Les attentats du 11 septembre dernier font plonger l'indice de confiance des chefs d'entreprise français.
Rien ne va plus !
Présentée voici quelques jours à la presse, la 22e enquête de conjoncture de la
chambre de commerce et d'industrie de Paris, qui prend en compte les attentats du 11
septembre perpétrés aux Etats-Unis, révèle que la grande majorité des chefs
d'entreprise français a perdu le moral. Réalisée par Médiamétrie auprès de 6 057
patrons français, l'étude en question enregistre en effet une "chute
spectaculaire" de l'indice général de confiance sur la situation économique
future de la France. Ce dernier est d'ailleurs passé de - 1 à - 47, plus bas niveau
observé depuis 1993.
Il semble en fait que les événements terroristes soient venus aggraver le climat
d'incertitude économique dans lequel évoluaient préalablement les chefs d'entreprise.
"Depuis le printemps, l'économie avait pris un nouveau virage", explique
ainsi Michel Franck, président de la CCIP. Voilà quelques mois déjà que chacun a
effectivement pris conscience du ralentissement économique international. Dans ce
contexte de morosité générale, les attentats américains ont bien entendu mis le feu
aux poudres.
Résultat : près de 40 % des patrons interrogés (dont 36 % pour ceux exerçant des
activités dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants) ont déclaré que
l'insécurité mondiale pouvait entraîner une chute des carnets de commandes. Seuls 3 %
pensaient en revanche le contraire. Plus inquiétant encore, un tiers des entreprises (28
%) envisage de retarder, voire d'annuler (5 %), une partie de leurs projets
d'investissements dans les mois à venir.
Reports ou annulations d'embauche
Autre conséquence liée aux attentats, les perspectives de recrutement. D'après
l'enquête de la CCIP, 23 % des sociétés sondées reporteraient ou supprimeraient
certaines de leurs embauches, particulièrement dans les services aux professionnels, dans
l'industrie de biens intermédiaires, dans le commerce de gros, dans les transports et
dans les CHR.
Malgré ce tableau noir, Michel Franck ne tombe pas dans le catastrophisme. D'autant qu'il
dispose d'indicateurs encore bien orientés tels le chiffre d'affaires et la situation
financière. "Toutes tailles confondues, l'indicateur de la situation financière
des entreprises demeure stable. Les PME résistant mieux que les grandes entreprises",
souligne le président de la CCIP. Et d'ajouter : "Pour les CHR et les services
aux particuliers, cet indicateur paraît dans une phase résolument porteuse."
Il n'empêche que la situation économique reste préoccupante pour Michel Franck, ainsi
que l'inquiétude des patrons français. Par conséquent, mieux vaudrait, selon ce
dernier, que les pouvoirs publics interviennent dans les plus brefs délais. D'une part,
pour contribuer à soutenir la consommation des ménages. D'autre part, afin de maintenir
la solvabilité des entreprises, préserver l'emploi et soutenir l'investissement.
Conscient de la faible marge d'intervention du gouvernement, Michel Franck propose
cependant une batterie de mesures d'urgence concernant l'impôt sur les sociétés, le
rétablissement de l'impôt sur les sociétés à taux réduits pour les plus-values à
long terme, et la mise en place d'un régime d'exonération des plus-values à long terme
sous condition de réemploi.
C. Cosson zzz20
Effets des attentats sur les perspectives de recrutement
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