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3e congrès de l'Umih à Brest

EN ATTENDANT 2003...

Satisfaits du gel de la RTT, les membres de l'Umih se disent convaincus de l'issue "favorable et prochaine" du dossier de la TVA. Brest a toutefois été l'occasion de débats animés, notamment chez les cafetiers et discothécaires. Les représentants syndicaux ont également appelé de leurs vœux une plus grande clarté dans le fonctionnement de la centrale syndicale.


Hubert Jan, Jean-Marc le Carour et André Daguin, étaient réunis à Brest du 2 au 4 décembre derniers.

Qu'attend-t-on d'un syndicat ? Un collectif au service d'un métier. Et de son congrès annuel ? Des solutions aux questions récurrentes, des positions et des actes face à l'injustice administrative ou politique. Celui de Brest a-t-il tenu ses promesses ? Si de nombreux sujets demeurent en suspens, les voix se sont fait entendre, les opinions affirmées. Les élections nationales qui pointent à l'horizon ont-elles contribué à délier les langues ? Ou bien se dirige-t-on vers une nouvelle conception du syndicat, moins autocratique ? André Daguin l'a dit et répété : il ne se représentera pas à la présidence fédérale en 2004. D'ici là, celui-ci est certain d'arriver au bout de la TVA, faisant foi des engagements pris par le récent gouvernement. Un vent d'allégresse soufflait d'ailleurs dans les rangs des congressistes, qui évoquaient "l'issue prochaine" du dossier. L'annonce, l'après-midi du 3 décembre, du gel de la réduction du temps de travail en hôtellerie-restauration, pour une durée de 2 ans, allait renforcer l'idée d'un dénouement "favorable".
Ces deux sujets "traités", restait le courant. Pour les restaurateurs, l'autre bonne nouvelle portait sur le démarrage du 'Certificat probatoire pour la création ou la reprise d'un établissement de restauration' ou CQP. Une démarche d'abord volontaire que Francis Attrazic souhaiterait rendre "systématique" à terme. "Ce certificat doit permettre de garantir un niveau professionnel minimum, sachant qu'il est assujetti à une période probatoire de 3 ans. Je pense que ce sera aussi un élément de sécurisation pour les banques", explique le président des restaurateurs, qui s'élève depuis de nombreuses années contre les "ouvertures anarchiques", et réclame désespérément la double appartenance chambre de métiers et chambre de commerce. Chez les hôteliers, l'ambiance était unitaire après plusieurs mois de débats musclés autour des "nouvelles, nouvelles, nouvelles normes" qui doivent, selon les responsables syndicaux, être accompagnées d'un délai de mise en conformité d'au moins 5 ans pour les établissements existants. Second sujet discuté : la labellisation "pilotée par l'Umih et les chambres de commerce et d'industrie" à destination des établissements indépendants. Hôtelcert - c'est son nom - ferait l'objet d'une démarche volontaire à partir d'une grille d'évaluation. Pour Alain Levesque, président de l'Umih 37, la difficulté se trouve dans la rédaction du questionnaire. "Nous devons prendre en compte les spécificités régionales ou locales, sans pour autant faire un millefeuille qui ne ferait que superposer les caractéristiques des uns et des autres", a-t-il commenté. Un label dont le coût n'a pas encore été chiffré, et dont le développement risque d'être compromis dans certains départements, comme l'Auvergne, qui possède déjà son propre identifiant.

Bande à part
Les débats furent davantage mouvementés chez les cafetiers, dont la branche discothèque souhaite "prendre son avenir en main", comme le confie Jean-Paul Combes, discothécaire dans le Puy-de-Dôme. "Un congrès où tout le monde est mélangé ne nous intéresse pas", explique à son tour Hervé Taron, vice-président de la Moselle, et partisan d'une branche qui regrouperait les 'établissements de nuit' en fonction de leur activité et de leurs plages horaires. "Jean-Louis Clauss nous soutient dans cette voie, et nous devrions légitimer le principe dans les mois qui viennent", ajoute, confiant, ce délégué. Si cette partie du secteur a obtenu gain de cause, du moins en paroles, l'autre famille affichait son agacement. "On parle de tout et de rien, on reste dans le vague. Lorsqu'on pose les vraies questions, on gêne", s'est exclamé Pierre Alfonsi, président des bars-brasseries de l'Union CHR 13, qui avoue attendre "beaucoup" des élections de 2003 et 2004. "Nous devons faire en sorte qu'il y ait un directoire plus fort et un conseil de surveillance actif. Nous devons réunir les forces vives de la profession, élire à la tête des branches des gens capables, qui ont réussi dans leurs affaires. Des hommes et des femmes qui connaissent le terrain et qui ne viennent pas nous raconter que l'avenir des bistrots passe par la distribution automatique !"
Même tendance dans la bouche d'Alain Bastus, président de l'Umih 66, qui regrette le manque de dialogue au sein de la centrale syndicale. Lassé, irrité, l'homme ne mâche pas ses mots. "L'an dernier, j'avais l'impression d'avoir des fossiles en face de moi, et cette année, j'ai la sensation d'être dans le quaternaire, lâche-t-il, en insistant sur la nécessité d'une politique mieux adaptée à la réalité et à l'environnement professionnels." "Moi aussi j'attends un changement des mentalités avec les futures élections."

Focus Bretagne
Président de l'Umih Bretagne, Jean-Marc Le Carour a annoncé le déploiement de l'opération 'Ambassadeurs de métier'. Une trentaine de responsables d'établissements par département va tenter de faire passer un nouveau message au grand public. Ils s'adresseront principalement
aux demandeurs d'emploi ou aux jeunes. "Nous voulons établir un discours positif, montrer les atouts de nos métiers, et faire connaître les filières possibles." A suivre.

Congrès particulier
Interrogé sur l'atmosphère qui a régné durant ces 3 jours de travaux en Bretagne, un certain nombre de congressistes a qualifié Brest de "congrès particulier". "C'est vrai que nous souffrons depuis plusieurs années d'un manque de transparence. Mais nous devons faire attention à ne pas accentuer les fractures", estime le président de l'Umih 69, Roland Bernard, à qui l'on doit le principe de financement exceptionnel adopté par le syndicat, et qui consiste, pour les départements, à verser, en plus des cotisations habituelles, 10 e par adhérent. "Nous avons eu l'audit que nous voulions, et ce matin (mercredi), nous avons assisté à une réunion sur les comptes de l'Umih qui a permis de mettre les choses à plat. C'est sans doute la première fois que nous savons exactement à quoi nous en tenir et c'est salutaire pour tout le monde."
L'homme fort du moment a sans aucun doute été le discret, mais ferme, président de la Commission des finances. Après avoir fait nommer un nouvel expert-comptable, Michel Pujol a décidé d'en finir avec les non-dits. "Les départements sont en droit de savoir où va l'argent et pourquoi. Il était temps qu'ils aient des réponses précises, et c'est ce que j'ai tenté de leur apporter."
Selon Michel Pujol, "tous les départements, sans exception", s'acquittent de leur cotisation. "Même si certains payent avec un peu de retard." Quant à la balance des comptes, "celle-ci s'équilibre grâce aux 10 e par adhérent et l'arrivée de nouveaux partenaires, comme le centre de tickets-restaurant".
S. Soubes zzz74v

Nominations...
* Roland Bernard devient officiellement le 'médiateur de l'Umih' entre chaînes intégrées, chaînes volontaires et indépendants.
* Yves Bougeard est désormais chargé de mettre en place toutes les formations liées aux métiers de la nuit.

1 restau pour 2

Le 3e congrès de l'Umih se voulait aussi tourné vers les autres. Autres métiers, autres registres. C'est ainsi que l'Umih a répondu à l'appel de Dominique Versini, secrétaire d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion, en adhérant à l'opération '1 restau pour 2'. Le principe ? Des repas seront offerts par les restaurateurs à des personnes "qui entament une réinsertion sociale". Une autre approche du client.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2799 Hebdo 12 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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