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	d'octobre 2004	Perspective

France

L'investissement touristique devrait repartir en 2005

Selon la Direction du tourisme, les investissements dans le secteur touristique devraient progresser de 2,8 % l'an prochain. Alors que la conjoncture faisait grise mine ces dernières années, certaines activités ont néanmoins obtenu d'assez bons financements. C'est le cas des résidences de tourisme ou bien encore des casinos. Par contre, l'hôtellerie indépendante s'avère à la traîne. Claire Cosson

L'hôtellerie de plein air figure parmi les secteurs ayant profité des investissements les plus importants au cours de la dernière décennie. Le nombre de mobile homes est passé de 1 700 en 1990 à 100 000 en 2002.

Après 4 années particulièrement difficiles, les perspectives d'investissements dans le secteur touristique français s'annoncent meilleures. Selon une étude réalisée par l'ECCE (Cabinet Etude Conseil Comprendre Entreprendre) pour le compte de la Direction du tourisme, "une réanimation de l'investissement des entreprises devrait intervenir en 2005". Elle se traduirait par une hausse de 2,8 % des montants investis par rapport à 2004. Une bonne nouvelle sachant qu'entre 2003 et 2004, les prévisions tablaient sur une baisse de 2,3 % des investissements touristiques. L'organisme ne crie toutefois pas victoire pour autant. Loin s'en faut. "L'investissement touristique total retrouverait à peine en 2005 son niveau de 1990", précise-t-il. Et de poursuivre : "Or au terme de cette période de 15 ans, la consommation touristique aura pratiquement doublé en termes nominaux, d'où un risque d'insuffisance des investissements."
Risque qui diffère cependant en fonction des domaines d'activité analysés. L'enquête menée par l'ECCE a en effet constaté que certains secteurs avaient été plus favorisés que d'autres en termes d'investissements. Quatre segments ont ainsi bénéficié d'une croissance de leurs investissements de plus de 10 % par an en valeur de 1993 à 2003. Parmi ces 'heureux' élus figure en particulier l'hôtellerie de plein air. "Le passage du camping à l'hôtellerie de plein air n'est pas qu'une affaire de vocabulaire", indique l'ECCE. Ce secteur a de fait subi une réelle mutation, "montant fortement en gamme". En témoigne la diminution du nombre d'emplacements 2 étoiles au profit des catégories 3 et 4 étoiles. Le tout accompagné d'un accroissement des équipements, notamment des 'mobile homes' (1 700 en 1990 et 100 000 en 2002) ainsi que des bungalows (20 000 unités en 2002 contre moins de 1 000 en 1990).

Les mesures fiscales facilitent l'essor des résidences de tourisme

De 1990 à 2003, le nombre de lits sur le segment des résidences de tourisme a crû de 4 % par an.

Autre secteur qui a très bien tiré son épingle du jeu en matière d'investissements : les résidences de tourisme. De 1990 à 2003, le nombre de lits sur ce segment a crû de quelque 4 % par an. Une progression conséquente qui provient en grande partie d'une gestion des sites de plus en plus professionnelle ainsi que des mesures fiscales favorables, comme l'amendement Périssol. "Avec de nouvelles dispositions visant à favoriser la réhabilitation du patrimoine existant et à faciliter le logement des saisonniers du tourisme, les textes les plus récents devraient permettre un maintien à haut niveau des investissements en résidences de tourisme", ajoute l'ECCE.
Parallèlement, les casinos ont profité, de l'arrivée des machines à sous (autorisation donnée suite à la loi du 5 mai 1987). A tel point d'ailleurs que le produit brut des jeux a grimpé de 15 % par an de 1990 à 2003. Progression qui a conduit à un accroissement des investissements à la fois sur les établissements existants et sur la création de nouveaux établissements. De 132 casinos en 1987, on est ainsi passé à 180 aujourd'hui.
Depuis une dizaine d'années, les remontées mécaniques ont également bénéficié d'une dynamique des investissements de plus de 12 % par an en monnaie courante. Une manne qui a largement contribué à améliorer l'attractivité des stations, générant en retour une activité plus musclée.

775 Me d'investissements pour les hôtels indépendants en 2005
En revanche, l'hôtellerie indépendante n'a pas été à la noce au cours des dernières années. Celle-ci a effectivement enregistré un fléchissement sensible du montant de ses investissements : 793 Me en 1990 contre 691 Me en 2003. A l'inverse, les chaînes d'hôtels auraient "effectué près de la moitié des investissements hôteliers de la période 1990-2003" alors qu'elles ne représentaient encore qu'un peu moins de 40 % des chambres à fin 2002. "Si l'investissement des chaînes tend à devenir prépondérant, l'hôtellerie indépendante dispose encore d'atouts importants, notamment à Paris", mentionne malgré tout l'ECCE. Et de pronostiquer un montant d'investissements de 775 Me pour l'hôtellerie indépendante dès 2005 contre 736 Me pour les réseaux intégrés. Autre secteur ayant observé une baisse de financement au cours de la dernière décennie : les parcs d'attractions. L'investissement qui s'élevait à 900 Me voilà plus de 10 ans frôle désormais tout juste la barre fatidique des 100 Me. < zzz20a

Perspectives des investissements touristiques en France en 2004 et 2005

Perspectives des investissements par catégorie d’hôtels (en millions d’euros)

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L'Hôtellerie n° 2892 Magazine 30 septembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE