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 de février 2004 |
ÉCO-SCOPIE |
Confrontées à d'importantes difficultés économiques, les entreprises établies en France ont organisé moins de manifestations professionnelles en 2003. La durée moyenne de ces réunions a également diminué sensiblement. L'hôtel reste le lieu idéal pour réaliser ce type d'événement.
Claire Cosson
Pas de surprise majeure ! La
croissance molle constatée au cours de l'année 2003 a pesé lourdement sur
l'organisation du nombre de séminaires en France. Les entreprises établies dans
l'Hexagone ont dépensé un volume global de 8,42 Mds e* en réunions professionnelles
l'an passé, soit une baisse de 3,2 % par rapport à l'exercice 2002. En fait, l'heure est
à l'efficacité et au pragmatisme tant dans la sélection des sites que dans la taille
moyenne des manifestations et de leur fréquence.
Aujourd'hui, il n'est plus question d'aller se dorer la pilule sous les tropiques et
encore moins de pratiquer la 'réunionnite aiguë' comme cela s'est fait couramment au
milieu des années 1990. En témoignent les résultats de l'enquête exclusive Coach
Omnium-Bedouk, menée en décembre dernier auprès de 200 sociétés. 96 % des entreprises
organisatrices de congrès et autres réunions ont sélectionné la France pour réaliser
leur manifestation. 3 sur 5 ont en outre choisi au moins une fois Paris comme point de
rassemblement. Un choix motivé par des raisons à la fois d'ordre économique et de
logistique.
"Parallèlement, la tendance est à des manifestations plus denses en nombre de
participants. La durée de ces rendez-vous fond par contre comme neige au soleil",
souligne Mark Watkins, p.-d.g. de Coach Omnium. En 2003, les entreprises ont de fait
privilégié des rassemblements de grande envergure. 3 sur 5 ont ainsi déclaré réaliser
des opérations régulières ou exceptionnelles pouvant atteindre plus de 100 personnes.
Raccourcissement de la durée moyenne des séminaires
Question prix, les budgets se sont stabilisés autour de 150 e par jour (hors transport)
pour les séminaires résidentiels alors que ceux alloués aux journées d'études ont
régressé. 34 % des sociétés interrogées affirment dépenser moins de 60 e pour une
journée d'études contre 22 % en 2002. S'agissant de la durée moyenne des manifestations
professionnelles, elle est plus que jamais stabilisée à 2 jours (séminaires
résidentiels). A noter toutefois le bond en avant des réunions courtes (1/2 journée)
dont le nombre a été multiplié par 3 depuis 1997.
Autant d'éléments qui traduisent très nettement une modification profonde dans la
physionomie du marché des séminaires. Modification à laquelle les prestataires opérant
dans le secteur ne peuvent bien sûr pas rester insensibles. D'autant que le client se
montre davantage 'volage' et toujours plus exigeant. 76 % des organisateurs souhaitent en
effet changer régulièrement de lieu de séminaire. "Pour des réunions qui se
déroulent tous les mois, il est possible de réserver au même endroit. En revanche, il
est impératif de trouver de nouvelles destinations lorsqu'il s'agit de réunions
annuelles apparentées à de l'exceptionnel", commente l'assistante d'un chef de
vente.
En d'autres termes, il faut désormais faire preuve d'imagination et de grande souplesse
pour conserver ses parts de marché dans le domaine du séminaire. Grâce à une offre
complète (hébergement, restauration, location de salle), l'hôtel, notamment haut de
gamme, demeure évidemment le lieu idéal pour les organisateurs de manifestations (87 %).
Guides spécialisés
Et mieux encore ! Les établissements indépendants taillent maintenant des croupières
aux chaînes en la matière. Désormais, 54 % des organisateurs ne font plus de
différence entre ces deux types d'hôtellerie et 78 % accordent une confiance identique
à l'une et à l'autre.
Il n'empêche que les hôteliers doivent être vigilants, rien n'étant définitivement
acquis. Les palais des congrès et centres de congrès, qui répondent mieux à la demande
de manifestations de grande taille, ont effectivement gagné en activité. Idem pour les
lieux de réception divers (châteaux, bateaux...) qui proposent fréquemment des
prestations originales. Si les entreprises soulignent volontiers leur sensibilité à
l'environnement du site où se tiennent les réunions, elles souhaitent également
associer des activités inédites à leurs manifestations.
Il faut en revanche préciser que, s'agissant des outils utilisés pour s'informer sur les
lieux existants, les sociétés organisatrices continuent de recourir aux guides
spécialisés. Parallèlement, Internet monte sensiblement en puissance. Mais, on y va
juste pour voir ! <
zzz36e
* Hors dépenses des entreprises étrangères venant en France et hors budget des entreprises françaises pour leurs manifestations à l'étranger.
| Méthodologie L'enquête quali-quantitative Coach Omnium-Salon Bedouk 2004 a été réalisée à partir d'interviews téléphoniques minutieuses, réalisées en décembre 2003, auprès de 200 entreprises françaises organisatrices de manifestations, d'incentives, de séminaires et de conventions-congrès. 70 % des sociétés interrogées se situent dans la région Ile-de-France et 30 % en province. L'échantillon intègre des secteurs aussi diversifiés que les laboratoires pharmaceutiques, l'automobile, les assurances, la finance, la bureautique, les fédérations d'associations, les agences événementielles... |
| Tendance 2004 Apparemment, il devient de plus en plus difficile pour les organisateurs de manifestations professionnelles d'établir des prévisions, même à court terme. Jusqu'à présent, ces derniers se contentaient d'annoncer des perspectives identiques à celles réalisées l'année précédente. Mais avec les aléas conjoncturels et un contexte économique plus que moyen, les choses se corsent pour 2004. 15 % des personnes interrogées se refusent d'ailleurs à tout commentaire. Autrement dit, on navigue à vue... 1 entreprise sur 2 espère toutefois maintenir son activité à un niveau équivalent à celui de 2003. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2858 Magazine 5 Février 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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