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En direct de Bruxelles

L'association Euro-Toques International s'est donnée pour objectif de préserver le patrimoine culinaire européen et la sécurité alimentaire. Pour cela, elle dispose d'un bureau permanent à Bruxelles. Bernard Fournier, son secrétaire général, suit de près les travaux de la Commission et du Parlement européens, et y met son grain de sel pour défendre le goût, le travail artisanal, la santé... Voici les principaux sujets en cours d'étude à Bruxelles qui nous concernent tous.

= A propos des stocks de poissons en 'surpêche'

Morue commune (cabillaud). La sole et le cabillaud font partie des espèces de poissons en danger.

Le 15 janvier 2004, la Commission européenne a présenté 2 propositions préconisant des mesures à long terme en vue de protéger les poissons et crustacés victimes de 'surpêche'. Ces mesures visent à favoriser la reconstitution de leur stock jusqu'à ce qu'ils retrouvent, dans un délai de 5 à 10 ans, un niveau de sécurité biologique.
Les poissons concernés sont la sole en Manche occidentale et dans le golfe de Gascogne, le merlu austral et la langoustine en mer Cantabrique et dans les eaux occidentales de la péninsule Ibérique. Des propositions complémentaires seront présentées pour reconstituer les stocks existants du cabillaud et de la plie en mer Celtique, du merlan en mer d'Irlande et de la plie en mer du Nord.

= Lutte renforcée contre la dioxine, les PCB et autres pesticides
Les polluants organiques persistants (POP), dont le DDT, la dioxine, les pesticides PCB (polychlorobiphényles), rejetés dans l'environnement se retrouvent dans les denrées animales et végétales que nous consommons. Ils s'accumulent au fil du temps dans notre tissu graisseux. Selon les quantités ingérées, les POP peuvent être à l'origine de cancers, d'altérations des systèmes nerveux et immunitaires, de troubles de la fertilité... Le 13 janvier 2004, la Commission a rappelé que l'Union européenne s'est dotée d'une stratégie pour combattre la dioxine dans l'environnement. Une stratégie qui, à long terme, devrait avoir des incidences positives. De plus, la Commission a signalé son intention de présenter, d'ici la fin de l'année, des propositions visant à limiter la présence des pesticides PCB dans les denrées alimentaires. Hautement cancérigènes, ces derniers ne sont pas couverts par l'actuelle réglementation communautaire en matière de sécurité alimentaire. En mars 2004, le Conseil européen devrait parvenir à un accord politique sur la fixation d'un seuil maximal de présence de pesticides dans les produits d'origine animale ou végétale.
Notez par ailleurs que le 18 février 2004, la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) est devenue effective à la suite du dépôt par la France de documents de ratification, faisant d'elle le 50e Etat à ratifier l'accord établi en 2001. Elle entrera en vigueur le 17 mai. Les Etats-Unis, qui avaient pourtant signé le traité en 2001, ont finalement refusé de le ratifier.

= Saumon d'élevage : pas de danger
Le 13 janvier 2004, la Commission européenne s'est voulue rassurante quant à la consommation des saumons d'élevage accusés, dans une récente étude américaine, de contenir des niveaux élevés de produits chimiques et en particulier de dioxine (lire L'Hôtellerie n° 2857 du 29 janvier 2004). Le porte-parole de la Commission pour les questions de santé et de protection des consommateurs, Beate Gminder, a souligné que les résultats de l'étude en question n'excèdent pas les teneurs maximales en résidus dans les aliments et l'alimentation animale fixées par la réglementation communautaire.

= Sulfites et anhydride sulfureux : sur l'étiquette des vins et des spiritueux
A partir de novembre 2004, l'utilisation de sulfites et d'anhydride sulfureux dans les vins et spiritueux devra obligatoirement être mentionnée. A partir du 25 novembre 2005, cette mention devra impérativement être portée sur l'étiquette, et la vente des produits non conformes sera interdite par les Etats membres.

= Défense des produits de tradition

Le logo Echalotes de Tradition créé par les producteurs pour informer les consommateurs.

Les chefs Euro-Toques espèrent obtenir de la Commission européenne une révision du catalogue communautaire qui, sous l'identité 'échalote', admet certains 'hybrides', plus simples et plus rentables à produire et menacent de remplacer l'échalote de tradition. Les producteurs français ont créé le logo Echalotes de Tradition pour permettre aux consommateurs et aux restaurateurs de bien identifier le produit. Par ailleurs, les membres d'Euro-Toques International vont publier courant 2004 un livret de recettes traditionnelles européennes dont les ingrédients de base seraient menacés de disparition. "Et pour sensibiliser les nouveaux parlementaires à nos objectifs, explique Bernard Fournier, en décembre 2004, Euro-Toques International les invitera à participer à 15 buffets dont les mets seront composés par des chefs européens à partir de tous ces produits en danger."
B. Gutel zzz76v