichienne (l'Hôtel Traube à Lienz) et trois suisses (le restaurant Girardet à Crissier, le Gauer Hotel Schweizerhof à Bern ainsi que le Park Hotel à Vitznau). S'ajoute en outre à cette longue liste d'établissements ne faisant désormais plus partie des Relais & Châteaux, la disparition du Zalacain à Madrid. Sans oublier également celle du Cliveden à Taplow en Grande-Bretagne.

Parallèlement à ces départs, 21 nouveaux membres rejoignent la chaîne en 1997 dont trois français : l'Auberge et Clos des Cimes (St-Bonnet-le-froid), Alain Ducasse et Pierre Gagnaire à Paris. R & C s'enrichit également de deux nouveaux venus suisses (l'Hostellerie du Pas de l'Ours à Crans Montana et le Schlosshotel Chatse à Tarasp-Sparsels), un luxembourgeois (A la Table des Guilloux à Schouweiler), trois allemands (Bülow Residenz à Dresde, Johann Lafer's Stromburg à Stromberg et Kur und Sporthotel Dollenberg à Griesbach), deux espagnols (Santo Mauro Hotel à Madrid et Girasol à Alicante), un italien (Villa Fiordaliso à Gardone Riviera). Poursuivant son tour du monde, la chaîne accueille aussi des unités plus lointaines dont une à Jérusalem (The American Colony Hotel), quatre aux Etats-Unis (Woodlands Resort & Inn en Caroline du Sud, The Lake Placid Lodge et Aureole à New York, Stonepine en Californie), trois en Colombie (Le Charleston et Casa Medina à Bogota, Casa Pestagua à Cartagène), un au Mexique (restaurant Champs Elysées à Mexico City), un autre en Equateur (Hosteria La mirage à Cotacachi-Imbabura), un au Zimbabwe (Imba Matombo à Harare) et enfin un en Afrique du Sud (24 Willowbrook Lodge à Somerset West).

Régis Bulot : «L'interdiction de la double appartenance va permettre d'éviter d'induire les clients en erreur et également entraîner une meilleure cohérence de la chaîne



L'HÔTELLERIE n° 2487 HEBDO 12 decembre 1996

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration