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Arcachon

Guerre administrative autour
du projet de thalassothérapie

Le projet de création du centre de thalassothérapie du Moulleau, à Arcachon, lancé par le promoteur parisien Pierre Le Baud (par ailleurs créateur de l'établissement de Carnac) et soutenu par la mairie, n'en finit pas de rebondir. On en est aux épisodes judiciaires.

Le terrain sur lequel devait être édifié le centre, légué à la ville en 1925 par un médecin arcachonnais, le docteur Armengaud, aux fins de construction d'un sanatorium pour enfants débiles et rachitiques, avait été concédé aux Filles de la Charité de St-Vincent-de-Paul en 1949. Mais ces dernières, aux prises avec des difficultés financières, revendaient les terrains (actuellement sous bail emphytéotique) à Pierre Le Baud en 1990. Tout alors pouvait laisser penser que la thalassothérapie allait avoir le dernier mot. C'était sans compter sur une succession d'oppositions.

Conseil d'Etat
et nouvel appel

La première de ces oppositions est venue des successeurs du docteur Armengaud pour «détournement de destination de donation». Une action qui est allée jusqu'en Conseil d'Etat, celui-ci annulant, en mars dernier, la modification du plan d'occupation des sols votée en 1989 par le conseil municipal aux fins de permettre la construction du centre de thalassothérapie.

La deuxième action a été introduite par l'association Siloé, spécialisée dans les centres de vacances pour enfants handicapés mentaux et leurs familles, qui souhaite récupérer le terrain du Moulleau. Avec, à l'appui, une décision, en date de juillet dernier, du Tribunal de grande instance de Bordeaux qui déboute la mairie de sa demande de lever de la clause de donation de 1925...

Malgré l'imbroglio de la situation, le maire d'Arcachon, Pierre Lataillade, persiste dans son désir de voir s'élever un jour le centre de thalassothérapie, arguant qu'il y a là un outil de développement économique local indispensable. Il vient donc de faire appel du jugement du tribunal de grande instance. Et il rappelle que l'opération, certes destinée à favoriser la renommée d'Arcachon, ne doit pas coûter un centime à la ville puisqu'elle est un investissement privé.

Une affaire d'autant plus complexe que d'autres intérêts se sont manifestés, notamment de l'association des riverains du Moulleau qui voit d'un très mauvais oeil l'arrivée éventuelle des adeptes de la thalassothérapie. Des riverains que le maire n'hésite pas à ranger dans la catégorie des «belles âmes qui veulent surtout défendre égoïstement leurs intérêts particuliers !»

Sur le bassin d'Arcachon, après l'enlisement du projet de la Dune du Pyla, la thalassothérapie n'a pas fini de faire des vagues.

J.-C. Cougoule

Le site du Moulleau, sur les rives du bassin d'Arcachon. C'est dans le bosquet, à l'arrière plan, que Pierre Le Baud envisage toujours de créer son établissement de thalassothérapie. Une partie de l'opposition au projet vient des propriétaires de l'en-
semble immobilier qui jouxte le terrain...



L'HÔTELLERIE n° 2478 Hebdo 10 octobre 1996

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