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du 29 avril 2004
VIE PROFESSIONNELLE

Le Synhorcat a élu la semaine dernière son nouveau président

DIDIER CHENET REVENDIQUE UN SYNDICAT DE TERRAIN ET DE DOSSIERS

Le Synhorcat veut renouer au plus vite le dialogue social. Le syndicat refuse tout principe dérogatoire en matière d'OGM et entend bien participer à la réflexion européenne. Entretien avec Didier Chenet.

Propos recueillis par S. Soubes zzz74v


Didier Chenet est devenu jeudi 22 avril le nouveau président du syndicat national de la rue de Gramont.

L'Hôtellerie : Vous avez désormais entre les mains l'avenir du Synhorcat. J'imagine que vous allez, à l'instar de votre prédécesseur, vouloir vous développer ou rallier de nouvelles structures à votre cause. Quels sont les atouts de votre syndicat ?
Didier Chenet : Le Synhorcat est aujourd'hui une structure nationale. Il est certain que nous avons vocation à nous développer. Je pense que notre première qualité, au sein du bureau, c'est d'être tous des entrepreneurs. Lorsque nous nous attaquons à un dossier, nous le connaissons pour être au cœur du problème. Nous savons de quoi nous parlons et pourquoi nous le traitons ainsi. Le Synhorcat couvre aussi toute la palette des métiers, du bar de quartier au grand hôtel, de la pizzeria au restaurant étoilé. C'est un syndicat centralisé, qui est à l'écoute de l'ensemble de ses adhérents, où qu'ils soient, quels qu'ils soient. Le rapprochement avec le SFH s'est fait dans les meilleures conditions possibles. Aujourd'hui, tout le monde participe. Lorsqu'on accueille de nouvelles structures ou de nouveaux adhérents, l'idée n'est pas d'embrasser pour étouffer. Tout le monde trouve sa place. Nous prenons toujours en compte les spécificités de chacun. Je viens de citer le SFH, je peux aussi évoquer les traiteurs organisateurs de réceptions, dont nous sommes le seul représentant syndical. Nous sommes un syndicat de terrain et de dossiers à la fois.

L'Hôtellerie : Le dialogue social est au point mort. Ce n'est bon pour personne. Que souhaitez-vous mettre en œuvre et dans quel esprit ?
Didier Chenet : Je souhaite reprendre le plus rapidement possible les négociations sociales. Ces négociations doivent se faire dans un souci d'équité. Je crois qu'il serait néfaste que les grandes entreprises n'aient rien à proposer. Il ne faut pas non plus que les plus petites structures se sentent lésées. Nous avons donné notre accord sur la prévoyance pour un taux à 0,6. Et non à 0,8. Sinon, nous sommes pour la revalorisation des grilles de salaires. Ce n'est pas normal que, dans notre secteur d'activité, le premier salaire soit inférieur au Smic. Cela donne une image détestable de la profession. Sur les éventuelles compensations, faites dans le cadre des 39 heures, nous serions favorables à une politique salariale qui me paraît beaucoup plus attractive que l'octroi de jours de congé supplémentaires. Nos salariés attendent du pouvoir d'achat. Il faut cesser de vouloir aborder les métiers de l'industrie et des services de la même manière. Nous ne sommes pas une industrie. Je n'aime d'ailleurs pas la formule 'industrie hôtelière'. Si il y a bien un secteur qui n'est pas 'mécanique', c'est le nôtre.

L'Hôtellerie : Vous avez dit récemment que l'Europe faisait partie de vos priorités. Comment voyez-vous la France au sein de l'Hotrec ?
Didier Chenet : Il existe un représentant par pays. Pour la France, c'est André Daguin, pour qui nous avons voté. Nous avons toutefois, au sein du Synhorcat, des membres qui suivent plus particulièrement ce qui se passe à l'échelon européen : le restaurateur Philippe Solignac, les hôteliers Christophe Palluel-Marmont et Dominique Teissèdre. Cette dernière vient d'ailleurs d'être élue à la commission sociale de l'Hotrec. Nous voulons, par sa présence, mettre en œuvre ce que nous faisons en France. C'est-à-dire être au cœur de la réflexion, en étant en contact direct avec l'ensemble des commissions.

L'Hôtellerie : Un haut responsable de la CGPME était présent lors de votre assemblée générale. Quelles relations le Synhorcat entretient-il avec les grandes confédérations ?
Didier Chenet : Nous avons de très bonnes relations avec la CGPME. Le caractère même de nos métiers nous rapproche. Quelles que soient les structures, nous restons des indépendants dans l'âme. Nous sommes des PME, voir des TPE (très petites entreprises). Avec le Medef, c'est différent. Nous devons leur rappeler que nous ne pouvons pas agir de la même façon qu'eux ; que nos soucis, au quotidien, ne sont pas les mêmes. J'ajouterai que nous nous sommes aussi rapprochés de la Confédération générale de l'alimentation de détail (CGAD). Notre objectif ? Etre tenus informés de ce qui se passe, et être informés clairement.

L'Hôtellerie : Quelle est la position du syndicat en matière d'OGM ?
Didier Chenet : Nous sommes pour la transparence totale et contre toute dérogation. Le principe dérogatoire serait une porte ouverte à tous les écarts. Nous souhaitons vivement que la position européenne reste ce qu'elle est aujourd'hui.

L'Hôtellerie : La profession souffre d'un déficit d'image, notamment auprès des jeunes. Partagez-vous cet avis ?
Didier Chenet
: Le déficit d'image, c'est auprès des parents. Pas des jeunes. Notre profession les fait rêver. Ça, c'est la réalité. C'est un secteur dans lequel ils peuvent, CAP en poche, aller à l'autre bout du monde. C'est un secteur dans lequel on peut démarrer au bas de l'échelle et finir sa carrière au plus haut niveau. Il faut cesser de dire que les jeunes ne sont pas attirés par notre secteur. Bien sûr, nous avons des efforts à faire. Il faut toujours commencer par balayer devant sa porte. Croyez-moi, si je suis saisi d'abus au sein de nos adhérents, notamment envers les apprentis et les jeunes en alternance, je réclamerai leur démission immédiate. Il faut que la profession ait le courage de sanctionner. C'est aussi à ce prix que nous allons modifier l'image. Il ne faut plus qu'une infime minorité concoure à cultiver cette mauvaise image.

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