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Méridien

Reprise du développement

Après plusieurs mois d'hésitation, Granada, propriétaire de la chaîne Méridien et vainqueur de l'OPA sur Forte, a choisi l'ancienne marque de la filiale d'Air France pour se développer à travers le monde. Le raider britannique vise une centaine d'établissements en 1998 et 125 à 150 dans cinq ans. Ce développement pourrait se réaliser d'autant plus vite qu'il compte vendre les 17 hôtels Exclusive dont il a pris possession.

«Méridien n'est pas à vendre. Au con-traire !» Si certains avaient encore la moindre interrogation à propos de l'avenir de la marque de l'ancienne filiale d'Air France, propriété de l'Anglais Granada (diversifié dans la communication, la restauration et les loisirs) depuis le 23 janvier 1996, ils savent dorénavant à quoi s'en tenir. En prononçant ces quelques paroles à l'occasion de la signature d'un accord de franchise avec Partouche, le 8 novembre dernier à Lyon, pour le passage de l'hôtel Pullman sous l'enseigne Méridien, Bernard Lambert, directeur général adjoint du groupe Méridien, a effectivement levé le voile quant à la stratégie hôtelière du conglomérat britannique. Ses déclarations étaient d'autant plus intéressantes que le raider d'outre-Manche avait annoncé en son temps, qu'en cas de succès de son OPA sur Forte, il céderait à la fois la chaîne Méridien, les hôtels Forte Grand et les palaces Exclusive.

Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et Granada entend apparemment bel et bien aujourd'hui conserver Méridien. La preuve. Il vient d'accorder à la chaîne une enveloppe d'investissements de près de 200 millions de francs sur l'exercice 1996-1997 pour lui permettre de rénover les établissements existants et a également racheté les 50% restants dans le Méridien de La Nouvelle-Orléans. «Il y a eu des incertitudes durant quelques mois concernant le devenir du réseau. Mais, les dirigeants de Granada se sont finalement aperçus que Méridien offrait une bonne rentabilité», explique Bernard Lambert. Et d'ajouter : «Ils veulent désormais développer, à travers le monde, une seule chaîne d'hôtels 4 étoiles, au goût français. Méridien sera leur fer de lance de ce projet.»

Vente des palaces

Par le jeu de prise d'enseignes internes (plusieurs Forte Grand, notamment à Washington, Nuremberg, Moscou, Monte Carlo, Edinburgh, Dublin, Casablanca... sont effectivement passés sous enseigne Méridien) et la conclusion récente de différents contrats, la chaîne totalise d'ores et déjà près de 85 hôtels dont 30 en Europe, 11 en Asie, 16 au Moyen-Orient, 10 aux USA et dans les Caraïbes ainsi que 18 en Afrique/Océan Indien. Elle prévoit néanmoins d'accélérer sa croissance au cours des prochains mois tablant sur 102 établissements dès 1998. Six ouvertures sont déjà programmées en Asie, notamment à Bali, en Thaïlande, à Bangkok, à L'Ile aux Pins et à Tahiti, 4 autres au Moyen-Orient et 2 reprises en Afrique. Mais Méridien, qui réalise actuellement un chiffre d'affaires de 2 milliards de francs, nourrit encore de plus grandes ambitions. «Nous visons un parc entre 125 et 150 unités dans cinq ans», souligne Bernard Lambert. Cette expansion s'effectuant par le biais d'associations avec des partenaires, de contrats de gestion et de prises de participation.

Des objectifs qui pourraient être atteints assez rapidement. Et ce, d'autant plus si Granada parvenait à se séparer des 17 hôtels Forte Exclusive (George V, La Trémoille, Le Plaza Athénée à Paris, Le Ritz à Madrid, Le Bristol à Varsovie...). Méridien n'est en effet certes plus à vendre, mais le conglomérat britannique souhaite clairement en revanche céder sa branche «palace» et espère en tirer près d'un milliard de livres sterling.

Resorts

En attendant, le développement de la chaîne s'oriente vers deux axes géographiques précis : l'Asie Pacifique et les Etats-Unis. Bien entendu, Méridien ne rejette pas l'idée de renforcer ses implantations en Europe. «En France par exemple, nous pourrions encore développer deux nouvelles unités supplémentaires dont une à Cannes», confie le directeur adjoint Méridien. Et la seconde, pourquoi pas à Strasbourg ? Notons également que le partenariat avec le casinotier Partouche peut laisser envisager un essor de Méridien sur le créneau des resorts. «Nous espérons que cette première association dans la capitale des Gaules puisse permettre à Méridien comme à Partouche de faire un petit bout de chemin ensemble», commente Bernard Lambert.

Par ailleurs, le groupe Méridien cherche aussi à faire évoluer ses concepts de restauration. Estimant que la gastronomie n'est plus totalement dans l'air du temps, les responsables de la chaîne planchent sur l'élaboration d'une restauration d'hôtel moins austère, autrement dit plus amusante. Elle a, pour l'heure, développé un concept de bar irlandais qui remporte un vif succès, notamment au Moyen-Orient.

C. Cosson

Dans l'enveloppe de 200 millions de francs accordée à la chaîne pour réaliser d'importantes rénovations figure notamment le Méridien de Nice.

TAUX D'OCCUPATION DE LA CHAINE MERIDIEN

Zones géographiques Taux d'occupation
Europe 68%
USA 90%
Moyen-Orient 80%
Afrique 62%
Asie 85%
*Sources Méridien

PARTOUCHE ET MERIDIEN MEME COMBAT

Décidément, le groupe Partouche, fondé en 1973 et coté en Bourse depuis 1995, fait actuellement beaucoup parler de lui. Après l'annonce de sa prise de participation à hauteur de 30,3% dans la Société fermière de casino municipale de Cannes (SFCMC) propriété de l'empire Barrière, la signature d'un contrat pour la construction d'un hôtel-casino à la Cité Internationale à Lyon, voilà maintenant que le premier propriétaire de casinos en France (19 au total dont celui de Dieppe, Forges-Les-Eaux, Saint-Amand, Palavas-Les-Flots, Calais, Boulogne-sur-Mer, Vichy, Le Touquet...) signe un contrat de franchise d'une durée de dix ans avec la chaîne Méridien. Dès 1997, son ancien hôtel Pullman lyonnais, dans lequel il va avoir investi près de 24 millions de francs sur deux ans, arborera en effet cette enseigne prestigieuse.

Et ce partenariat pourrait ne pas en rester là si l'on en croit les déclarations d'Hubert Benhamou, président du directoire du groupe Partouche. «Bien que nous possédions des hôtels, notre première activité reste et demeure le casino. Lors de négociations pour la construction d'un casino, nous sommes sollicités néanmoins assez souvent dans le domaine hôtelier», indique Hubert Benhamou. Et d'ajouter : «Dans ces occasions, nous recommanderons dorénavant la chaîne Méridien. En espérant qu'elle adopte de son côté la même démarche à notre égard.» En clair, Méridien et Partouche vont désormais tenter de faire un petit bout de chemin ensemble sachant que le casinotier français souhaite s'étendre d'une part à l'international. Et que d'autre part, la chaîne britannique semble s'intéresser de plus en plus à l'activité loisirs et aux resorts.



L'HÔTELLERIE n° 2483 Hebdo 14 novembre 1996

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