Devant l'absence de la baisse de la TVA
Parce qu'ils étaient nombreux à avoir pris pour argent comptant les déclarations de Martine Aubry, parce qu'ils étaient nombreux à se souvenir que Laurent Fabius, avant qu'il ne soit ministre des Finances, s'était montré favorable à une baisse de la TVA sur la restauration, les restaurateurs ont un temps cru que leur revendication allait aboutir. Il n'en est rien, pire, aucune des mesures d'allégement d'impôts ne les concerne directement. Pendant ce temps, d'autres groupes professionnels savent se faire entendre et obtiennent satisfaction à leurs demandes. Une situation que les restaurateurs vivent de plus en plus mal. Les réactions sont nombreuses, la colère gronde, sous toutes ses formes.
La faute à Emmanueli ?
De quelle grève sommes-nous
capables ? Bêtises, ces mesures que vous annoncez dans L'Hôtellerie de la semaine
dernière. Si nos syndicats refusent d'assister aux réunions quand il y a des
représentants de l'Etat, c'est encore nous les petits restaurateurs qui allons en pâtir
! Si nous ne sommes pas capables de fermer nos portes et d'aller bloquer les autoroutes,
restons derrière nos fourneaux et taisons-nous !
Antoine, restaurateur
Je doute de la qualité des
gens qui défendent nos dossiers et qui, depuis des années, nous annoncent que ce n'est
qu'une question de temps ce taux de TVA ! Cette semaine, à la télévision, Florence
Parly nous a révélé comment elle mesurait l'efficacité et le sérieux des dossiers qui
étaient présentés par nos syndicats. J'étais accablé, nous ne sommes pas pris au
sérieux, comment voulez-vous qu'on se fasse entendre ! En attendant, je me bats pour
mettre en place la loi Aubry dans mon établissement et parce que les mêmes, les
syndicats qui parlent en notre nom, n'ont pas voulu négocier avec les salariés pour
défendre les intérêts des chaînes. Je vais réduire le temps de travail, parce que
c'est une manière de fidéliser mon personnel que je respecte, qui est de qualité, mais
sans pouvoir toucher les aides de l'Etat ! Merci Messieurs les présidents !
Jacques, hôtelier-restaurateur
Il faut absolument soutenir
nos collègues sur les barrages routiers et amplifier le mouvement. Profitons de la
dynamique des grévistes, amplifions à leurs côtés la pagaille, sinon nous n'aurons
jamais rien. Allez, Monsieur le président, mouillez-vous vraiment !
Alain, restaurateur
Dans certains départements, ils se sont retrouvés avec les agriculteurs pour organiser des barrages (Doubs, Finistère, Mayenne, Haute-Saône). A Montpellier, il est prévu de bloquer l'entrée de l'autoroute d'ici quelques jours. Les restaurateurs bougent et tentent de se faire entendre. |
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L'HÔTELLERIE n° 2683 Hebdo 14 Septembre 2000