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Vie professionnelle

Dordogne

50 ans de syndicalisme actif

Pour fêter dignement les 50 ans de l'activité syndicale du département, Jean-Michel Garrigou, le président de la Fédération de l'industrie hôtelière de la Dordogne (FNIH), avait convié à Sarlat les représentants nationaux de la profession et de nombreuses personnalités régionales. Au-delà de la joie des retrouvailles, on a parlé avenir de la profession et quelques comptes ont été réglés, notamment avec les politiques. Ambiance...

On savait de Jean-Michel Garrigou (10 ans de présidence et 31 ans de syndicalisme) qu'il n'avait pas la langue dans sa poche. Beaucoup ignoraient, peut-être, qu'il pouvait manier la phrase cinglante. «Je n'ai pas tout à fait réussi à faire avancer les solutions aux problèmes innombrables de nos professions. Mais si nos espoirs ont souvent été déçus, si nos engagements ont été parfois manqués, est-ce principalement de notre faute. N'est-ce pas aussi celle de nos interlocuteurs. (...) ; la faute de ceux qui nous dirigent, les eurotechnocrates à l'esprit tatillon dont les exigences techniques excessives n'auront d'autres résultats que des fermetures d'exploitations ou des investissements disproportionnés. (...). Aujourd'hui, nous sommes entrés en résistance.»

Doléances

Ces commentaires, souvent caustiques, formulés en présence des responsables nationaux de la profession et des présidents des départements voisins (Jacques Thé, Georges Antoun, Jean Biron, Christian Sauvage, Francis Attrazic ou Jean-Louis Gelos), s'adressaient bien sûr tout spécialement aux élus invités à la réunion de Sarlat (le sous-préfet Aram ; le député-maire de Thenon, Dominique Bousquet ; le vice-président du Conseil général, Germinal Peiro ; le vice-président du Conseil régional, Alain Bournazel, chargé de la formation). Chacun a pu mettre sous son coude le rappel des doléances de la profession : le paracommercialisme en général, et celui plus particulier d'un tourisme vert encore mal maîtrisé ; la concurrence déloyale des structures associatives, voire des restaurants d'application des lycées hôteliers ; les prélèvements fiscaux «qui atteignent des sommets astronomiques» ; sans oublier l'amendement buvette pour les manifestations sportives (ce dernier point a valu au député Bousquet de tenter vainement de convaincre...). Autant, selon Jean-Michel Garrigou, de «métastases galopantes que les médecins chargés du mal oublient de soigner».

Solidarité

Face à tous les problèmes qui assaillent les professionnels périgourdins et qui ne sont que le reflet des problèmes nationaux, la riposte ne peut être lancée que dans un grand esprit de solidarité syndicale. Ce qui fait dire au président Garrigou : «Le syndicalisme, c'est servir les autres et non se servir soi-même.» Un syndicalisme qui a quand même de grands avantages et qui a permis des avancées non négligeables. A ce propos, répondant à certaines critiques de la base, Georges Antoun a rappelé que «si la FNIH doit avoir son volet de revendications, elle assure aussi un important rôle d'assistance à tous ceux qui ont des problèmes», et que des dossiers importants ont avancé, comme la nouvelle réglementation des implantations hôtelières ; la redevance audiovisuelle ou la renégociation des prêts. Francis Attrazic, lui, favorable à une vraie définition du métier de restaurateur, a tenu à souligner l'intérêt des protocoles signés ici et là avec les acteurs du tourisme rural, «des outils raisonnables pour lutter contre la concurrence déloyale qui rejoignent la lutte de Christian Sauvage». Ce dernier, d'ailleurs, a recommandé aux professionnels d'avoir sur le paracommercialisme rural ou autre un discours positif : «Les fermes-auberges, les associations, ne savent pas faire comme nous une véritable prestation de service.» Et pour Jean Biron, enfin, «il faut relancer le sauvetage des cafés des villages, en expliquant bien que ce n'est plus au café que l'on boit aujourd'hui le plus d'alcool».

Alors, face aux préoccupations des CHR, il reste la solidarité syndicale. Jacques Thé l'a réaffirmé : «La FNIH doit être un outil de rassemblement. Elle a toujours essayé de raison garder. Mais elle restera très vigilante.»

Car, de toute évidence, la vigilance s'impose. La base devient de plus en plus remuante, ne ménageant ses critiques ni aux responsables syndicaux ni, surtout, aux hommes politiques. «Notre malaise est très profond, comme l'est notre désarroi. N'est-ce pas, alors, indécent de faire de l'autosatisfaction dans la situation dans laquelle nous nous trouvons. Quand l'explosion se produira ce sera très grave», a lancé un professionnel périgourdin. Des commentaires qui, pour beaucoup, ont préfiguré l'ambiance du prochain congrès national de Poitiers.

J.-C. Cougoule

Jean-Michel Garrigou, grand animateur de la FNIH Dordogne,

félicité par ses amis, les présidents nationaux et régionaux,

pour son «H» d'or de l'hôtellerie.



L'HÔTELLERIE n° 2486 Hebdo 5 decembre 1996

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