Actualités

www.lhotellerie-restauration.fr
 
du 22 juillet 2004
ÉDITORIAL

LE FACTEUR HUMAIN

En cette période de remise en cause de la durée du temps de travail, dont l'abaissement à 35 heures se révèle non seulement un fiasco pour l'emploi mais également un handicap considérable pour la compétitivité des entreprises, il vaut mieux être industriel qu'hôtelier ou restaurateur. Et pour cause : on peut toujours aller fabriquer des éléments de moteur en République tchèque ou en Inde, on n'y transportera jamais le mont Blanc ou le Louvre. Et les entreprises de services ne peuvent que rester à proximité de leur clientèle, ce qui exclut toute délocalisation vers des terres plus accueillantes à l'activité industrielle.
Passons toutefois sur l'absence de considération accordée aux salariés des usines qui menacent de s'expatrier dans des contrées moins rigides en matière notamment de temps de travail : en clair, dire aux gens qu'ils sont interchangeables par une main-d'oeuvre plus manoeuvrable n'est pas forcément un argument de haute motivation. Mais ces messieurs de l'industrie sont largement pourvus en financiers, directeurs des 'ressources humaines' et autres contrôleurs de gestion pour s'abstraire de toute préoccupation humaine.
C'est probablement l'une des cartes maîtresses à jouer pour la profession au cours des prochaines années : motiver suffisamment les salariés pour 'enrichir' leurs tâches tout en apportant au client la plus haute satisfaction possible. Car le métier de restaurateur et d'hôtelier n'est pas seulement une question de rentabilité fondée sur des ratios. C'est toujours et encore, et c'est heureux, un métier de femmes et d'hommes qui ne travaillent pas comme des robots mais sont à l'écoute permanente de leurs hôtes, avec le souci fondamental d'assurer le meilleur service possible, dans toute la gamme des établissements et pas uniquement pour les plus huppés.
A l'heure où la profession s'apprête à signer un accord qui doit être considéré comme un nouveau départ dans les relations sociales, c'est une chance pour l'ensemble des entreprises de redorer leur blason afin d'attirer les meilleurs éléments… et de les garder. Et cela ne coûte pas forcément cher : souvenons-nous du milliardaire d'Oscar Wilde dans sa pièce Le Lion, qui se désespère de voir sa jeune épouse, pourtant couverte d'or,
partir vers d'autres horizons. A la question angoissée de son mari qui lui demande ce qu'elle attend, elle répond : "de la considération" !
Sans commentaire.

L. H. zzz80

Article précédent - Article suivant


Vos questions et vos remarques sur le Forum des Blogs des Experts

Rechercher un article

L'Hôtellerie Restauration n° 2882 Hebdo 22 juillet 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration