Retombées directes et immédiates
Marc Berriau a acheté le fonds et les murs de L'Escale en 1998. C'est donc son 'premier' Vendée Globe. Ayant très bien travaillé au départ, il remet le couvert ces jours-ci avec l'arrivée de Roland Jourdain dont le sponsor est un fournisseur professionnel : 'Sill' retient L'Escale pour tête de pont de son plan de relations-clientèle.
Sur les quais du port de
pêche des Sables-d'Olonne, L'Escale, hôtel-restaurant 2 étoiles, 22 chambres et 70
couverts. Marc Berriau l'exploite en famille, avec son épouse Annie, son fils Wilfried en
cuisine, et son second fils Jérôme au bar. Deux salariés complètent l'équipe.
Plus que le flux de visiteurs, ce sont 3 entreprises directement impliquées dans
l'organisation du Vendée Globe qui ont fait travailler L'Escale une dizaine de jours
avant le départ : Sill, sponsor du navigateur Roland Jourdain, dit 'Bilou', Les Vedettes
de l'Odet pour l'accompagnement du public en mer, et une équipe de pilotes d'Oya
Hélicoptères à disposition des sponsors, organisateurs, et médias. Tous ont repris
leurs quartiers à L'Escale pour l'événement des retours. Les premiers sont arrivés en
milieu de semaine dernière.
"Il y a un an, Sill cherchait un hôtel pour loger les techniciens préparateurs
du bateau de Roland Jourdain qui porte leurs couleurs." Marc Berriau entretient
depuis longtemps des relations professionnelles avec ce distributeur de produits
alimentaires basé dans le Finistère. C'est par exemple auprès de lui qu'il se fournit
en jus d'orange.
Service et attention à la carte
"Les gens de chez Sill invitaient leurs clients par groupes, à la journée. Le
matin, on leur servait le petit-déjeuner. Puis, ils allaient visiter le village du
Vendée Globe, et voir les bateaux à Port Olona. Ils prenaient ensuite l'apéritif et le
déjeuner sur la Recouvrance, un bateau de style vieux gréement. Ils revenaient à
L'Escale vers 17 heures avec champagne puis dîner. En soirée, ils avaient un
accordéoniste en permanence... soirées animées assurées !"
Pour Marc Berriau et son équipe, le pari à tenir était de répondre et de s'adapter à
la demande précise de ces clients 'très sympas' venus dans un esprit à la fois
commercial et festif. Une clientèle qui a apprécié notamment les grillades à la
cheminée, le bar en particulier et les huîtres. "En une journée et demie j'en
ai ouvert 2 600, après je ne comptais plus", se souvient le fils Wilfried. Et
puis le départ de la course a été repoussé deux fois, plutôt une bonne affaire pour
l'hôtelier-restaurateur : "Au lieu de partir le dimanche soir, mes clients sont
repartis le vendredi suivant. Soit 60 déjeuners supplémentaires par jour."
A plein en période creuse
"On a fonctionné à plein en hôtellerie, à une période traditionnellement
creuse." Pour le retour de 'Bilou', Sill a confirmé son retour à L'Escale, et
c'est dans le même esprit que Marc et son équipe s'apprêtaient à les recevoir : "Je
me mets à leur disposition, je m'attends à trois jours de fête."
Globalement, Marc Berriau évalue "à un bon 15 % le montant du chiffre
d'affaires", l'impact direct du Vendée Globe sur son établissement. S'il n'y
avait pas la vague des retours des navigateurs ces jours-ci, il serait vraisemblablement
fermé. Et puis il y a des effets indirects, moins massifs mais réguliers : "Les
gens viennent aux nouvelles, ils viennent faire un tour aux Sables-d'Olonne, ils veulent
voir où était le départ du Vendée Globe, il y a une continuité." Le mot de
la fin : "Celui qui dit qu'il n'a pas travaillé avec le Vendée Globe, je dis non
!"
H. Front
Marc Berriau aux côtés de Roland Jourdain, skipper de 'Sill La Potagère', à la
veille du départ de la course.
Les
Sables-d'Olonne, l'hôtellerie a gagné le Vendée Globe
Jean-Pierre Blanchard, président des
hôteliers sablais
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L'HÔTELLERIE n° 2705 Hebdo 15 Février 2001