Marée noire
La côte basque est propre, tiennent à faire savoir les professionnels du tourisme qui s'insurgent contre l'amalgame relayé par les médias entre littoral atlantique, Aquitaine et côte basque. Si majoritairement la pollution n'a que peu d'impact sur l'activité à ce jour, les professionnels sont inquiets, et le clignotant allumé des baisses de réservations dans l'hôtellerie économique semble leur donner raison.
"La côte basque est épargnée et les
plages sont propres", ont insisté les professionnels du tourisme et des divers
secteurs liés à cette activité, à l'occasion d'une réunion suscitée par la chambre
de commerce et d'industrie Bayonne-Pays Basque autour du thème 'Incidences économiques
de la pollution du Prestige sur la côte basque'. Et pour l'instant, il s'agit de se
battre non pas contre une pollution mais contre une information mal relayée : les médias
confondent Gironde, Landes et côte basque. "Même si nous nous sentons
solidaires, nous tenons pour l'instant à faire passer le message que la côte n'est pas
souillée." Les enjeux de cette clarification sont importants d'autant que se
profilent deux grands salons, celui de Rennes pour la clientèle Grand Ouest, et Vacances
en France à Paris pour les Franciliens. Mais comme personne ne sait ce que l'avenir
réserve, ils jouent le jeu de la solidarité, au cas où, par malheur, la pollution
devait atteindre la côte.
Dans ce cas, seules des actions collectives au niveau régional auraient une chance
d'aboutir. Les professionnels font cependant savoir qu'ils risquent, à cause de cette
confusion, de pâtir d'un préjudice d'image difficile à établir et à chiffrer.
Mise en place d'un observatoire
Afin de mettre toutes les chances de leur côté, il a été mis en place par la chambre
de commerce et d'industrie de Bayonne, en collaboration avec le comité dépar-temental du
tourisme Béarn-Pays Basque, un observatoire économique dont les premiers résultats ont
été rendus public. Parmi les 85 entreprises et organismes ayant répondu à l'enquête,
71 sont en prise directe avec l'activité touristique. Pour l'instant, peu d'impact sur
les réservations a été relevé, mais il a été constaté une baisse des demandes
d'informations sur la destination. Et un secteur, la thalassothérapie, est
particulièrement atteint : "Le taux d'occupation prévu pour février est de 30
à 40 %, alors qu'il est d'ordinaire de 80 à 90 % pour la même période !",
fait valoir Jean Forasté, président de l'association Thalasso côte basque, regroupant
les 5 centres de thalassothérapie. Le responsable tient à faire savoir que, les stations
de pompage se situant en profondeur et loin des plages, ce secteur ne peut être menacé.
Pendant la pollution de l'Erika en Bretagne, aucun établissement n'a cessé son
activité, insiste-t-il.
Dans l'hôtellerie, ce sont les hôtels de chaînes intégrées qui ressentent surtout, à
l'heure actuelle, des incidences en termes de niveau de réservations, et notamment les
hôtels économiques. Ce sont eux qui, en effet, enregistrent les premiers, dès le mois
de janvier, des réservations pour juin, juillet et août. L'hôtellerie indépendante
dans sa majorité commence les réservations plus tardivement, et ne peut donc, sauf
exception, ressentir d'incidences à cette période-ci. Si les chaînes servent, comme on
peut raisonnablement le penser, de révélateur pour l'ensemble de la profession, il y a
lieu d'être inquiet pour la suite vu le retard observé. Le comité départemental du
tourisme a annoncé la mise en place au niveau Aquitaine d'un numéro vert : 0800 121 000.
Il accueille les questions des clients potentiels 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, de 9
heures à 21 heures, depuis le 21 janvier. Il sera complété par un site Internet
dédié, début février. Par ailleurs, un cabinet juridique est mandaté au niveau
départemental afin de conseiller les professionnels en vue d'une prise en charge des
dédommagements futurs, via des démarches collectives de syndicats professionnels,
d'associations...
I. Ativissimo zzz16 zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2806 Hebdo 30 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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